Arménie.
Publié le 15/04/2013
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L’Arménie, qui souffre de l’enclavement de son territoire et d’un manque de ressources naturelles, fonde son développement sur l’agriculture, les services et le secteur de laconstruction.
Le passage à l’économie de marché au cours des années 1990 a entraîné une grave crise économique (crise industrielle, inflation galopante).
Le pays aégalement beaucoup souffert du blocus qui lui est a été imposé par l’Azerbaïdjan et par la Turquie à partir du début du conflit du Haut-Karabagh en 1991.
En dépit de cesvicissitudes, le gouvernement s’est engagé fermement dans des réformes structurelles (privatisations, introduction en 1993 d’une monnaie nationale, le dram , en remplacement du rouble) qui ont conduit l’Arménie à devenir, en février 2003, le 145 e membre de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).
En 2006, le produit intérieur brut (PIB) de l’Arménie s’élevait à 6,4 milliards de dollars.
Avec un PIB par habitant de 2 122,20 dollars, le pays se classe parmi les paysrelativement pauvres de la planète.
Après plusieurs années de croissance négative, une reprise s’est amorcée à partir de 1995 permettant au pays de bénéficier d’unecroissance positive de son PIB, dépassant 10 % annuellement.
Le taux d’inflation est maîtrisé après avoir atteint des sommets (2 122 % en 1994).
En revanche, la detteextérieure est en augmentation, s’élevant à près de 2 millions de dollars à la fin des années 2000, contre 552 millions de dollars pour l’année 1997 et 140 millions en 1993,et la corruption est un problème majeur.
L’Arménie, qui est le plus gros bénéficiaire de l’aide américaine dans la région, reste économiquement dépendante desprogrammes du Fonds monétaire international (FMI), mais aussi de son voisin russe dont elle est un des plus sûrs alliés.
4.2 Agriculture, forêts, pêche
En 2006, l’agriculture fournissait 19,6 % du PIB et employait 46 % de la population active.
Le secteur agricole a été marqué au début des années 1990 par la privatisationdes exploitations agricoles.
Plus de 80 p.
100 des terres étaient distribuées dès la fin de 1991.
Mais l’agriculture arménienne, peu productive, n’assure pas encorel’autosuffisance alimentaire du pays.
Les terres arables sont rares en raison des contraintes du milieu naturel (relief montagneux, aridité du climat) : seuls 17,6 % duterritoire sont cultivables.
Dans ce pays aride au climat continental, l’irrigation est la condition première de l’agriculture.
La croissance de l’agriculture est ainsi soumise à denombreuses contraintes.
Les principales ressources agricoles sont les céréales (211 700 t en 2006), la pomme de terre, le tabac, les fruits, les légumes et la vigne.
Les montagnes sont vouées àl’élevage traditionnel d’ovins (548 862 têtes) et de bovins (592 067 têtes).
4.3 Mines et industrie
En 2006, le secteur secondaire fournissait 43,6 % % du PIB et employait 16,5 % % de la population active.
Les principaux secteurs industriels sont la métallurgie del’aluminium, la chimie (caoutchouc, fibres synthétiques), le textile, l’agroalimentaire, la construction automobile, la construction mécanique (machines-outils) et électrique.
L’Arménie possède quelques gisements de métaux non ferreux (or, argent, cuivre, zinc, plomb, aluminium, chrome).
Dépourvue d’hydrocarbures, elle est aujourd’huiconfrontée à une grave pénurie énergétique, en raison du manque chronique de devises étrangères qui limite fortement les achats et, surtout, en raison de la fermeture, ennovembre 1991, du gazoduc alimentant l’Arménie depuis l’Azerbaïdjan.
Le lac Sevan et son émissaire, le Hrazdan, constituent un élément central du système de production d’énergie hydroélectrique et d’irrigation.
En 1993, le gouvernementarménien a décidé de remettre en service, en dépit des risques sismiques, la centrale nucléaire de Medzamor, la seule centrale nucléaire de Transcaucasie, fermée depuis leséisme qui a dévasté le nord du pays en 1988.
Celle-ci a été officiellement rouverte en octobre 1995.
4.4 Secteur tertiaire et commerce extérieur
En 2000, les services fournissaient 36,8 % du PIB et employaient 37,5 % de la population active.
