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ASPECTS GÉOPOLITIQUES DES TIERS MONDES

Publié le 17/01/2022

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Le pluriel s'impose pour rendre compte de la diversité de ce monde où plus des 3/4 de l'humanité vivent et qui comprend au moins 4 aires culturelles différentes. 1. L'AIRE LATINO-AMÉRICAINE « La conquête et la longue colonisation hispano-portugaise ont donné à l'Amérique latine son unité géopolitique » (Gandolfi « l'état du monde »). Du XVIe siècle en effet au début du XIXe, les Espagnols, du Mexique au Chili, et les Portugais, au Brésil, ont introduit leur langue, latine, et leur religion, le Catholicisme. • A ce jour la seule organisation spécifiquement latino-américaine est l'ALADI (« l'Association latino-américaine d'intégration ») née en 1980 à Montevidéo (en Uruguay) où elle a depuis son siège. Succédant à l'Association latino-américaine de libre-échange, elle entend favoriser l'intégration économique de ses états membres, à terme constituer un marché commun latino-américain. 11 pays en font partie : le Mexique, la Colombie, le Venezuela, l'Equateur, le Pérou, le Brésil, la Bolivie, le Paraguay, le Chili, l'Argentine et l'Uruguay.

« 1978, cette unité se soit un moment défaite.

Pour punir l'Egypte d'avoir conclu une paix séparée avec Israël, lesiège de la Ligue arabe, jusqu'alors au Caire, est transféré en 1979 à Tunis.

Cependant, après l'assassinat deSadate (1981), et la restitution par Israël du Sinaï à l'Egypte (1982), celle-ci, avec Moubarak, s'est réconciliéeavec les autres pays arabes. Le soutien aux Palestiniens et à l'OLP cimente l'unité de la Ligue arabe, il ne s'est jamais démenti depuis la création en 1964 de l'OLP, dont le président est, depuis 1969, Yasser Arafat.

Duroyaume marocain à la république populaire du Yémen du Sud, tous soutiennent « l'Intifada », le « soulèvement »général des Palestiniens des territoires occupés par Israël (Cisjordanie et Gaza) depuis 1967, et y dénoncent larépression de l'armée israélienne, qui depuis décembre 1987 (début de cette révolte) a tué plus de 400 palestiniens.Une telle unanimité s'est retrouvée quand, à Alger, le 15 novembre 1988, a été proclamé officiellement l'Etat palestinien, aussitôt reconnu par l'ensemble de la communauté arabe, « la Umma ». • Le panislamisme reste encore du domaine du rêve : toutes les tentatives de l'égyptien Nasser pour créer, une « République arabe unie » ontéchoué.

Depuis sa mort (1970) le libyen Kadhafi a repris le flambeau et connu les mêmes déconvenues, la dernièreétant en 1984 le traité d'union avec le Maroc dénoncé quelques mois plus tard par celui-ci... • Existe cependant des regroupements de pays arabes : « le Marché Commun arabe », (1964), plus récemment « l'Union du Maghreb arabe », née le 17 février 1989, qui réunit 5 pays : le Maroc, la Mauritanie, l'Algérie, la Tunisie et la Libye.

L'UMA a une dimension politique (avec un conseil présidentiel composé des 5 chefs d'état, un conseil des ministres des Affairesétrangères) et est une union économique, sur le modèle de la CEE, afin de favoriser la complémentarité deséconomies des 5.

Existe, autonome de l'OPEP depuis 1968, l'OPAEP, « l'Organisation des pays arabes exportateurs de pétrole », qui siège à Koweït et comprend 11 membres de l'Algérie à l'Irak. L'aire islamisée ne comprend pas cependant que des pays arabes : ni la Turquie, ni l'Iran ne le sont, ce dernier pays n'ayant pas, en outre, la même interprétation de l'Islam, étant chiite, alors que les Arabes sontsunnites...

• Ce monde se veut entre les 2 blocs. La plupart de ces pays ayant recouvert leur souveraineté suite à la lutte contre leur colonisateur occidental, leur nationalisme les incite à ne pas se ranger à l'Ouest.Mais d'un autre côté, leur foi religieuse les rend réfractaire au communisme athée.

Aussi, appartiennent-ils tous au mouvement des Non-alignés (exceptée la Turquie, membre de l'OTAN). • Mais tous n'ont pas la même conception du neutralisme : certains (le Pakistan, l'Arabie Saoudite ou le Maroc) sont des amis traditionnelsdes EU alors que d'autres (Libye, par exemple) lui sont très hostiles. « Zone intermédiaire entre l'Europe, l'Asie orientale et l'Afrique noire, le monde`arabe jouit des avantages des points de passage obligés et en subit lavulnérabilité » (Chaliand et Rageau, « l'Atlas stratégique »).

