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Berlin, le jeudi 9 Novembre 1989 : La chute du mur

Publié le 17/01/2022

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Le 9 novembre 1989, une première ouverture est pratiquée dans le mur de Berlin, mettant fin à plus de quarante ans de guerre froide entre l'Est et l'Ouest. Pendant toute la nuit du 9 au 10, des Allemands de l'Est peuvent ainsi se rendre, en toute liberté, à l'Ouest. L'Allemagne reprend espoir. Le monde libre respire enfin ! L'événement est spectaculaire en soi, mais résulte d'un long processus de négociations entre Américains et Soviétiques. En réalité, le communisme n'est plus l'idéologie dominante en Europe de l'Est. C'est grâce aux efforts de George Bush et de Mikhail Gorbatchev que l'événement peut se réaliser. La situation économique en U.R.S.S., de plus en plus précaire, pousse les Soviétiques à trouver une solution honorable pour redresser leur pays. En face, l'Amérique, leader du monde libre depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale, veut obtenir des concessions de la part de l'U.R.S.S. Ainsi, les États-Unis acceptent de négocier avec l'Union soviétique à la condition que ce pays socialiste donne l'ordre de détruire « le rideau de fer ». La liberté contre un accord de désarmement, tels sont les termes de cet accord historique voulu par les deux ennemis d'hier.

« balistiques.

L'U.R.S.S.

de son côté propose, à plusieurs reprises, de limiter certains types de fuséesintercontinentales particulièrement meurtrières.

Le ton monte entre les deux pays car un accord global semble biendifficile à obtenir.

Et, le 17 octobre 1989, des manifestations sont organisées en R.F.A., par le mouvement pacifiste,pour protester contre le déploiement des euromissiles.

Mais la fermeté du président Reagan finit par porter ses fruitscar, en décembre 1987, les deux Grands signent un traité portant sur l'élimination des missiles intermédiaires.L'échec du sommet de Reykjavik, en octobre 1986, n'est plus qu'un mauvais souvenir de part et d'autre.

De même,le dialogue se poursuit en mai 1988 par le sommet américano-soviétique de Moscou.

Déjà, Gorbatchev fait savoir àson homologue américain qu'il souhaite la fin de la guerre froide.

Le geste a lieu quelques mois auparavant avec lasignature de l'accord sur le retrait soviétique d'Afghanistan, en présence notamment des Américains et du secrétairegénéral de l'O.N.U.

Enfin, les prémices du processus définitif ont lieu en mai 1989.

Ainsi, le gouvernement hongroisdémantèle le « rideau de fer » établi le long de la frontière avec l'Autriche.

En outre, les négociations au sujet dudésarmement se poursuivent.

Et, le 12 mai, Georges Bush, tout nouveau président américain, porte l'estocade finaleaux Soviétiques, en leur suggérant de détruire l'intégralité du rideau de fer.

De même, de passage en R.F.A., leprésident américain déclare que «la guerre froide ne peut se terminer qu'avec la fin de la division de l'Europe».

Dansla nuit du neuf au dix novembre 1989, c'est la liesse dans les rues de Berlin...

les Allemands se retrouvent enfin ! [Transition]A la suite de très longues négociations entre Américains et Soviétiques au sujet du désarmement, l'Allemagne del'Est retrouve la liberté.

En fait, ce sont les Allemands des deux côtés qui bénéficient de cette période de détenteinitiée par le président Reagan et le nouveau secrétaire général du P.C.U.S., Mikhail Gorbatchev.

La guerre froideest, à présent, terminée.

Comment est perçu cet événement en Allemagne ? Quelle perspective ouvre-t-il ? [Partie II.

Un événement humain, pas seulement germano-allemand.] L'Allemagne de l'Est découvre la liberté, le 9 novembre 1989.

Le peuple allemand se retrouve ainsi, par le biais d'unebrèche laissée béante dans le mur des certitudes de ces dernières décennies.

Avec la destruction de l'édifice enbéton, c'est toute l'idéologie socialiste qui s'écroule par pans entiers.

