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Bernard Gui, un dominicain féru d'histoire

Publié le 04/09/2013

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histoire

période de troubles et face à de nombreuses hérésies. Le 16 janvier 1307, l'archevêque de Bordeaux, devenu pape sous le nom de Clément V, le fait inquisiteur de Toulouse, char¬ge qu'il exercera jusqu'en 1323. Un an plus tard, il prononce son premier « sermon « d'in-quisiteur dans la cathédrale de la ville rose et, lors d'une céré-monie grandiose, rend ses sen-tences par dizaines. Son carac-tère obéissant et zélé ne l'inci¬te pas à comprendre les âmes inquiètes, qui rêvent de pré¬lats plus pauvres et plus res-pectables. Ainsi les Vaudois lui semblent moins hérétiques pour des raisons d'ordre théo-logique que pour leur « dédain du pouvoir ecclésiastique «.

A partir de 1316, devenu pro-cureur général de l'ordre des dominicains auprès du pape Jean XXIII, Bernard Gui se voit confier des missions diploma-tiques en Italie et en Flandre. En 1323, le souverain pontife croit le récompenser d'avoir contribué à la canonisation de Thomas d'Aquin en le nom¬mant évêque de Tuy, en Gali¬ce, mais il ne se réjouit guère de devoir quitter le Midi de la France, qu'il aime tant — bien qu'il se déplace beaucoup, il n'a de toute sa vie fait qu'une

histoire

« des évêques de Toulouse et de Limoges en 1313 et 1315 .

Mais sa grande ambition, après tant d'autres, est d'écrire une chronique universelle , depuis Jésus-Chri st jusqu'à son temps.

Dès 1306; il commence à accu­ muler de la documentation, mais n'entame la rédaction que cinq ans plus tard.

Il y tra­ vaille sans relâche, tout en poursuivant la composition et la publication séparées de ca­ talogues des papes, des Empe­ reurs et des rois de France - telle une Histoir e des rois francs composée en 1311-1312-, qui représentent à ses yeux les appendices de son grand œu­ vre.

Intitulé La Fleur des Chro­ niques, celui-ci est enfin achevé en 1 316 et suscite un vif inté­ rêt .

Soucieux de rechercher la vérité, l'hi s torien s'y révèle très sensible aux discordances des sources.

li est l'un des pre­ miers à ne pas les imputer seu­ lement à des erreurs des co­ pistes, mais aussi « à la diver­ sité des opinions et des posi­ tions des auteurs» .

Quand la foi n'est pas en cause, il déve­ loppe une recherche et une cri­ tique historiques autonomes ; mais si elle est en jeu, il s'en remet, en homme d'ordre et d'obéissance, à l'autorité qu'il juge la plus sûre pour trancher.

Obéissant et zélé Fort de solides convictions et d'une certitude tranquille, Ber­ nard Gui est de ceux sur les­ quels l'Église peut compter.

en période de troubles et face à de nombreuses hérésies.

Le 16 janvier 1307, l'archevêque de Bordeaux, devenu pape sous le nom de Clément V, le fait inquisiteur de Toulouse, char­ ge qu'il exercera jusqu 'en 1323.

Un an plus tard, il prononce son premier « sermon >> d'in­ quisiteur dans la cathédrale de la ville rose et, lors d'une céré­ monie grandiose, rend ses sen­ tences par dizaines .

Son carac­ tère obéissant et zélé ne l'inci­ te pas à comprendre les âmes inquiètes, qui rêvent de pré­ lats plus pauvres et plus res­ pectables.

Ainsi les Vaudois lui semblent moins hérétiques pour des raisons d'ordre théo­ logique que pour leur« dédain du pouvoir ecclésiastique ».

A partir de 1316, devenu pro­ cureur général de l'ordre des dominicains auprès du pape Jean XXIII, Bernard Gui se voit confier des missions diploma­ tiques en Italie et en Flandre.

En 1323 , le souverain pontife croit le récompenser d'avoir contribué à la canonisation de Thomas d' Aquin en le nom­ mant évêque de Tuy, en Gali­ ce, mais il ne se réjouit guère de devoir quitter le Midi de la France, qu'il aime tant -bien qu 'il se déplace beaucoup, il n'a de toute sa vie fait qu'une ~EDITIONS ~ ATLAS LE« MANUEL DE L'INQUISITEUR » Bernard Gui a consigné son expérience d'inquisiteur dans Pratica lnquisitionis («Manuel de l'inquisiteur») , son ouvrage le plus célèbre , achevé vers 1324.

Ce manuel est un témoignage infiniment précieux sur le fonctionnement intérieur du tribunal de "l'inquisition et sur les doctrines professées par les hérétiques au xnr et au xtv • siècle dans le Midi de la France .

Réunissant plusieurs ouvrages rédigés à différentes époques, il décrit dans ses trois premières parties la ·procédure inquisitoriale, avec la minutie qui lui est propre.

La quatrième partie traite des pouvoirs du tribunal ; la cinquième et dernière partie, la plus étendue et la plus fameuse, passe en revue toutes les sectes et hérésies que Bernard Gui a été amené à connaître , décrit les dogmes, les pratiques de chacune.

Dévoilant les « ruses » des hérétiques pour éluder les questions des inquisiteurs et donnant les moyens de les déjouer, Bernard Gui propose là un véritable « guide pratique » à l'usage de ses « confrères » ! seule incursion au nord de la Loire ! En 1324, il est nommé évêque de Lodève, près de Montpellier, et publie son Mi­ roir des saints, vie des saints des­ tinée à l' édification des fidèles que le maître général de son ordre lui a suggéré d'écrire.

Il s'y montre plus érudit, plus cri­ tique et plus complet que Jac­ ques de Voragine dans sa Lé­ gende des saints (ou Légende dorée), parue en 1255 et qui a eu un énorme succès ; il y fait par ailleurs une large place aux saints du royaume et, bien sûr, à ceux de son cher Limousin .

Bernard Gui meurt au château de Lauroux, près de Lodève, le 30 décembre 1332 .. »

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