Charlemagne tenu en échec par les Sarrasins
Publié le 01/09/2013
Extrait du document
Fin avril 778, le roi des Francs rassemble ses principaux vas¬saux et une forte armée, com¬posée de Lombards, d'Austra-siens, de Rhénans, de Franco-niens, de Bavarois, de Saxons, d'Alamans. Ce premier contin¬gent se met en route vers le sud en empruntant la vallée du Rhône, rejoint au passage par des troupes de Septima¬nie. Quant aux Aquitains et aux Neustriens, conduits par Char¬lemagne en personne, ils des¬cendent la vallée de la Ga¬ronne et marchent sur la Na¬varre. La traversée de la Gas¬cogne s'effectue sans heurt. L'armée franque se dirige sans encombre vers Pampelune, sans doute par le chemin qui lui sera funeste au retour... Pour l'instant, l'expédition s'annonce bien. Pampelune se soumet sans délai aux troupes de Charlemagne. De son côté, l'armée de l'Est s'empare de Gérone, de Barcelone et de Huesca. Reste le point-clé, Saragosse, qui ouvre à celui qui le tient le cours de l'Èbre
«
et les routes des Pyrénées.
C'esClà que les deux armées
franques
font leur jonction, au
pied des remparts .
Mais rien
ne se
déroule comme attendu.
Soliman ben Alarabi a été
remplacé.
Le nouveau gouver
neur refuse de trahir l'émir de
Cordoue et donc de livrer la
ville .
Les tentatives de négo
ciation échouent .
Même si les
chroniqueurs décrivent l'ar
mée franque équipée « dans
le plus grand appareil pos
sible », rien n'a été prévu pour
s'emparer par la force d'une
ville rétive.
Charlemagne met
cependant le siège devant
Saragosse deux mois durant ,
jusqu'à ce qu'il apprenne que
l'émir Abd er-Rahman
approche à la tête d'une trou
pe imposante .
Une autre mau
vaise nouvelle lui parvient : la
Saxe s'est
révoltée .
Le roi des
Francs décide alors de se
replier sur Pampelune .
Un échec qui passe
difficilement
pour
une victoire
Vient l'heure de la retraite .
Pru
dence ou mauvaise humeur,
Charlemagne, avant
de repar
tir, fait abattre les murailles de
Pampelune, « pour qu'elle ne
puisse se
rebeller ».
Le 15 août
778, son arrière-garde est atta
quée par les Basques alors
qu'elle franchit le col de Ron
cevaux.
La Chanson de Roland a
immortalisé ce désastre, qui
porte un coup sévère au pres
tige du roi des Francs .
Celui -ci,
qui n'a pu porter secours à ses
vassaux , n'est pas
non plus en
mesure
de faire enterrer ses
morts,
ni de punir les coupa
bles , qui se sont évanouis dans
la montagne après
l'embusca
de .
Les chroniqueurs n'en
vantent
pas moins les exploits du roi
dans la
Péninsule ibérique.
« li
reçut la soumission de toutes
les places et de tous les châ-
teaux qu'il rencontra sur sa
route et rentra sans que son
armée
eût subi aucune perte » ,
écrit son biographe Éginhard .
« La très forte cité de Pampe-
1
une prise et détruite, les
Espagnols, Gascons et Navar
rais soumis , il rentra victorieux
dans la patrie », précisent les
Annales de Met z.
Mais les Annales
royales affirment pour leur part
que « la blessure ressentie
obnubila dans le cceur du roi la
plus grande part des actions
heureusement menées en
Espagne ».
Même sans Ronce
vaux, on pourrait difficilement
parler de victoire .
Les ennemis
du roi des Francs ne s'y trom
pent pas : dans les mois qui
suivent , les Saxons et les Lom
bards s'efforcent de mettre fin
à
sa domination .
Les Basques
ne se
sont pas soumis .
Les Sar
rasins ont repris Barcelone et
Huesca .
Cette campagne ratée
n '
oblitère cependant pas les
objectifs
de Charlemagne en
Espagne .
Et
il saura en tirer les
leçons ...
ABD ER•RAHMAN : ENNEMI DU CALIFE ABBASSIDE ET DU
ROI DES FRANCS
Fondateur, en 756, de
l'émirat de Cordoue, Abd
er-Rahman
est le petit-fils du
calife Hicham et le seul
membre de la dynastie des
Omeyyades à avoir survécu,
six
ans plus tôt, au massacre
des siens par les Abbassides.
Il entre en rébellion en
rendant son émirat
indépendant du califat
abbasside de Bagdad, étend
sa domination sur quasiment
toute l'Espagne et ne cesse d'in quiéter Charlemagne en
harcelant l'Aquitaine, qu'il
rêve
de conquérir.
« Oppresseur des chrétiens et des juifs ( ...
), plus cruel
que tous les rois des
Sarrasins ayant régné avant
lui sur l'Espagne »,
Abd er-Rahman échoue
cependant dans ses projets en raison des dissensions
qu'il suscite.
Après sa mort,
en 788, son fils Hescham
parviendra à se concilier tous
les musulmans de la
Péninsule ibérique et
entreprendra une « guerre sainte » contre les Francs..
»
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