Arts et Culture POMPÉI

« Pompéi de Julia Felix, entièrement dégagée, est même de nouveau enterrée car on n'y a rien trouvé d'intéressant! Ces premières campagnes, menées irrégulièrement, cherchent surtout à découvrir statues, bijoux et objets de bronze.

S'il manque d'organisation et de prestige, le chantier présente néanmoins l'intérêt d'extraire la ville de ses cendres.

De 1770 à 1860, sous l'impulsion des dif­ férents rois de Naples (dont Caroline, sœur de Napoléon), on exhume l'odéon, la caserne des gladiateurs, certaines villas avec leurs peintures, des pans de muraille, la basilique, l'amphithéâtre, le forum et les thermes.

Le roi et les scientifiques À partir de 1860, les fouilles sont centralisées sous l'autorité du roi d'Italie, qui nomme plusieurs directeurs de fouilles patentés: Giuseppe Fiorelli, .g Michele Ruggiero, Giulio de Petra et, dans les � années 1950, Amedeo Maiuri.

Par le respect de l quelques principes rigoureux, comme la délimi- � tation et la numérotation des secteurs, la tenue d'un journal des fouilles et la nomenclature des QUE VO,IR À POMPEI? Fresques: celles de la maison des Vettii, qui mêlent les deux premiers styles pompéiens, architecture en trompe-l'œil servant de cadre à des tableautins mythologiques; celles de la maison des Mystères, avec ses monumentales figures sur un fond rouge • pompéien •; celles de la maison de Ménandre, qui évoquent des personnages des pièces de cet auteur.

Architecture domestique: le jardin de la maison du Faune, qui évoque, comme les fresques de la maison du Verger, cette nature si capitale pour les Romains qu'ils l'enfermaient chez eux.

Architecture lndustrtelle: la batterie de meules et de fours à pain qui montre l'importance de cette production pour la cité.

trouvailles, ces derniers ressuscitent peu à peu la ville que fut Pompéi.

Les recherches portent tout d'abord sur les édi­ fices publics et les demeures privées: la décou­ verte de peintures presque intactes (dans la mai­ son des Mystères, celle de Julia Felix ou des Vettii) constitue un apport sans précédent pour l'étude de la peinture romaine.

Puis l'on cherche à mettre au jour des aspects plus quotidiens de la ville: structure de la voirie, constructions des quartiers populaires, ateliers, boutiques.

Bien que moins spectaculaires, ces fouilles permettent d'appréhender la vie quotienne d'une ville romaine tout en l'étud iant sous ses aspects sociaux et économiques.

Une passion menaçante D'abord réservée à quelques privilégiés, la vi­ site du site est bientôt autorisée au public, sans qu'aucune précaution soit prise.

Ainsi, la simple marche des touristes fait «fondre)) les trottoirs.

Le Le pain est .......

la première industrie pompéienne.

Les meules en lave sont mues par des esclaves ou des animaux.

Le fait que la pro duction de pain, base alimentaire de l'époque, ne se fasse plus au sein des maisonnées, est une preuve de la vitalité économique de la ville.

' Directeur de fouilles de 1860 à 1875, Flore/li découvre des cavités sous la lave.

Il y fait verser du plâtre, puis dégage les moulages ainsi obtenus.

Il met alors au jour les corps de Pompéiens surpris par l'éruption dans leur dernier geste de vie : fuite, protection ou m ême sommeil.

vandalisme répand ses graffitis sur les peintures, ôte aux édifices éclats de pierre, de marbre ou de mosaïques.

La restauration elle-même s'avère par­ fois désastreuse.

Certains édifices, dégagés uni­ quement sur rue, voient leur façade s'écrouler à cause du poids du reste de la maison encore enseveli.

L'injection d'un béton de médiocre qua­ lité fait éclater les parties fragiles au lieu de les solidifier.

Enfin, l'environnement lui-même commet des ravages.

Si la fertilité de la région a été l'une des causes de l'implantation humaine à cet endroit, elle devient problématique quand il est question de conservation.

Les lieux où les visiteurs ne pénètrent pas Gardins, atriums, sites partiellement fouillés) sont envahis par une végétation galo­ pante qui s'infiltre dans les murs, se glisse sous les mosaïques, fait sauter les revêtements des sols et ouvre le chemin à l'humidité.

Quant aux verse­ ments fluctuants des subventions, ils ne per­ mettent même pas aux archéologues d'engager les procédures nécessa ires au bon entretien du site.. »