Le commerce extérieur de l’Arménie est déficitaire.
En 2004, le montantdes importations s’élevait à 1 302 millions de dollars et celui des exportations à 705 millions de dollars.
Les principaux partenaires commerciaux de l’Arménie sont les paysde l’Union européenne (Allemagne, Belgique et Pays-Bas notamment) et la Russie qui est son principal fournisseur, en particulier de gaz.
5 HISTOIRE
5.1 Des origines à l’ère soviétique
L’Arménie historique, région de l’Asie occidentale, recouvrait le Plateau arménien, forteresse montagneuse d’environ 300 000 km 2.
Elle est aujourd’hui partagée entre la Turquie, l’Iran et la république d’Arménie.
Tout au long de son histoire, l’Arménie a été le plus souvent contrôlée ou occupée par des puissances étrangères (Assyriens, Perses, Mongols, Ottomans et Russes).
AuXVIe siècle, elle est ainsi partagée entre les Turcs ottomans et les Perses.
Au XIXe siècle, la Russie s’empare de la région d’Erevan (1828) et conquiert l’Arménie orientale.
Celle-ci accède à une éphémère indépendance en 1918.
Le projet de Grande Arménie, prévu par le traité de Sèvres de 1920, ne sera jamais réalisé.
La même année, l’Arménie orientale est proclamée République socialiste soviétique (RSS) surl’initiative d’Anastas Mikoïan, un des leaders du mouvement révolutionnaire dans le Caucase.
Dès lors, son histoire se démarque peu de celle de l’URSS.
En 1922, la RSSd’Arménie s’unit à l’Azerbaïdjan et à la Géorgie au sein de la République socialiste fédérative soviétique (RSFS) de Transcaucasie.
En 1936, elle accède au rang deRépublique fédérée de l’URSS.
5.2 L’Arménie indépendante, depuis 1991
5.2. 1 Le conflit du Haut-Karabagh
En 1988, après un demi-siècle de domination soviétique, les Arméniens manifestent leur volonté d’indépendance.
Le 20 février 1988, l’enclave arménienne du Haut-Karabagh, située en Azerbaïdjan, profitant du climat de réformes instauré par Mikhaïl Gorbatchev, réclame son rattachement à l’Arménie.
Cela constitue l’un desdétonateurs de la « flambée nationale » en URSS.
De gigantesques manifestations populaires et des grèves, à Erevan et à Stepanakert (capitale du Haut-Karabagh),marquent le « réveil national » du peuple arménien.
La question du Haut-Karabagh débouche sur un conflit sanglant avec l’Azerbaïdjan.
En Arménie, le Comité Karabagh, formé par un groupe d’intellectuels, se fait rapidementle porte-parole des aspirations à la démocratisation, à la liberté et à la souveraineté nationale.
En 1989, le Soviet suprême arménien proclame la souveraineté de laRépublique arménienne.
Le Mouvement national arménien, issu du Comité, remporte les premières élections législatives libres au cours de l’été 1990.
Le Parlementarménien adopte des lois sur les libertés de parole, de presse et d’association, sur le multipartisme et sur la privatisation des terres.
Il proclame l’indépendance de l’Arménieen septembre 1991.
En octobre, le dirigeant du Comité Karabagh, Levon Ter-Petrossian est élu, au suffrage universel, à la présidence de la République, avec 84 % desvotes.
En 1992, l’Arménie devient membre de l’Organisation des Nations unies (ONU).
À la fin de 1991, les autorités azerbaïdjanaises répondent aux revendications nationalistes du Haut-Karabagh par l’abolition du statut d’autonomie de l’enclave.
LesArméniens répliquent en proclamant l’indépendance du Haut-Karabagh.
Les combats s’intensifient (bombardements, blocus, vagues de réfugiés).
Le conflit est marqué, en1993, par une vaste offensive arménienne qui aboutit à l’occupation de la partie occidentale de l’Azerbaïdjan (séparant l’Arménie du Haut-Karabagh) et provoque ledéplacement de centaines de milliers de réfugiés et le départ des Azéris d’Arménie.
Un cessez-le-feu entre en vigueur au printemps 1994.
Des négociations sur la.
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