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Balthazar de Beaujoyeux et le ballet de Cour

Publié le 29/08/2013

Extrait du document

Dès son « invention « par

Balthazar de Beaujoyeux,

le ballet de Cour se révèle une

oeuvre artistique qui

est bien plus qu'un simple

divertissement. Il apparaît

surtout, et peut-être avant tout,

comme un instrument de

gouvernement : tout en

célébrant la gloire et la

grandeur du roi, il permet de

calmer les esprits de la

noblesse, échauffés par les

querelles ; au plan symbolique,

il est censé conjurer les forces

négatives et placer le royaume

de France sous l'influence

des astres bénéfiques.

En témoignent ces quelques

vers du Ballet comique de la

reine, qui, par la voix du dieu

Jupiter, annoncent la victoire

de la paix et invitent

les divinités à prendre la

monarchie des Valois sous leur

protection : « Ô bien heureux

le ciel qui de ses feux

nouveaux, / Jaloux effacera

tous les autres flambeaux ;

/ Ô bien heureux encore sous

ces princes la terre ; / Ô bien

heureux aussi le navire

français / Éclairé de ses feux,

bienheureuses leurs lois, /

Oui banniront d'ici les vices et

la guerre. «

« voit sa réussite consacrée par d'interminables et enthousias­ tes applaudissements .

Violoniste et chorégraphe D'origine lombarde, Baldassa­ rino Di Belgioioso, qui a franci­ sé son nom en Balthazar de Beaujoyeux (ou Beaujoyeulx) est arrivé en France vers 1554, avec un groupe de musiciens engagé par Charles de Cossé, maréchal de Brissac et gouver­ neur du Piémont.

Il s'est impo­ sé grâce à ses talents de violo­ niste, de danseur et de choré­ graphe.

En 1567, il a obtenu le LE BALLET DE COUR, INSTRUMENT DE GOUVERNEMENT Dès son « invention » par Balthazar de Beaujoyeux, le ballet de Cour se révèle une œuvre artistique qui est bien plus qu'un simple divertissement.

Il apparaît surtout, et peut-être avant tout, comme un instrument de gouvernement : tout en célébrant la gloire et la grandeur du roi, il permet de calmer les esprits de la noblesse, échauffés par les querelles ; au plan symbolique, il est censé conjurer les forces négatives et placer le royaume de France sous l'influence des astres bénéfiques.

En témoignent ces quelques vers du Ballet comique de la reine, qui, par la voix du dieu Jupiter, annoncent la victoire de la paix et invitent les divinités à prendre la monarchie des Valois sous leur protection : « ô bien heureux le ciel qui de ses feux nouveaux, / Jaloux effacera tous les autres flambeaux ; / ô bien heureux encore sous ces princes la terre ; / ô bien heureux aussi le navire français / Éclairé de ses feux, bienheureuses leurs lois, / Oui banniront d'ici les vices et la guerre.» titre de valet de chambre de la reine mère Catherine de Médi­ cis et du roi Charles IX et a été chargé des spectacles donnés à la Cour.

Ainsi en août 1572 , pour le mariage de Marguerite de Valois et d'Henri de Navarre , le futur Henri IV, il a créé le ballet du Paradis d'amour .

En septembre 1573, son Ballet des Polonais, donné au palais des Tuileries à la suite de l 'élec­ tion du duc Henri d 'Anjou, le futur Henri Ill, au trône de Po­ logne, a soulevé l'enthousias­ me.

Les spectateurs n'ont pas eu de compliments assez forts pour qualifier les illuminations de l'ouverture, le concert fai­ sant alterner la voix cristalline d 'un castrat et celle d'une chanteuse accompagnée au luth, le jeu des violons, dirigés par le musicien de la reine Roland de Lassus, et les inno­ vations chorégraphiques du ballet final des nymphes .

Le « géomètre inventif» Le génie de Balthazar de Beau­ joyeux est de renouveler l'ex­ pression artistique dans la ligne de l'Académie de musi­ que et de poésie , fondée au début de la décennie par le poète Jean Antoine de Baïf .

L:ltalien se distingue en asso­ ciant la danse aux « vers et musique mesurés à !'Antique », faisant répondre la chorégra­ phie aux phrases et aux notes .

« Les figures exécutées par les danseurs constituent une re­ présentation visuelle de l'or ­ dre cosmique et de l 'harmonie sur terre », affirme-t-il.

li est vi­ vement encouragé dans cette voie par Catherine de Médicis .

La reine mère apprécie beau­ coup le ballet: dans sa jeunes­ se, elle dansait « avec très belle grâce et majesté >>, té­ moigne le mémorialiste Pierre de Brantôme.

Aujourd'hui, elle se pique au jeu de la chorégra­ phie en imaginant de nouvelles figures et, à plusieurs reprises, des thèmes de ballets .

Ses multiples talents et inno­ vations valent à Beaujoyeux l'admiration sans borne des humanistes de son temps : Pierre de Ronsard et ses amis poètes d~ la Pléiade le quali­ fient de «géomètre inventif ».

En réalisant l'unité artistique de la danse.

du mime, du chant, de la poésie et de la musique , il invente un genre nouveau, qui sera le prélude à l'opéra .

Dès 1582 , son Ballet comique de la reine devient un modèle de référence, dont les textes, les partitions et les illustrations sont largement diffusés dans toute l'Europe .

Ce spectacle est aussi un bel exemple de collaboration : Beau joyeux en a -signé la mise en scène , sur des pièces poé­ tiques de Nicolas Filleul, sieur de La Chesnaye , une musique des compositeurs Beaulieu et Salmon, des décors peints par Jacques Patin.

Jamais au cours de sa brillante carrière , l'ita­ lien ne verra décliner sa faveur auprès des Valois et il sera ré ­ compensé en 1587 par le titre d'écuyer du roi et de seigneur des Landes .

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