Bataille des «Gigant»

«Massacre des Rameaux» au-dessus de la Tunisie. C'est à juste titre que les marins italiens appelaient le détroit de Sicile la «route de la mort». En effet, leurs convois n'avaient que 50% de chances d'arriver à bon port. Sur les 133000 t d'approvisionnements expédiés vers l'Afrique en mars et avril 1943, 78000 à peine atteignirent Bizerte et Tunis, c'est-à-dire le quart de ce que Rommel jugeait nécessaire pour repousser une offensive alliée de grande envergure. Après le départ de Rommel, malade, Hitler et Mussolini s'en remirent conjointement au malheureux général von Arnim, qu'ils chargèrent de défendre la Tunisie «à tout prix». On était alors le 8 avril. Pendant les deux semaines qui suivirent, la Luftwaffe connut l'enfer, le feld-maréchal Kesselring redoublant d'efforts pour ravitailler ses troupes d'Afrique par la voie des airs. Au nombre des victimes figurèrent notamment les transports Junkers Ju52 et de nouveaux appareils, les Messerschmitt ME323 «Gigant» («Géant»), planeurs de bois équipés de six moteurs d'appoint que l'on surnomma rapidement «cageots».