Arrestation et exécution du duc d'Enghien
Publié le 06/04/2012
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10 mars 1804: Bonaparte réunit un conseil auquel participent Talleyrand, Fouché, Lebrun, Régnier et Cambacérès. Ce conseil doit envisager l'arrestation du duc d'Enghien. Talleyrand semble avoir poussé à la roue. Cambacérès se montra plus réticent, ce qui lui valut une réponse cinglante de Bonaparte. Celui-ci, faisant allusion au fait que Cambacérès a voté la mort du roi Louis XVI, lui dit : « Vous êtes devenu bien avare du sang des Bourbons«. Réponse qui laisse à penser qu'il avait déjà à l'esprit la possibilité d'une issue tragique pour cette entreprise. Nuit du 15 au 16 mars : Des soldats français se rendent en territoire allemand et, à Ettenheim, à moins de vingt kilomètres de Strasbourg, ils arrêtent le duc d'Enghien qui est amené à Strasbourg. Ces soldats violent donc le droit international (que l'on appelait alors « le droit des gens «). 18 mars : Départ du prisonnier en direction de Paris. Arrivée au fort de Vincennes dans la soirée du 20 mars. 20 mars : A onze heures du soir, le prisonnier comparaît devant une commission militaire chargée de le juger. 21 mars : A deux heures du matin, le duc d'Enghien est déclaré coupable et condamné à mort. L'exécution a lieu entre quatre et cinq heures dans les fossés du fort de Vincennes et le condamné est enterré sur place.
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Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)L'exécution du duc d'Enghien
La raison d'Etat 1804
En 1804, la police française découvre
un complot dirigé contre Bonaparte;
l'enquête révèle que
les conjurés atten
dent l'arrivée d'un prince du sang.
Le Premier consul soupçonne le duc
d'Enghien, Louis Antoine Henri de Bourbon-Condé.
Celui-ci est né en 1772 à Chantilly; il émigre dés le commencement de la Ré
volution française et fait ensuite partie
de l'armée
de Condé qui combat aux cô
tés de la Prusse et de l'Autriche contre
la France.
Courageux sur les champs de
bataille, il semble n'avoir jamais cherché à faire de la politique.
Après 1800, il se
retire dans le duché de Bade, à Etten
heim, où il passe des jours oisifs consa
crés en majeure partie à la chasse et à la
femme qu'il aime, la princesse de
Rohan-Rochefort.
Bonaparte, sans prendre la peine de
vé rifier ses soupçons, sans écouter les
appels à la modération, décide de
s'emparer du duc par la force.
Il charge le colonel Ordener, à la tête de 300 dra
gons, de ce véritable rapt en pays étran
ger.
Arrivé à Strasbourg dans la nuit du 12 au 13 mars, Ordener investit Etten
heim le 15 mars et enlève le duc
d'Enghien, malgré l'absence chez lui de papiers compromettants.
Enghien est
transféré d'abord à Strasbourg, tandis
que Cambacérès s'explique péniblement
avec
le duc de Bade sur la violation du
territoire de ce dernier par les soldats
français.
Le duc est transféré à Paris où il arrive le 20 mars au soir.
Conduit
au château
de Vincennes, il demande plusieurs fois en vain à s'entre
tenir avec le Premier consul; une com
mission militaire que préside Savary,
ministre de la Police,
se réunit et l'inter
roge; le duc réfute toutes les accusations de complot portées contre lui, recon
naissant néanmoins s'être battu contre
la France révolutionnaire.
La peine de
mort est votée à l'unanimité; Enghien
est conduit dans un des fossés du châ
teau
de Vincennes et il y est fusillé.
Ainsi, d'une manière spectaculaire et
tragique, Bonaparte
se coupe définitive
ment des Bourbons qui, un moment, ont
compté sur lui pour remonter sur le trô ne.
Apprenant l'exécution, Talleyrand
aurait déclaré: «C'est plus qu'un crime,
c'est une faute!» L'opinion publique ne manifeste pas une
émotion considérable en apprenant cet
événement.
En revanche, des caricatu
res circulent avec, pour thème général,
la dénonciation d'une volonté de tyran
nie déguisée en raison d'Etat.
Pour beaucoup de Français, le trône des
Bonaparte apparaîtra comme éclabous
sé de sang..
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