Devoir de Philosophie

Charlemagne et le concile de Francfort

Publié le 01/09/2013

Extrait du document

 

 

A la surprise générale, Charlemagne s'est opposé aux conclusions du concile de Nicée, qui, en 787, a mis fin à la querelle du culte des images. En juin 794, il va convoquer le

concile de Francfort, qui réfutera à la fois les conclusions de

Nicée et les thèses de l'adoptianisme

prêchées en Espagne. Le souverain franc s'imposera ainsi comme le véritable chef de l'Église d'Occident.

« des princes et des prêtres ».

Charlemagne affirme avoir écrit les Livres caro/ins par « amour de Dieu et goût de la vérité ».

La tradition s'oppose , estime+il, à ce que l'on dispose les ima­ ges ailleurs que dans les lieux saints, à ce qu'on leur fasse offrande de cierges , d'encens , de présents, à ce qu 'on leur demande des miracles .

Les raisons politiques ne sont cependant pas absentes de cette remise en question radi­ cale de l'Église et de l'État byzantins : le roi des Francs a tout à craindre d'un rappro ­ chement entre la papauté et Byzance, qui le priverait de son rôle religieux de premier plan et du prestige qui lui est associé .

Le roi prend la place du pape En 794, Charlemagne ~onvo­ que à Francfort un concile qui doit être la révocation de celui de Nicée .

Y affluent quelque trois cents évêques et arche­ vêques francs , italiens, gali­ ciens, anglo-sa xons parmi les plus savants et les plus res­ pectés, escortés d'une foule d'abbés , de moines, de prê ­ tres, de diacres.

Alcuin, abbé de Saint-Martin de Tours, va jouer un rôle prépondérant dans les conclusions du conci -le, tout comme il influencera lar­ gement les Livr es carolins .

Ha­ drien I°', qui n'a pas été convié , délègue deux représentants, censés présider l'assemblée .

Mais dès la séance d'ouverture, le 1er juin , il apparaît clairement que c'est le roi des Francs qui mène les débats .

Celui-ci trône parmi les membres du clergé rangés en cercle autour de lui , à la place qui aurait dû être celle du pape.

li commence par s'en prendre à la doctrine de l'adop­ tianisme, déviation prêchée par l'Église d'Espagne .

Après qu 'on a lu et commenté, à sa deman­ de et point par point, une lettre dans laquelle les évêques espa ­ gnols exposent leurs arguments , il se lève et prononce un long et solennel discours, qu'il achève en affirmant avec force « la né­ cessité de supprimer l'hérésie de toutes les façons ».

Une réflexion s 'engage , à la suite de laquelle tous les émi­ nents ecclésiastiques présents sont unanimes à conclure que l'adoptianisme doit être « radi­ calement extirpé ».

Le concile de Francfort détermine les ca­ nons de l'orthodoxie et se mon­ tre tout aussi déterminé en ce qui concerne le culte des ima­ ges : il condamne Nicée pour « avoir frappé d'anathème ceux qui n'accorderaient pas la même adoration aux images des saints qu ' à la divine Trinité ».

Les légats d'Hadrien I°' s'asso­ cient aux conclusions, et le pape n'éprouvera pas le besoin de les contester : le triomphe de Charlemagne est total.

L'ADOPTIANISME La doctrine nouvelle de l'adoptianisme est développée par l'Église d'Espagne : le Christ est considéré comme né d'une femme et soumis aux lois qui régissent l'humanité (sauf celle du péché).

Il ne peut donc être le fils de Dieu « par la naissance, mais par l'adoption, non par la nature, mais par la grâce ».

En dépit des remontrances du Saint-Siège, l'adoptianisme a progressé dans toute la Péninsule ibérique et se trouve sur le point de gagner les anciens pays wisigoths de Gaule méridionale.

C'est toute la Chrétienté qui est menacée et qui défend l'orthodoxie de sa foi en affirmant que le Christ n' est pas le« fils adopté » de Dieu, mais le Fils consubstantiel au Père .

Charlemagne adresse aux évêques espagnols la condamnation du concile de Francfort, avec une lettre personnelle les adjurant de revenir à « l'unité de notre Sainte Mère l'Église », faute de quoi il les tiendra pour hérétiques et n'aura plus de communion avec eux .

Félix, l'évêque d'Urgel, ville de la marche d'Espagne , rétorque par un libelle contenant, rapporte Alcuin, « de pires hérésies et plus de blasphèmes que dans ses écrits antérieurs ».

Au cours des années suivantes, l'adoptianisme continuera à se répandre, et ce n'est qu 'en 800 que le concile d'Aix en viendra à bout.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles