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Charlemagne contre les Suons: La Saxe est intégrée au royaume franc

Publié le 01/09/2013

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En 793, un soulèvement géné­ral révèle le revers de la mé­daille de l'efficace sévérité du capitulaire de 785. En donnant pleins pouvoirs aux comtes et aux missionnaires pour châtier, par la mort ou par des amen­des considérables, les Saxons qui enfreignent ses comman­dements, ce texte a autorisé tous les excès. La multiplica­tion des injustices et des abus ne pouvait que provoquer la révolte.

 

La christianisation, préconisée par Charlemagne comme moyen de pacification, n'a dans ce contexte guère progressé. Har­celés, humiliés, les Saxons se sont peu convertis, ou seule­ment par crainte. « Si l'on avait prêché au peuple le joug léger du Christ et son suave fardeau avec autant de chaleur qu'on a exigé le paiement des dîmes et puni les plus petites fautes, peut-être ne se seraient-ils pas dérobés aux serments du baptême ? Est-ce que les apôtres que le Christ avait envoyés prêcher à travers le monde levaient des dîmes et demandaient des cadeaux ? Certes, la dîme est une bonne

« chose, mais il vaut mieux la perdre que de perdre la foi », constate Alcuin , le sage conseiller de Charlemagne.

En 793, le fragile édifice de la domination franque craque : partout les Saxons détruisent les églises et les monastères, chassent et massacrent les ecclésiastiques, relèvent leurs sanctuaires et recommencent à adorer leurs idoles, extermi­ nent sur la Weser une troupe commandée par le comte franc Théodoric.

Et tout recommen­ ce comme avant 785 : Charle­ magne doit revenir en Saxe à la tête de son armée , secondé par son fils aîné, Charles .

li vainc les rebelles, qui capitu ­ lent et prêtent serment.

Puis il marque une pause hivernale , pendant laquelle les Saxons reprennent les armes, l' obli ­ geant à se lancer dans une nouvelle campagne .

Une répression impitoyable L'engrenage des révoltes et des représailles, de plus en plus violentes, avec toujours plus - de dévastations et de morts, rend cette dernière guerre terrible .

En 795, les Saxons ayant tué l'un de ses alliés, le duc des Abodrites , Charlemagne se fait livrer des milliers d'otages .

L:année sui­ vante, incendies de villes et de villages , exécutions mas­ sives s'intensifient ; et le sou­ verain franc rejoint son royau­ me suivi par une gigantesque colonne de captifs .

En 797, le dernier repaire des insoumis , la Wihmodie , au bord de la mer du Nord , est envahi.

Ce qui n'empêche pas, durant l'hiver , les Saxons de massa ­ crer à la faveur d' une embus- .

cade les soldats francs envoyés en Nordalbingie .

Lorsque Charlemagne l' intègre à son royaume, la Saxe est rui­ née, dépeuplée .

« Unis aux Francs, les Saxons forment désormais un seul peuple », affirme Eginhard, le biographe du roi.

Le 28 octobre 797 , un nouveau capitulaire, plus clé­ ment, Capitular e Sa xon icum, est promulgué et remplace celui de 785 .

Les nobles saxons , désormais vassaux du souve­ rain franc, serviront dans les armées royales ; ils conservent leurs prérogatives et sont invi­ tés à prendre part aux assem ­ blées annuelles .

La conquête n'est cependant pas achevée .

En 798 , les Francs dévastent le pays entre la Weser et L 'Elbe , des rebelles sont écrasés à Bornhoved .

En 799 , de nouveau, des Saxons en grand nombre sont faits pri ­ sonniers et emmenés vers l'ouest du royaume .

Le nord de l'Elbe ne se soumet pas immédiatement : la Wihmodie et la Nordalbingie ne seront définitivement acquises qu'en 804 .

Pour parvenir à ce résul- UNE LOI MOINS SÉVÈRE Les préceptes de modération d'Alcuin sont suivis.

En 785 déjà, Charlemagne a respecté l'organisation et les coutumes des Saxons : réglementant de façon inflexible la vie religieuse , il n'a pas touché au droit privé, et mariages, héritages , contrats , structure sociale n'ont pas été concernés par le capitulaire De Partibus Saxonis.

Lors de la révision de ce texte, au cours de l'assemblée d'Aix-Ia­ Chapelle de 802, il maintient cette tolérance .

Mises par écrit, les coutumes juridiques des tribus de Saxe composent la Lex Saxonum, la « loi des Saxons », qui devient, et restera longtemps , le code officiel du pays.

Le souverain franc se préoccupe par ailleurs d'adoucir le droit pénal : la peine de mort, qui sanctionnait tout manquement aux pratiques chrétiennes, est remplacée par de simples amendes.

Les missionnaires sont encadrés par des évêques, des décisions collégiales remplacent les sentences arbitraires en grande partie responsables des dernières révoltes.

tat , quelque dix mille familles saxonnes seront arrachées à leur terre natale et déportées des rives de ( 'Elbe vers les ré­ gions franques de Gaule et de Germanie , sous la dure férule de la cavalerie d'élite du Pa­ lais .

Pendant que, sur ('Elbe , des Francs prennent la place des Saxons et fondent la ville de Hambourg , la plus longue et la plus meurtrière des conquêtes que Charlemagne a dû mener s'achève enfin .

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