CHARLEMAGNE
Publié le 27/02/2008
Extrait du document
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prononce contre la réduction du Christ au rang de simple fils adoptif de Dieu (794) et sur la Trinité (809).Tout en unifiant brillamment la chrétienté occidentale, Charlemagne a, huit ans avant sa mort, partagésolennellement ses Etats entre ses trois fils, Charles, Pépin et Louis, afin, disait-il, de maintenir entre eux laconcorde (l'acte est contresigné par le pape, ce qui lui confère une valeur presque sacrée).
Ce partage aurait sansdoute mené l'empire au chaos, mais Charles et Pépin meurent respectivement en 813 et 810 et c'est à Louis,associé au pouvoir dès 813, que- la succession échoit lorsque Charlemagne expire, à Aix-la-Chapelle, le 28 janvier814, à l'âge de soixante-douze ans.
Très vite la légende va s'emparer de sa personne.
Au xvii' siècle, l'Universitéprendra pour patron Saint Charlemagne, bien que l'Eglise n'ait jamais canonisé le grand empereur.
Fils aîné de Pépin le Bref et de Bertrade (ou Berthe au grand pied), Charles a vingt-six ans quand il succède à son
père.
Excepté par sa taille (peut-être 1,90 m), il n'est pas encore Carolus Magnus qui lui a valu son surnom de
Charles le Grand ou Charlemagne.
Cependant, il se distingue déjà par son intelligence, la fermeté de son caractère,
son sens de l'organisation.
En cette année 768, il partage avec son frère Carloman l'héritage laissé par Pépin.
Il a
été élevé à la royauté dans la ville de Noyon, Carloman à Soissons.
La répartition des Etats que chacun gouverne a
été bizarrement faite, juxtaposant dans les mêmes régions les pouvoirs des deux héritiers.
C'est le cas de
l'Aquitaine.
Or, dès la mort de Pépin, une révolte y éclate, et Carloman refuse le soutien de Charles pour la réprimer.
C'est la preuve du caractère impraticable d'un gouvernement à deux, mais aussi de la fragilité de la soumission des
régions à l'autorité royale.
Le décès prématuré de Carloman (771) résout la première difficulté : Charles prend
possession de tous les territoires de son frère.
Reconnu seul maître par les grands, il va s'appliquer à trouver une
solution à la seconde : asseoir son plein pouvoir sur des bases solides tout en rétablissant l'unité du royaume franc.
Qu'elle soit militaire, administrative, politique ou culturelle, l'œuvre immense de Charlemagne occupera sans relâche
les quarante-trois années de son règne.
Première intervention en Italie : Didier, roi des Lombards, menace les Etats
que Pépin Le Bref avait donné à la papauté.
Charlemagne accourt à l'aide du pape.
Il assiège et prend Pavie (juin
774), fait prisonnier Didier et se fait couronner roi des Lombards, à Monza, près de Milan.
Au nord, la Saxe échappe
encore à la domination franque.
Par terre ou par mer, en utilisant les flotilles frisonnes, la conquête est longue et
meurtrière (772-803).
Peuple de pillards idolâtres, les Saxons se révoltent après chaque campagne, derrière leur
chef Widukind.
4 000 de ses hommes sont mis à mort à Verden et Charlemagne promulgue des lois impitoyables
(778).
Après une période de soumission, les luttes reprennent : vaincus, les Saxons sont massivement déportés,
isolés dans différents Etats du royaume, convertis de force, définitivement matés (794-797).
En Bavière, les
velléités d'indépendance sont durement réprimées.
Le duc Tassilon à la tête des rebelles est capturé et enfermé à
l'abbaye de Jumièges (788).
Annexée au royaume, toute la Germanie en augmente considérablement l'étendue mais
aussi la difficulté d'en protéger les frontières.
A l'est, les raids répétés des Avars, redoutable peuple de nomades
sillonnant les plaines de Pannonie (Hongrie), obligent à des ripostes musclées (791-796).
Elles aboutissent à la
destruction de leur forteresse, le « ring », et la prise d'un énorme butin qui servira à financer la politique intérieure
de Charlemagne.
Au sud, la situation est inquiétante.
La menace permanente d'incursions sarrasines exige de
nombreuses campagnes (795-801), avant la création de la marche d'Espagne, entre Pyrénées et Ebre.
Une première
expédition se solde par un épisode malheureux, rapporté dans la Chanson de Roland .
A la prière du gouverneur de
Saragosse, et pour secourir les chrétiens espagnols, Charlemagne prend personnellement le commandement de deux
armées (778).
La première occupe Pampelune, la seconde Barcelone et Gérone, mais quoique réunies devant
Saragosse elles ne peuvent s'emparer de la ville.
Charlemagne décide de repasser les Pyrénées avant l'hiver.
Au
défilé de Roncevaux, l'arrière-garde tombe dans une embuscade montée par des montagnards basques : Roland,
comte de la marche de Bretagne, et nombre de ses compagnons y perdent la vie (15 août 778).
Sur les côtes, les
coups de mains des Normands (Danois) fragilisent les frontières maritimes et forcent Charlemagne à se constituer
une flotte plus efficace.
A l'intérieur, dans ce qui constitue la France et le noyau solide du royaume, seules la
Bretagne celtique et l'Aquitaine résistent encore.
Malgré plusieurs campagnes, Charlemagne doit se contenter de la
soumission temporaire des chefs bretons.
En revanche, il réussit à maintenir dans l'obéissance les Aquitains.
Pour
ménager leurs tendances autonomistes, il fait de cette province un royaume particulier, sous l'autorité de son fils.
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