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Bilan de la IVe République - Analyse de document

Publié le 17/01/2022

Extrait du document

 

« ... La IIIe République avait donné à la France un Empire colonial. La IVe République a perdu une partie de celui-ci et avait bien du mal à maintenir la souveraineté de la France sur ce qui restait... Est-ce à dire, pour autant, comme on a coutume de le faire, que le bilan de la IVe République soit entièrement négatif ? D'abord, on a tendance à oublier que ce régime a connu un temps fort : celui de la Troisième force. Tenue fermement en mains par des partis unis par la volonté de défendre le régime contre des adversaires, la IVe République a alors montré de la vigueur en épongeant la marée gaulliste et en résistant victorieusement à l'assaut communiste. Elle a, à ce moment et jusqu'au terme de sa durée, assuré la sécurité de la France par sa politique extérieure et même, elle a finalement fortifié cette sécurité en préparant la défense nucléaire. En même temps, elle faisait preuve d'un esprit novateur en faisant jouer un grand rôle à la France dans la construction européenne. Sur le plan intérieur, elle a fait preuve de dynamisme en menant à bonne fin la reconstruction du pays et en orientant l'économie dans la voie de l'expansion et de la modernisation. Mais ces aspects positifs du bilan de la IVe République sont souvent passés inaperçus dans la grisaille de la vie politique sans éclat... Ils ont aussi été éclipsés par le drame des affaires d'outremer qui a fini par passer au premier plan et déchirer la Nation. « Paul Courtier, La IVe République, P.U.F., coll. Que sais-je ? pp. 125-126.

QUESTIONS

Commentez ce texte en vous appuyant sur les questions destinées à guider votre réflexion. 1. Précisez et développez ce que l'auteur appelle le « temps fort « de la IVe République. 2. En quoi la politique économique de la IVe République fut-elle novatrice ? 3. Décrivez et commentez brièvement la politique coloniale de la IVe ? Dites en quoi elle a constitué un « drame «.

 

Cette structure est assez simple et est correctement soulignée par les articulations du raisonnement et la présentation des alinéas.  Le premier alinéa sert d'introduction. Il s'attache à évoquer la condamnation qui frappe la IVe République aux yeux d'une opinion publique quasi unanime, notamment en matière coloniale, puis l'auteur pose la question de savoir si ce jugement est vraiment fondé, ce qui est le problème même du sujet.  Le 2e alinéa constitue la première partie. L'auteur met à l'actif de la Troisième force la survie du régime et du pays, aussi bien à l'intérieur (éponger la marée gaulliste ; résistant à l'assaut communiste) qu'à l'extérieur (sécurité ; préparant la défense nucléaire):  Les 3e et 4e alinéas analysent l'oeuvre économique. On soulignera les termes : novateur et construction européenne, puis orientant... dans la voie de l'expansion et de la modernisation.  Le 5e alinéa, en revanche, admet les tares du régime (grisaille politique ; drame des affaires d'outre-mer ; déchire la Nation).

« • La troisième partie pourrait traiter à la fois de la » politique et du drame colonial.

Mais l'importance du problèmecolonial est telle qu'il vaut mieux, dans un souci d'équilibre, s'attacher à ce seul point, de loin le plus important.• C'est alors, en conclusion, que l'on pourra évoquer et préciser la « grisaille politique » pour expliquer (en répondantainsi à l'introduction) les critiques souvent exagérées portées à l'encontre de la IVe République, victime del'impression désastreuse laissée par les trop fréquentes crises ministérielles.• L'objectivité dont on peut créditer l'auteur permet de limiter les « critiques » concernant les lacunes du texte.Cependant, on notera que :— P.

Courtier ne mentionne pas l'inflation qui fut une « tare » de cette période.— L'auteur parle de perte de l'Empire, mais en omettant de rappeler que la Ve République acheva la décolonisationsans que les commentateurs, dans leur majorité, ne lui en tiennent rigueur.

C'est donc le « drame » de ladécolonisation plus que la perte de l'Empire lui-même que l'on doit mettre au passif de la IVe République. PLAN DÉTAILLÉ Introduction• La IVe République très généralement décriée :— Elle est morte sans que personne la défende.— Elle fut massivement condamnée par le référendum de septembre 1958, 80 % des Français approuvant la VeRépublique.• Mais une analyse plus objective s'impose.

Paul Courtier s'y emploie en s'appuyant sur le recul dont disposel'historien.

Comme il le dit :• La IVe République a pourtant réussi à assurer la survie du régime et la sécurité du pays.

On lui doit également desorientations économiques décisives.

En revanche, elle ne sut pas dominer le grave problème colonial qui se posait aupays. 1 La IVe a su survivre 1 La survie du régime• Une double menace.— L'assaut communiste.

L'exclusion des ministres communistes du gouvernement par Ramadier (mai 1947).

Lesgrèves d'allure insurrectionnelle qui s'ensuivent.— La marée gaulliste.

Le prestige du Général et la naissance du RPF.

Le succès aux élections municipales denovembre 1947.

De Gaulle demande la dissolution de l'Assemblée.• La Troisième force fait front.— L'unité des partis (SFIO, Radicaux, MRP, etc.) pour sauver le jeune et fragile régime : pour eux, c'est ladémocratie qui est en question.— « Résister à l'assaut communiste » : les grèves sont réprimées ; Jouhaux provoque la scission syndicale en créantla CGT/FO.— « Éponger la marée gaulliste ».

Le régime gagne du temps : il refuse la dissolution et compte sur la lassitude desgaullistes.— Le système des « apparentements », lors des élections de 1951, permet aux alliés de la Troisième force deconserver une large majorité à l'Assemblée.

Le RPF n'obtient que 20 % des suffrages ; de nombreux députésgaullistes ne tarderont pas à « aller à la soupe » ; de Gaulle dissout le RPF en 1953. 2 La sécurité françaiseLa menace soviétique et la guerre froide.

La situation est d'autant plus critique qu'une bonne partie de l'armée estengagée dans la guerre d'Indochine.• Les alliances.— La France intègre l'alliance diplomatique et l'organisation militaire de l'OTAN.— Mais, après l'échec de la CED (1954), elle doit accepter le réarmement de la RFA dans le cadre de l'OTAN(Accords de Paris).• La recherche d'une force de frappe indépendante : le programme est lancé par les gouvernements de la IVe etnotamment celui de P.

Mendès France.

De Gaulle, plus tard, disposera donc rapidement - d'une force opérationnellegrâce à cette action préparatoire.

2 Un esprit novateur La France d'avant-guerre souffrait d'une économie somnolente protectionnisme, prédominance de l'agriculture,structures archaïques où les petites entreprises sont les plus nombreuses, etc.).

En grande partie détruite en 1945,elle prend conscience de son retard, de son sous-développement relatif.

Cependant, le programme économique duCNR et l'action entreprise à la Libération ont déjà posé les bases d'un renouveau français (planification, etc.) que laIV' ne fait que poursuivre en le complétant.. »

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