Bases aériennes en Russie

Les Américains tentent d'attaquer depuis l'Est Les Russes ne déclarèrent la guerre au Japon que le 8 août 1945, une semaine exactement avant qu'il ne capitulât et que la Seconde Guerre mondiale ne fût terminée. Désireuse de s'attacher d'abord à vaincre l'Allemagne, l'Union soviétique s'était refusée à engager les hostilités plus tôt, attitude qui avait créé quelques problèmes en 1943, au moment où il fut question de baser des bombardiers américains en Russie, afin qu'ils puissent attaquer plus facilement le Japon. L'établissement de bases aériennes à l'est de l'URSS apparaissait comme une revendication logique de la part des Alliés. Les avions seraient alors beaucoup plus près des îles japonaises que s'ils décollaient du sud-est de la Chine, de Formose ou des îles Mariannes. Au moment où la question fut soulevée, ce territoire éloigné et sauvage de la Russie était un véritable désert, en ce qui concernait les facilités de communication nécessaires à la guerre. Malgré cela, l'«Allied Combined Planning Staff» suggéra qu'au printemps ou à l'été 1944 des avions et des unités aériennes soient débarqués sur la presqu'île de Kamtchatka, avec des armées alliées. Il s'agissait d'installer ensuite des bases aériennes et de s'emparer de la partie nord des îles Kouriles. Dans un second temps, d'autres bases devaient être aménagées en Sibérie. Tel était, du moins, le plan des Alliés. Mais auparavant il fallait l'accord de Stali- ne sur un certain nombre de points. Le 29 novembre 1943, les Alliés s'adressèrent dans ce but au chef d'Etat soviétique. La question la plus délicate était la suivante: les Russes seraient-ils disposés à fournir des données afin de faciliter l'installation de bases aériennes capables d'accueillir jusqu'à 1000 bombardiers lourds dans les provinces maritimes? Staline ne répondit alors ni oui, ni non. Le 2 février 1944 seulement, il informa l'ambassadeur américain qu'il serait possible d'établir une base de 1000 bombardiers en Sibérie, une fois que la Russie aurait déclaré la guerre au Japon. Cependant, il n'était pas prêt de !e faire et, une année plus tard, les choses n'avaient guère progressé. Le 5 avril 1945 cependant, alors que la défaite de l'Allemagne semblait imminente, une solution parut possible. Le gouvernement russe dénonça en effet le pacte de neutralité conclu quatre années auparavant avec le Japon. Les conséquences inévitables de ce geste ne se firent sentir que quatre mois plus tard et, ironie du sort, la déclaration de guerre de la Russie au Japon survint entre les deux bombardements atomiques qui amenèrent ce dernier à capituler.