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Andreï Sakharov

Publié le 27/02/2008

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Des premiers essais nucléaires à la construction du mur de Berlin, des premiers pas des dissidents à la Perestroïka, Andreï Sakharov, physicien et humaniste, a été la voix des droits de l'homme en Russie.       Andreï Dimitrievitch Sakharov est né à Moscou le 21 mai 1921. Sa famille comptait depuis la fin du XVIIIe siècle, plusieurs générations de prêtres de village. Son grand-père, le premier à renoncer à l'Église, s'installa à Moscou, s'inscrivit au barreau et fut avocat de la défense dans plusieurs procès politiques avant la Révolution. Adversaire de la peine de mort, il est l'auteur d'un ouvrage Contre la peine Capitale. Sa grand-mère appartenait à une famille aristocratique de la région de Smolensk. Son père, excellent pianiste, enseignait les sciences et c'est un auteur connu d'ouvrages de vulgarisation.       " J'ai grandi dans un vaste appartement communautaire où vivaient ma famille et des proches. Il y avait une ambiance très chaleureuse dans ma famille. Je me souviens que mon père jouait particulièrement bien Grieg, Chopin, Scriabine... Pendant la guerre civile, il avait gagné sa vie en accompagnant des films muets dans un cinéma. Je me souviens surtout de ma grand-mère qui s'était mise à l'anglais à cinquante ans et nous faisait la lectures le soir : Pouchkine, Harriet Beecher-Stowe ou Dickens... " Dès son enfance, Sakharov a respiré " l'air de l'intellectualité russe " notait un de ses amis, Serge Kopelev.   

« Des premiers essais nucléaires à la construction du mur de Berlin , des premiers pas des dissidents à la Perestroïka , Andreï Sakharov, physicien et humaniste, a été la voix des droits de l'homme en Russie.

Andreï Dimitrievitch Sakharov est né à Moscou le 21 mai 1921.

Sa famille comptait depuis la fin du XVIIIe siècle,plusieurs générations de prêtres de village.

Son grand-père, le premier à renoncer à l'Église, s'installa à Moscou,s'inscrivit au barreau et fut avocat de la défense dans plusieurs procès politiques avant la Révolution.

Adversaire dela peine de mort, il est l'auteur d'un ouvrage Contre la peine Capitale .

Sa grand-mère appartenait à une famille aristocratique de la région de Smolensk.

Son père, excellent pianiste, enseignait les sciences et c'est un auteurconnu d'ouvrages de vulgarisation.

“ J'ai grandi dans un vaste appartement communautaire où vivaient ma famille et des proches.

Il y avait une ambiance très chaleureuse dans mafamille.

Je me souviens que mon père jouait particulièrement bien Grieg , Chopin , Scriabine...

Pendant la guerre civile, il avait gagné sa vie en accompagnant des films muets dans un cinéma.

Je me souviens surtout de ma grand-mère qui s'était mise à l'anglais à cinquante ans et nous faisaitla lectures le soir : Pouchkine, Harriet Beecher-Stowe ou Dickens ...

” Dès son enfance, Sakharov a respiré “ l'air de l'intellectualité russe ” notait un de ses amis, Serge Kopelev.

Élève brillant, il entre à l'université de Moscou en faculté de physique en 1938.

Exempté de service militaire, il passeses diplômes en 1942.

Jusqu'à la fin de la guerre, il est employé comme ingénieur dans une usine d'armement sur laVolga, où il améliore la production avec de nouveaux systèmes de contrôle.

En 1945, il entre à l'Institut Lebedev àMoscou.

Deux ans plus tard, il présente sa thèse sur la physique nucléaire sous la direction d'Igor Tamm (prix Nobelde physique 1958) et se voit rapidement engagé dans l'équipe des chercheurs qui vont sous la direction de Tamm,développer la bombe à hydrogène.

“ Pendant les vingt années qui suivirent, je travaillais dans des conditions dehaute sécurité, et sous une très forte pression, d'abord à Moscou ensuite dans une de ces villes totalementignorées du reste de la population, classées “ secret défense ” et spécialisées dans la recherche, Arzamas-16.

Acette époque, mon équipe et moi même étions convaincus de l'importance vitale de notre travail pour notre pays etl'équilibre des forces dans le monde.

Nous étions fascinés par la grandeur de notre tâche.

” Cette équipe travaillevite : en 1953, première explosion de la bombe thermonucléaire.

Andreï Sakharov devient membre de l'Académie desSciences, reçoit le prix Staline, est fait Héros du Travail socialiste.

Mais il refuse d'entrer au parti communistecomme on le lui propose.

Il publie plusieurs ouvrages qui demeurent aujourd'hui des classiques indispensables ensciences physiques.

Très précisément, la véritable découverte de Sakharov n'est pas seulement la bombe H, c'est l'établissement duprincipe de l'énergie thermonucléaire contrôlée, une énergie nucléaire qui servirait uniquement à des fins pacifiques.

En 1954, après la mort de Staline, le goulag, les milliers de morts, les condamnations innombrables etincompréhensibles révélées par la “ déstalinisation ” horrifient Sakharov.

Parallèlement, c'est pendant cette périodeque le savant commence à accumuler des informations sur les dangers de la bombe.

Il dira plus tard : “ Je me suissenti responsable de la contamination radioactive consécutive aux essais nucléaires.

” Andreï Sakharov va très vite comprendre les dangers de l'arme extraordinaire qu'il a créée.

Sa première démarche de“ dissident ” est un article scientifique sur les dangers des radiations à la suite des essais dans les déserts sibériens.Sakharov est alors un inconnu.

Tout est fait en Russie pour que ce cerveau demeure ignoré.

Il est soumis à unsecret absolu, ne se déplace jamais sans garde du corps, ne voyage pas à l'étranger.

Personne ne le connaît sinonle cercle restreint des savants russes.

Même si ceux ci le reconnaissent sans hésiter comme le père de la bombe H,il accepte avec la modestie extrême qui est un de ses traits de caractères les plus frappants, cette mise au silence,et une situation qui le place bien en dessous de la valeur réelle qu'il représente.

Le résultat de ses recherches sur les conséquences des essais nucléaires est publié en 1958 dans la revue scientifique Atomnïa Energuia .

Cet article est la première prise de position officielle qui se démarque de la ligne du Parti et du gouvernement russe.

A cette époque, la rechercheénergétique et spatiale russe a pris plusieurs longueurs d'avance sur les Américains : en août 1957, le premier Spoutnik KW183 est lancé.

Les Russes disposent également, grâce aux derniers essais, d'une bombe H superpuissante.

Avant d'être diffusé, le texte de Sakharov est soumis àl'approbation de Khrouchtchev P184 .

Celui-ci retarde sa réponse.

En effet, il attend qu'Andreï Gromyko P1696 annonce publiquement, en mars 1958, une décision que plus personne n'attendait : l'URSS renonce aux essais nucléaires.

La nouvelle prend les Américains à revers : ils allaient entamerune campagne d'essais dans le Pacifique.

Ils n'y renoncent pas.

L'article de Sakharov paraît en juin 1958.

Il ose dire les conséquences réelles desessais nucléaires, et les dangers de la prolifération.

Il détaille la durée des effets de la radioactivité sur 5000 ans au moins, les conséquencesd'ordre biologique, les cancers, les modifications génétiques et surtout il donne des chiffres : 10 000 victimes par 50 mégatonnes.

Or, les essais semultiplient dans le monde entier même dans des zones plus ou moins peuplées.

Les savants russes, collègues et amis de Sakharov, le soutiennentet l'approuvent.

En revanche, à l'étranger, où l'article finit par parvenir, il ne trouve aucun écho.

Edward Teller E1386 père de la bombe H américaine participe à un ouvrage collectif selon lequel les dommages causés par les radiations n'excèdent pas ceux de la fumée de cigarette, assurant quantaux possibles mutations biologiques, que rien n'est prouvé.

Une polémique, circonscrite aux milieux scientifiques de haut niveau se déroule.Étrangement, ce sont les Russes poussés par Sakharov qui dévoilent le plus clairement les dangers des essais, offrant ainsi à la Russie un visagehumaniste et hautement développé.

En 1961, tout change.

Le 13 août, le mur de Berlin P331C est édifié.

Khrouchtchev P184 donne l'ordre de reprendre les essais nucléaires pour appuyer la nouvelle politique de l'URSS dans la question allemande.

L'année suivante, en juin 1962 la crise des missiles russes P184M1 à Cuba fragilise un peu plus les relations Est-Ouest.

A l'intérieur du pays, Sakharov impuissant comprend le peu de poids de ses thèses humanitaires.. »

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