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Bilan de la IVe République ?

Publié le 27/02/2008

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Trop souvent, la IVe République (1946-1958) a été jugée à la lumière des réussites de la Ve République, ce qui a fondé une légende noire. La Ive République, c'est le régime de l'instabilité ministérielle et du régime des partis, c'est l'échec en Indochine et en Algérie. C'est la France humiliée par l'affaire de Suez. Une telle vision est certainement excessive. Alors, pourquoi la Ive République, qui a certes connu des difficultés et n'a su les résoudre, possède-t-elle une réputation aussi peu flatteuse bien que ses réalisations soient importantes et aient assuré la modernisation de la France ? Nous tenterons de répondre à cette interrogation en abordant successivement les aspects négatifs du bilan qui ont conduit à l'affaiblissement de la France, puis la politique coloniale qui a été ponctuée d'échecs mais aussi de réussites, enfin les aspects positifs qui font de la France une nation tournée vers l'avenir.

« Il existe en France un consensus de fait qui pousse les Français à refuser la perte des colonies.

La questioncoloniale est très éloignée des préoccupations quotidiennes des Français.

Pour les milieux d'affaires la cession descolonies signifierait la perte de zones d'approvisionnement et de débouchés privilégiés pour les produits français.Pour certains courants politiques (MRP ou gaullistes), la possession d'un vaste empire colonial doit permettre à laFrance de peser sur les relations internationales en assurant sa grandeur et de lutter contre la « contagion »communiste.

Maintenir à tout prix les colonies sous l'emprise française c'est accepter une logique de guerre, seulmoyen de briser les aspirations indépendantistes. 2.

Qui deviennent vite impopulaires.Lorsque les armées françaises sont battues (Indochine) ou humiliées (Suez), lorsque les soldats du contingent sontenvoyés en Algérie pour maintenir l'ordre, le régime se coupe des Français qui sont toujours plus nombreux à penserque ces guerres d'un autre temps sont inutiles, meurtrières et coûteuses.

À cet égard, la défaite de Diên Biên Phu(7 mai 1954) agit comme un révélateur sur l'opinion publique traumatisée par la nouvelle.

Elle marque un tournantdans la politique coloniale de la France.

Les milieux d'affaires ne sont plus si sûrs de leur intérêt pour un Empire quiapparaît plutôt comme un fardeau.

La contestation monte dans les milieux de gauche qui dénoncent le colonialisme. B.

Jeter les bases des indépendances futures 1.

La voie est tracée par Pierre Mendès FranceIl réussit la décolonisation de l'Indochine par les accords de Genève signés le 20 juillet 1954 qui reconnaissentl'indépendance du Cambodge, du Laos et du Viêt Nam ouvrant ainsi la voie à une décolonisation pacifique.Au mois de juillet 1954, en reconnaissant à Carthage «l'autonomie interne» de l'État tunisien, P.

Mendès Franceouvre la voie à de futures négociations qui doivent aboutir à l'indépendance (obtenue en 1956 grâce à la poursuitedes négociations par E.

Faure et G.

Mollet).

Le Maroc accède lui aussi à l'indépendance en mars 1956. 2.

La loi-cadre Defferre (1956)Elle constitue un progrès de la politique coloniale car elle accorde l'autonomie aux territoires d'outre-mer.

Elle prévoitl'organisation dans chaque territoire d'Afrique noire d'élections afin de désigner une assemblée qui investit ungouvernement responsable.

C'est le premier pas vers la décolonisation de l'Afrique noire.

Cette loi peut donc êtremise à l'actif de la IVe République. C.

Mais la Ive République ne peut résoudre le problème algérien 1.

L'Algérie n'est pas une coloniePendant très longtemps, la France refuse de considérer l'Algérie comme une colonie, du fait de la présence d'unenombreuse population d'origine européenne.

Elle est donc de ce fait une province française à part entière qui nepeut être cédée.

Or, cette conception revient à nier les aspirations de la population musulmane qui représente lesneuf dixièmes des habitants, mais vit dans la pauvreté sans être associée à la vie politique de l'Algérie.

Cetteincompréhension de la réalité algérienne conduit les gouvernements à l'escalade de la violence. 2.

Les gouvernement sont incapables d'éviter la guerreLorsqu'éclate l'insurrection algérienne, le l' novembre 1954, Pierre Mendès France est au pouvoir.

Partisan desréformes qui diminueraient les inégalités entre Européens et Musulmans, il décide cependant de réprimer la séditiondu Front de libération nationale.Les tentatives de réforme échouent face à la radicalisation tant des pieds- noirs que du FLN, Guy Mollet au pouvoiren 1956, impressionné par la détermination des pieds-noirs accorde la priorité à la répression, accroissant ainsi lerôle de l'armée.

Celle-ci devient de plus en plus indépendante face à un gouvernement qui perd peu à peu sonpouvoir.

Cet abandon culmine après l'insurrection algéroise du 13 mai 1958, lorsque le gouvernement confie à Salanla totalité des pouvoirs civils et militaires.

Décision qui marque un aveu d'impuissance et conduit le régime à saperte.Le bilan de la politique coloniale de la IVe République est certes terni par les défaites militaires ou les hésitations desgouvernements incapables de mettre un terme au conflit algérien ; mais ces aspects négatifs ne doivent pas faireoublier les réussites obtenues par la négociation.

Dans d'autres domaines, la IVe République a pu aussi enregistrerdes succès, notamment par l'oeuvre de modernisation qu'elle a su mener. III - Les aspects positifs: la France tournée vers l'avenir A.

Le retour à la démocratie 1.

La démocratie politiqueLa IVe République reprend à son compte les mesures décidées à la Libération par le Gouvernement provisoire de laRépublique française.

Ainsi, les femmes peuvent désormais voter depuis 1944.

La vie politique dans le pays estfavorisée par le nombre important de journaux apparus à la Libération.Mais ce sont surtout les institutions qui garantissent l'existence d'une démocratie.

La Constitution de 1946 fait de laDéclaration des Droits de l'homme et du citoyen un texte constitutionnel, donc inviolable.

De plus, la Constitution,en donnant un rôle dominant au pouvoir législatif, garantit le fonctionnement démocratique du régime.

Elle souligneainsi la prépondérance des représentants du peuple, qui tirent leur légitimité de la nation souveraine, sur le pouvoirexécutif.Enfin, l'adoption du scrutin proportionnel pour les élections législatives permet la représentation à l'Assemblée des. »

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