Argentine de 1995 à 1999 : Histoire

Si Carlos Menem, réélu le 14 mai 1995, peut envisager de se représenter en 1999 malgré l’interdiction qui lui en est faite par la Constitution réformée en 1994, c’est qu’il peut espérer engranger les bénéfices de sa politique néolibérale pour se maintenir au pouvoir et tenter de contrôler un Parti justicialiste (péroniste) de plus en plus en proie aux divisions. Pourtant, avec le renouvellement pour moitié de la Chambre des députés, le 26 octobre 1997, l'hégémonie politique du « menémisme » (plutôt que du « péronisme ») reçoit un coup d’arrêt. L’Alliance pour le travail, la justice et l'éducation, qui regroupe l’Union civique radicale (UCR, le plus vieux parti du pays) et le Frepaso (Front pour un pays solidaire, de centre gauche), prive en effet le parti péroniste - le Parti justicialiste - de la majorité absolue. De plus, la victoire de Graciela Fernandez Meijide, tête de liste de F Alliance à Buenos Aires, affaiblit sérieusement le gouverneur Eduardo Duhalde, vice-président de la République lors du premier mandat de Menem et successeur naturel du chef de l’État. En outre, la corruption, les affaires politico-financières et les retombées de la dictature militaire (1976-1983) secouent régulièrement l’administration. Des pots-de-vin de plusieurs millions de dollars impliquant IBM-Argentine et la Banque de la nation argentine sont révélés ainsi que des pratiques mafieuses lors de privatisations d’entreprises publiques (le puissant homme d’affaires Alfredo Yabran se « suicide », en juin 1998, après avoir commandité l'assassinat du reporter photographe José Luis Cabezas, en janvier 1997). La question des disparus et des violations des droits de l’homme réapparaît avec l’incarcération, en 1998, du général Jorge Videla et de l'amiral Emilio Massera, malgré la grâce qui leur a été accordée quelques années auparavant par le président Menem.

Par ailleurs, l’impact de la crise financière internationale se fait sentir durement. La production industrielle