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Bismarck

Publié le 22/02/2012

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(1815 - 1898) Issu de l'aristocratie prussienne, Bismarck est l'exemple de l'homme d'État allemand. Surnommé le chancelier de fer, il a su mener à bien l'unification allemande et la mise en place d'un État moderne. Après la révolution de 1848, il est délégué allemand au parlement de Francfort. Il s'oppose à l'Autriche et souhaite que la Prusse soit le moteur de l'unification allemande. En 1859, il demande au régent Guillaume Ier de profiter de la situation politique de l'Autriche face à l'unité italienne pour unir l'Allemagne. Mais Guillaume éloigne Bismarck, qui est nommé ambassadeur à Saint-Pétersbourg puis à Paris. Il est rappelé en 1862. Il est nommé ministre des Affaires étrangères.

« idéologiques et accepter l'intérêt national comme l'unique fondement sûr pour la politique du pays.

Durant la guerrede Crimée, il conseilla de résister à la pression de l'Autriche et à l'enthousiasme des libéraux en faveur d'uneintervention contre la Russie.

En 1856, il prédisait que la rivalité austro-prussienne pour l'hégémonie sur l'Allemagneétait inévitable, qu'elle ne pouvait se résoudre que par la guerre et qu'il était dès lors opportun que le gouvernementprussien établisse de bons rapports avec Napoléon III.

En 1859, au cours de la guerre d'Italie, il se moqua desPrussiens qui voulaient se porter au secours de l'Autriche en démontrant qu'il valait mieux tirer tous les avantagespossibles de la déconfiture de ce pays.

La franchise brutale des rapports qu'il envoya de Francfort puis, entre 1859et 1862, de Saint-Pétersbourg et de Paris où il avait été nommé choqua souvent leurs destinataires mais le firentconsidérer comme un homme d'avenir par certains esprits perspicaces. C'est à nouveau le hasard qui joua en sa faveur.

Entre 1860 et 1862, le roi Guillaume Ier se trouva impliqué dans unconflit avec la Diète prussienne, dont la majorité libérale désapprouvait les réformes militaires que le roi jugeaitnécessaires et, lorsque ce dernier insista, les libéraux refusèrent de voter le budget proposé par le gouvernement.

Al'automne 1862, le monarque désemparé pensait qu'il n'avait plus qu'à choisir entre l'usage de la force armée pourforcer cette impasse ou l'abdication.

Il était sur le point d'adopter cette dernière solution quand il eut un entretienavec Bismarck et il fut si impressionné par l'assurance du diplomate qu'il le nomma en septembre ministre-président.Cette nomination devait changer non seulement le destin de l'Allemagne, mais aussi celui de l'Europe. Bismarck assura son souverain qu'il résisterait aux prétentions des libéraux qui cherchaient, alors, à utiliser leurmajorité pour obtenir le contrôle de tous les aspects de la politique.

Il n'employa pas toutefois la méthodepréconisée par le parti réactionnaire à la cour, celle d'un Coup d'État contre la Diète, jugeant que celui-ciaggraverait les difficultés intérieures et anéantirait l'influence de la Prusse en politique internationale.

Au lieu decela, après avoir tenté en vain de négocier avec l'opposition parlementaire, il se contenta tout simplement del'ignorer et, usant d'un ingénieux argument constitutionnel pour justifier ses actes, il perçut les impôts et conduisitles affaires de l'État comme à l'habitude.

Il calculait que la riposte à ce défi serait purement oratoire.

En outre, ilétait convaincu qu'une politique étrangère dynamique, particulièrement si elle promettait de satisfaire les aspirationscroissantes à l'unité allemande, viendrait briser le front libéral. La première aventure de politique étrangère dans laquelle Bismarck se lança, quand il offrit en 1863 son aide augouvernement russe pour contenir l'insurrection polonaise, sembla en contradiction avec cette stratégie, car elletendait à durcir plutôt qu'à à affaiblir l'opposition libérale.

En revanche, ce geste ne manqua pas d'être apprécié dutsar et contribua probablement à assurer la neutralité de la Russie dans les entreprises plus réussies qui luisuccédèrent.

La première d'entre elles fut menée dans le Schleswig-Holstein, où une crise éclata à la fin de 1863lorsque le roi de Danemark voulut changer le statut de l'une de ces possessions familiales, de population allemande,en violation d'un traité international de 1852.

Les petits États allemands réclamèrent la guerre pour libérer lesduchés, mais Bismarck déjoua leurs plans.

Craignant l'intervention d'autres puissances si les États confédérésl'emportaient, il persuada le gouvernement autrichien de collaborer avec lui pour exiger du Danemark qu'il respecteles principes du traité et, au refus de celui-ci, de se joindre à la Prusse dans la guerre contre le Danemark,ostensiblement pour défendre le droit international.

Dans les hostilités qui suivirent, les troupes prussiennes agirentavec une fougue et une efficacité qui impressionnèrent même les adversaires des réformes militaires de GuillaumeIer.

La position libérale commençait à s'éroder. A la fin de la guerre, l'administration du Schleswig et du Holstein fut assumée conjointement par l'Autriche et laPrusse.

Au cours des deux années qui suivirent, la question du statut défini des duchés devint le point névralgiquedes relations entre les deux puissances.

Bismarck exploita si habilement chaque conflit d'opinion qu'il réussitprogressivement à convaincre son souverain qu'une guerre avec l'Autriche était inévitable.

On ignore à quel momentprécis Bismarck parvint lui-même à cette conclusion.

Par son utilisation adroite de la diplomatie douanière il avaitdéjà, dès 1864, établi la suprématie économique de la Prusse sur presque toute l'Allemagne et, en août 1865, quandil parvint à un nouveau compromis avec l'Autriche à propos des duchés, il semblait encore peu enclin à aller plus loin.Mais ce n'était probablement qu'une pause tactique pour prendre le temps de s'assurer la neutralité de la France etde la Russie en cas de guerre et de conclure une alliance avec l'Italie.

Quoi qu'il en soit, les relations avec l'Autrichese détériorèrent sérieusement au cours des premiers mois de 1866.

Bismarck déjoua les manoeuvres dugouvernement de Vienne à la Diète fédérale et le provoqua à entreprendre la mobilisation de ses armées.

La guerreéclata alors sans rémission. A la surprise des experts, l'armée prussienne se révéla nettement supérieure et la guerre fut terminée en sixsemaines.

La Confédération germanique fut dissoute et l'Autriche exclue des affaires allemandes.

La Prusse obtint laprépondérance sur toute l'Allemagne située au nord du Main.

La victoire mit un terme aux espérances des libérauxprussiens et l'opposition parlementaire s'effondra totalement. Après ces triomphes, qui révélèrent la virtuosité diplomatique de Bismarck et, dans son attitude à l'égard de l'ennemivaincu, sa volonté de modération, le ministre-président entreprit d'élaborer une constitution pour la nouvelleConfédération de l'Allemagne du Nord.

Le texte qui en résulta (et qui, à quelques amendements près, devint laConstitution de l'Empire de 1871) réalisait totalement les promesses qu'avait faites Bismarck à son roi en septembre1862.

Tout en accordant le suffrage universel pour les élections à la Chambre basse, Bismarck ne laissait que peud'initiative à cette Assemblée en matière de législation et aucun pouvoir de contrôle tant sur la politique étrangèreou militaire que sur les actes des ministres du roi. Pendant qu'il accomplissait cette tâche, Bismarck ne se hâta nullement de persuader les États allemands situés au. »

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