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Aux marges du Niger et du Mali : la question touarègue

Publié le 05/12/2018

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Ultérieurement, les grandes sécheresses des années soixante-dix et quatre-vingt aggravèrent la déstructuration de leur société en provoquant la ruine des modes de production. Exclus de la fonction publique, les Touaregs pouvaient d’autant plus difficilement faire partie des nouvelles élites nationales que très peu d’entre eux étaient scolarisés. Rares étaient donc les solutions : survivre sous les tentes, aller grossir le prolétariat urbain, émigrer vers les chantiers d’Afrique du Nord, ou encore s’engager dans la Légion islamique libyenne. Chez les laissés-pour-compte, l’idée que la race constitue le critère fondamental d’accès au pouvoir s’est enracinée. La mauvaise gestion des préfets, les provocations des chefs de postes, le détournement par l’administration de l’aide destinée aux campements, ont contribué à l’émergence d’une rébellion dans laquelle les exilés de retour ont joué un rôle déterminant. Au Mali et au Niger, le renversement des régimes militaires et l’avènement de la démocratie ont créé une situation plus 

Résurgence d’un mouvement d’opposition qui débuta avec la colonisation, la rébellion touarègue s’est emparée, depuis la fin des années quatre-vingt, des marges du Sahara malien et nigérien.

 

Les Etats, qui connaissent une recomposition politique imposée par la vague de démocratisation en Afrique, ainsi que de graves difficultés économiques, ont accepté le principe d’une autonomie régionale relative. La signature d’accords de paix - très fragiles - n’est qu’un premier pas vers un retour à la normale dans le Nord, où le banditisme le dispute désormais à la revendication politique.

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