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Barberousse

Publié le 22/02/2012

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Neveu du roi des Romains Conrad III, Frédéric de Souabe (ou de Hohenstaufen) accède à la royauté par l'élection des princes allemands le 4 mars 1152. Il a, à ce moment, atteint la trentaine ; de taille moyenne, avec des cheveux et une barbe d'un blond-roux qui lui fit donner par les Italiens le nom de Barberousse, il était un excellent guerrier. Généreux pour ses amis, dur et parfois cruel à l'égard de ses adversaires, esprit ouvert, animé au plus haut point par la volonté de restaurer la grandeur de l'Empire, il mit au service de ce programme des qualités éminentes : lucidité, persévérance, possibilité de s'adapter à toutes les circonstances, mesure (dont il lui arriva parfois de se départir) et par-dessus tout un sens profond de la justice et du droit qui fut l'un des principes directeurs essentiels de son action.

« Charlemagne avait exercée sur tout le peuple chrétien.

Puissance de la survie du grand empereur franc : le 29décembre 1165, Frédéric le fit canoniser pour donner à l'Empire dont il entendait restaurer le prestige, un saintprotecteur. Il demeure que c'est sur l'Italie qu'allait se concentrer l'effort de Frédéric.

Instruit par la situation qu'il avait pu yobserver lui-même au cours de sa première expédition, il y revint en 1158, soumit au passage la ville lombarde laplus importante, Milan, et réunit dans la plaine de Roncaglia, en amont de Plaisance, une assemblée des déléguésdes communes devant laquelle il fit définir les regalia : c'étaient des droits de juridiction et des droits utiles(tonlieux, monnaie, amendes, revenus des salines et des pêcheries, fodrum ou collecte pour l'approvisionnement del'armée impériale).

L'intention de Frédéric n'était pas de les récupérer mais de faire reconnaître que ces droitsrelevaient de la couronne ; si une ville pouvait exciper d'un privilège lui accordant les regalia, elle les détiendrait entant que fief.

L'empereur fit preuve de la même modération en ce qui concernait le régime municipal : selon qu'ilétait sûr de la fidélité d'une ville, il était prêt à lui laisser ses consuls à condition qu'ils lui prêtent serment ; sinon, ilse réservait le droit d'y déléguer un magistrat suprême, le podestat.

L'application des décrets de Roncaglia provoquapresque immédiatement une émeute à Milan et la rébellion de Crème qu'il fallut assiéger six mois, mais la soumissionqu'il obtint d'autres villes encouragea Frédéric à étendre son action à la marche de Vérone et à envoyer descommissaires lever le fodrum en Toscane et dans le Patrimoine de saint Pierre, montrant ainsi qu'il considérait leroyaume d'Italie comme un tout. Cette politique de restauration se trouva brusquement compromise par la double élection pontificale qui suivit lamort d'Hadrien IV en 1159.

Les cardinaux se divisèrent entre le principal collaborateur du pape défunt, Alexandre III,celui-là même qui avait assisté à la diète de Besançon, et un "impérialiste", Victor IV.

S'érigeant en arbitre du débat,Frédéric convoqua les évêques de l'Empire et des royaumes adjacents à un concile, qui devait se tenir à Pavie, pourtrancher entre les deux candidats.

En fait, ce concile ne fut guère que germano-italien ; il reconnut, comme onpouvait s'y attendre, Victor IV tandis que l'immense majorité de la chrétienté se rallia à Alexandre III, qui pritaussitôt contact avec Milan et ses alliés.

L'empereur se trouva dès lors devant la double obligation de maîtriser lesvilles rebelles d'Italie et de détacher d'Alexandre III les rois qui s'étaient prononcés pour lui.

Il ne put cependantremporter que des succès partiels. Dans la première perspective, il réussit à prendre Milan qu'il détruisit presque totalement à la demande de Lodi et deCôme (1162).

Ce drame préluda à de gros changements dans la politique jusqu'alors suivie en Lombardie.

Les villesfidèles reçurent des privilèges considérables qui firent paraître la domination impériale comme une dominationpartisane.

