Bosnie-herzégovine de 1995 à 1999 : Histoire
Publié le 24/12/2018
Extrait du document
Dans la ville américaine de Dayton, et à l’initiative des États-Unis, les belligérants du conflit bosniaque parviennent à s’entendre pour l’arrêt de la guerre qui, depuis plusieurs années, ensanglante le pays. Les accords sont paraphés à Paris, le 14 décembre 1995, mais l'État bosniaque ainsi créé est fragile car fondé sur la confédération de deux entités - l'une croato-musulmane, l’autre serbe -, avec une direction tricéphale, représentant les Musulmans, les Croates et les Serbes. Plusieurs élections se succèdent. Contrairement aux élections du 14 septembre 1996, qui confirment l'hégémonie des trois partis nationalistes bosniaques (Parti de l’action démocratique, SDA, musulman ; Parti démocratique serbe, SDS ; Communauté démocratique croate, HDZ). le scrutin municipal, après plusieurs reports, se tient en septembre 1997, et montre une certaine érosion des principaux partis nationalistes et la progression de l’opposition antinationaliste, qui passe de 8 à 25 % des suffrages. Dans la Fédération croato-musulmane, Selim Beslagic, président de l’Union bosniaque des sociaux-démocrates (UBSD) et maire de Tuzla, est réélu triomphalement, et le Parti social-démocrate (SDP, ex-communiste) enregistre une nette percée. En
«
Les troupes de
la SFOR
ga ramiss emle retour tl la paix,
mais les tensions restem trés
vives datJS 1111 pays déchiré par
quatre atJS de guerre.
0 Emil Vas/Remers/MaxPPP nationalistes
et la promesse d'une
réintégration politique de la Bosnie
Herzégovine.
Mais, malgré ces
changements, les institutions
communes restent paralysées par
les conflits entre panis nationalistes.
La mise en place des conseils
municipaux dans les villes où les
résultats sont contestés (comme à
Srebrenica ou Orvar) est retardée.
Le retour des réfugiés, victimes des
campagnes de nettoyage ethnique, est
encore lent.
L'arbitrage sur le statut
définitif de la ville de Brcko, prévu en
mars 1998 et reporté pour la
deuxième fois, illustre les difficultés
du processus de paix dans un pays
encore marqué par le cont1it qui,
d'avril 1992 à décembre 1995, a
entraîné le déplacement de plus de
deux millions de personnes, soit la
moitié de la population.
La
communauté internationale ne relâche
pas pourtant sa pression : arrestation
et/ou reddition de plusieurs criminels
de guerre recherchés par le Tribunal
p�nal international de La Haye,
maintien d'une présence militaire
après juin 1998 (date de l'expiration
du mandat de la Force de
stabilisation, Sfor), octroi au haut
représentant de l'ONU de nouveaux
pouvoirs faisant de lui un véritable
gouverneur d'un pays sous tutelle et sélectivité
de l'aide économique
(attribution d'importants crédits au
gouvernement de Dodik ct
démantèlement des circuits de
financement parallèles des trois panis
nationalistes).
Mais, dans un pays
traumatisé par la guerre et où plus de
50 %de la population étaient encore
sans emploi en 1997, une telle
politique montre ses insuffisances
pour contenir les tensions sociales
accumulées, et pour assurer la défaite
des partis nationalistes.
Les résultats des élections générales
de septembre 1998 traduisent
l'équilibre précaire dans lequel la
Bosnie s'installe.
Les résultats sont
mitigés : si le SOS, favorable au
contournement des accords de
Dayton, arrive en tête au Parlement de
la Republika Srpska, il est néanmoins
devancé par les modérés au Parlement
fédéral ; en revanche, Biljana Plavsic,
candidate soutenue par la
communauté internationale, est
largement battue par le candidat du
parti d'extrême droite Nikola
Poplasen.
Par aiUeurs.
au Parlement
croato-musulman, le SDA perd la
majorité absolue.
La présidence collégiale de la Bosnie
Herzégovine est renouvelée.
Des
anciens dirigeants, seul Alija
lzetbegovic, le représentant
musulman du Parti d'action
démocratique (SDA), sauve son poste
avec 87 % des suffrages.
En revanche,
les Croates de la Fédération croato
musulmane et les Serbes de la
Republika Srpska (RS) choisissent de
nouveaux dirigeants : Ante Jelavic de
l'Union démocratique croate, HDZ
(53 % des suffrages), et Zviko
Radisic du Parti socialiste serbe (51.
% des voix), qui remplace Momcilo
Krajisnik, proche de Radovan
Karadsic.
Ces partis n'acceptent toujours de
coopérer que sous la pression de la
communauté internationale.
Ces
différents scrutins montrent ainsi les
limites de la politique développée par
1 'Occident en faveur des modérés
bosniaques.
Malgré l'augmentation
sensible du volume de l'aide de l'Union
européenne au cours du
mandat de la présidente Biljana
Plavsic, les électeurs serbes ont
préféré choisir les candidats
nationalistes, quitte à se passer ainsi
de la manne financière occidentale.
La reconstruction du pays démarre
lentement et les indicateurs
économiques, bien qu'en nette
amélioration, restent inférieurs à ceux
d'avant-guerre.
Au sein de la
Fédération croato-musulmane, la
production est tirée par les secteurs de
l'énergie (électricité),
1 'agroalimentaire et les mines
(charbon), tandis qu'en République
serbe, les secteurs liés aux dérivés
pétroliers et à la production des
métaux sont en forte expansion.
Mais
l'agriculture reste prépondérante et
les réformes doivent être poursuivies,
notamment dans le domaine
monétaire : 1 'inflation est contenue et
une nouvelle monnaie, le
konvertibilna marka (KM), rattachée
au deutschemark, a été émise un an
après la création d'une Banque
centrale, même si, dans les zones
croates du pays, la I.."Una croate ou le
deutschemark sont les seules
monnaies utilisées.
Cela prouve
encore 1 'incapacité de l'Etat
confédéral de Bosnie-Herzégovine
d'imposer sa légitimité et sa
souveraineté..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- LA MODE de 1995 à 1999 : Histoire
- L’ARCHITECTURE de 1995 à 1999 : Histoire
- MUSIQUES DU MONDE, Mémoire ENCHANTÉE de 1995 à 1999 : Histoire
- Photographie de 1995 à 1999 : Histoire
- Bosnie-herzégovine de 1990 à 1994 : Histoire