Cela veut dire que l'Histoire continue à bouger,mais d'une manière plus visible.

Sur le moment, la surprise et l'émotion l'emportent sur la raison.

Demain, lesintellectuels du monde entier qui avaient intégré la logique des blocs et l'opposition des idéologies dans leurraisonnement devront, eux aussi, tour-ner la page.

Pour l'heure, les Allemagnes découvrent une nouvelle perspective: celle de la réunification. A) La liberté souffle à nouveau à l'Est et, notamment, en Allemagne.— En réalité, l'Allemagne de l'Est, en 1989, est un système politique et économique en voie de désagrégation.L'entité politique qu'est le Parti socialiste unitaire (S.E.D.), sous l'autorité d'Erich Honecker (1971-1989), n'aspireplus à transformer la société.

Le régime ne tient que grâce à une structure militaire et policière particulièrementrigide.

Sur le plan économique, les résultats s'avèrent décevants par rapport aux prévisions.

Puis arrive la période deBrejnev en U.R.S.S.

caractérisée par un « socialisme réel ».

En clair, l'Est abandonne la partie dans sa compétitionavec l'Ouest.

Les années quatre-vingts ne sont pas spécialement bonnes pour la R.D.A.

du point de vue de lacompétitivité des entreprises et du niveau de vie.

L'Allemagne de l'Est vit à crédit !— Cela étant, il faut observer un lien entre le projet de création d'une société communiste et la compétitionéconomique visant à prendre l'ascendant, dans ce domaine, sur l'Ouest.

L'Est doit dominer parce que le communismeest juste.

C'est cette philosophie globale du projet socialiste qui, au fil des années, commence à être remise enquestion.

Plus le projet paraît lointain, plus les instances du parti en R.D.A.

deviennent critiques par rapport aupouvoir lui-même et au modèle soviétique.

Pire, le S.E.D.

refuse de suivre la politique de Gorbatchev.

En outre,l'opposition à la dictature se regroupe sous la coupe des Églises protestantes.

La démolition du mur de Berlin, c'estaussi, en Allemagne de l'Est, l'effondrement d'une autorité morale et politique qui ne repose plus sur une baseidéologique solide ; aucun édifice ne peut tenir sans de solides fondations. B) La chute du mur de Berlin, prélude à la réunification allemande et au retour de la démocratie à l'Est.— Voilà pour le passé, reste l'avenir.

Le mur détruit, que peuvent faire les Allemands ? Politiquement, l'idée de réunirles deux territoires en un seul État devient possible.

C'est d'ailleurs ce qui se produit en août 1990.

L'un des artisansde la réunification est Hans Dietrich Genscher, chef de la diplomatie ouest-allemande de 1974 à 1992.

Son rôle estdéterminant pendant la période entourant la crise politique en R.D.A.

et surtout après l'événement.

Il devient un deshommes politiques les plus populaires en Allemagne.

Certaines maladresses ultérieures, notamment vis-à-vis de l'ex-Yougoslavie, l'amènent à démissionner de ses fonctions en 1992.

L'autre artisan de la réunification allemande est lechancelier Helmut Kohl.

Ce géant débonnaire, docteur en histoire contemporaine, est l'héritier de Konrad Adenauer.Même force intérieure, même volonté de parvenir à rassembler le peuple allemand ! Seulement, le second a eu plusde chance que le premier.

Qu'importe, car l'Histoire utilise les acteurs, elle ne leur demande pas leur avis.

Autrementdit, Kohl est devenu l'instrument de la destinée du peuple allemand.

En effet, la destruction du mur de Berlin n'estqu'une étape pour lui ; il y voit la possibilité de réunir, à nouveau, le peuple allemand en un même État qu'il pourraitéventuellement diriger.

L'ambition personnelle est toujours contingente aux grands mouvements de l'Histoire.

Ilréussit à convaincre Gorbatchev d'abandonner la R.D.A.

à son sort.

Le fruit mûr est ainsi tombé de la branche, à lagrande satisfaction du chancelier Kohl.

Vers la fin des années quatre-vingts, l'U.R.S.S., empêtrée dans ses. »

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