Les agents de Frédéric, d'autre part, ne songeaient qu'à exploiter les populations.

La situation ne cessade se dégrader : dès 1164, trois villes de la marche de Vérone s'unirent en une ligue que l'empereur ne parvint àneutraliser qu'à coup de larges concessions.

Parallèlement, Frédéric s'efforçait de faire triompher son pape.

Il tentad'abord de gagner à sa cause le roi de France, mais l'entrevue qui avait été projetée entre les souverains à Saint-Jean-de-Losne ne put avoir lieu et Louis VII demeura fidèle à Alexandre III (1162).

En Allemagne même, la fidélité àVictor IV chancelait.

Sa mort en 1164 aurait pu mettre fin au schisme, mais Rainald de Dassel fit élire aussitôt unautre fidèle de l'empereur qui prit le nom de Pascal III.

Pour renforcer son obédience, plus réduite encore que cellede son précédesseur, Frédéric, fort de l'alliance qu'il avait nouée avec le roi d'Angleterre Henri II, extorqua auxprinces allemands, réunis à Wurzbourg (1165), le serment de ne jamais reconnaître Alexandre et ses successeurs.Restait à installer Pascal à Rome : une expédition impériale l'y conduisit en 1167, triomphe éphémère qui fut annihilépar un irréparable désastre : une épidémie fondit sur l'armée allemande, faisant de nombreuses victimes dont la plusillustre fut Rainald.

Ce malheur contraignit Frédéric à évacuer Rome et à se replier en hâte au nord des Alpes (mars1168). La retraite précipitée de l'empereur s'explique par les gros changements qui étaient intervenus en Lombardie.

Alorsqu'il marchait sur Rome, une agitation intense fomentée par Venise (qui, il importe de le rappeler, ne faisait paspartie du royaume) aboutit à la formation d'une ligue de villes, qui se fondit avec celle de Vérone pour détruire lerégime impérial.

Ce fut la ligue lombarde, groupant seize communes, dont Milan, qui se relevait de ses ruines ; elles'allia avec Alexandre III : le symbole de cette alliance fut la ville neuve d'Alexandrie (1168).

Frédéric ne reparut enItalie que huit ans plus tard.

Les négociations qu'il avait menées avec chacun des deux alliés ayant échoué, il luifallut combattre.

Inférieur en nombre, il se heurta, le 29 mai 1176, près de Legnano aux milices lombardes qui lemirent en fuite.

Cette défaite le convainquit de la nécessité de traiter : de laborieuses négociations aboutirent à lareconnaissance par lui d'Alexandre III et à la liquidation du schisme ce fut la paix de Venise (1177) et à une trêve desix ans avec les Lombards.

Avant que celle-ci ne parvienne à expiration, elle fut remplacée par la paix dite deConstance, parce que l'empereur la ratifia au cours d'une diète qui se tint dans cette ville (25 juin 1183).

Lescommunes de la ligue se virent reconnaître les régales intra et extra muros et les coutumes dont elles jouissaient.Ce qu'elles ne possédaient pas et qui devait rester à l'empereur serait déterminé pour chaque ville par unecommission, ou bien on pourrait surseoir à cette enquête et les villes garderaient le tout, moyennant un cens dedeux mille livres.

Elles auraient en outre le droit d'élire librement leurs consuls, mais ceux-ci seraient investis de leurcharge par l'empereur auquel ils prêteraient serment.

En somme, la paix de Constance apparaît comme le type mêmede la paix de compromis qui fut rendue possible grâce aux sacrifices consentis par les deux parties. Ceux de Frédéric furent largement compensés par les succès qu'il remporta au cours des années suivantes.

Lesrelations avec Rome demeurèrent dans l'ensemble satisfaisantes, sauf durant le pontificat d'Urbain III (1185-1187).En Lombardie on assiste à un spectaculaire renversement des alliances, marqué par l'entente entre Milan etl'empereur.

Assuré de la pleine liberté de ses mouvements, ce dernier vint séjourner en Toscane et compléterl'organisation de l'Italie centrale, ébauchée dès 1162.

En Toscane, l'évolution urbaine était moins avancée qu'en. »

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