Cette plaque tournante n'a cessé d'être au centre des tensions mondiales depuis 1945.

« Outre les 4 guerres qui opposent Israël et ses voisins arabes (1948, 1956, 1967 et 1973), les interventions syrienne et israélienne au Liban », la guerre entre les 2 Yémen (1979),un conflit de 8 ans oppose l'Iran de l'imam Khomeiny à l'Irak de S.

Hussein. Déclenché par celui-ci en 1980, revendiquant le Khûzistân, seule région d'Iran arabe, elle se termine quand les 2 pays, épuisés, cessent le feule 20 août 1988, acceptant l'accord proposé par l'ONU. La Guerre du Golfe (17 janvier-28 février 1991), cependant, a souligné la division du monde musulman ; plusieursEtats arabes (Arabie Saoudite ou Syrie, par exemple) combattent, avec les EU et l'Irak. 3.

L'AIRE NÉGRO-AFRICAINE Cette aire est celle de l'Afrique noire (même si l'Ethiopie ne l'est que très partiellement, elle y est incluse). Elle est séparée du monde arabe par le plus grand désert du monde, le Sahara. Aussi n'a-t-elle pas au VIII' siècle été envahie par les cavaliers de l'Islam.

Celui-ci s'y est seulement infiltré à partir des voies sahariennes.

Mondeintertropical, l'Afrique noire a vécu longtemps repliée sur elle-même.

Les Européens, du XVe au XIXe, n'en ontcolonisé que le littoral.

C'est seulement dans le dernier tiers du XIX' qu'ils se sont aventurés à l'intérieur. Leurs colonies n'ont jamais été de peuplement.

Mais ils y ont répandu leur langue (le français, l'anglais), leur religion (le Christianisme autant sous sa forme protestante que sous sa forme catholique) et des cultures commerciales. • La plupart de ces pays ayant obtenu leur indépendance en 1960, en 1963 est créée l'OUA, « l'Organisation de l'Unité Africaine », dont le siège est à Addis-Abeba.

50 états en sont membres, couvrant toute l'Afrique, exceptée celle du Sud.

C'est en effet la commune hostilité à la politique d'« apartheid », de « développement séparé » des races, pratiquée par le pouvoir sud-africain jusqu'en 1991 qui cimente l'unité de l'OUA. • Sinon, des clivages restent comme l'affaire du Sahara occidental l'a montré : en 1975 le retrait des Espagnols et en 1979 des Mauritaniens y laisse faceà face « le Front Polisario » (sahraoui) et le Maroc.

L'OUA en accueillant « la RASD » (« République arabe sahraouiedémocratique ») entraîne le départ du Maroc de l'Organisation en 1984.

Si le roi du Maroc retourne la situation en safaveur en 1988 en acceptant qu'un référendum y soit organisé, l'accord signé le 30 août 1988 avec le Front Polisariol'a été à partir d'un plan de l'ONU, non de l'OUA.

• A l'échelon régional, se sont multipliés les regroupements économiques, à l'Ouest, la CEAO, à l'Est, la CEA, au Centre, l'UEAC, il y en a même une pour l'Afrique australe, la SADCC.

Mais toutes ces communautés restent fragiles. • Depuis son indépendance, l'Afrique noire reste un monde instable et divisé. Le principe de l'intangibilité des frontières héritées de la colonisation n'a cessé d'être remis en cause, tant de l'intérieur que de l'extérieur.

Les tentatives de sécession s'y sont multipliées : au Congo ex-belge(1960-1965), comme au Nigéria, de 1967 à 1970, avec la tentative de sécession du Biafra.

Celle, en Ethiopie, del'Erythrée est plus grave : née en 1962 de la décision d'Hailé Sélassié d'en faire une simple province, elle perduredepuis.

Malgré l'aide cubaine, le nouveau régime ne peut en venir à bout.

Ce pays doit faire face aussi auséparatisme de l'Ogaden dans le Sud, soutenu par la Somalie voisine qui le revendique car peuplé de Somalis (en1964 et 1974-78, la guerre a opposé ces 2 pays à ce sujet).

Le Soudan, le plus grand état d'Afrique, est divisé aussi en deux : le Nord, arabe, musulman, domine le Sud qui appartient à l'Afrique noire animiste Depuis 1983, le Sud. »

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