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Charles Martel

Publié le 27/02/2008

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Avec lui commence la fortune politique des Carolingiens. Elle avait, cependant, de fortes racines déjà. La famille de Pépin de Landen, puissant lignage mosan, a pris, en Austrasie, au milieu du VIIe siècle, une place de premier plan. Pépin, maire du Palais, a pratiquement légué sa charge à son fils Grimoald. Ce dernier, en 656 a failli ruiner la fortune de sa maison en tentant, trop tôt, de s'emparer de la couronne royale en Austrasie. Les autres potentes ont aidé le roi mérovingien à abattre le prétendant et à massacrer la famille trop ambitieuse. Un premier hasard a préservé l'avenir : la fille de Pépin de Landen avait épousé le fils de saint Arnoul de Metz. Le lignage germanique a ainsi reçu un apport romain important. Cette branche de la famille a échappé au massacre et a donné naissance à Pépin dit de Herstal. Ce dernier, beaucoup plus prudent que son oncle, a su constituer une clientèle laïque par d'opportuns cadeaux et un réseau de sympathies ecclésiastiques, par de généreuses donations à Stavelot, Malmédy, Saint-Trond et Lobbes. Devenu maire du Palais en 679 Pépin a réussi à réunifier l'essentiel des territoires francs en conquérant, en particulier, la Neustrie, et à pacifier les zones voisines habitées par les turbulents Frisons et Alamans. Mais cette oeuvre tenait entièrement à sa personne ; la mort de Pépin en 714 conduit à la désagrégation du regnum : les Neustriens ont tout de suite choisi un nouveau maire du Palais et recherché l'alliance frisonne contre les Austrasiens. C'est dans ce climat désastreux que va apparaître Charles Martel, héros involontaire, d'abord, du vaudeville qui oppose Plectrude, épouse outragée et mère malheureuse, à Alpaïde, concubine répudiée de Pépin mais mère de Charles. Le jeune homme est le filleul de saint Rigobert, archevêque de Reims, qui lui a peut-être imposé le surnom de Martel en souvenir de saint Martin. Les deux femmes se disputent le pouvoir. Plectrude l'emporte et fait enfermer Charles à Cologne.

« historiographie d'Épinal.

Mais elle marque, en Gaule, un coup d'arrêt à l'expansion musulmane comparable à celui quevont donner peu après, en Asie, les Chinois.

L'ayant gagnée, Charles se sent capable d'intervenir vers le Sud etresponsable aussi de ces territoires où se sont installés, avec l'accord plus ou moins fort des populations, devéritables commandos musulmans.

Dès 734, la Bourgogne est conquise et réorganisée, par les moyens les plusbrutaux.

Il ne s'agit pas là d'une Croisade, mais d'une conquête violente de territoires qui en souffrent et s'yrefusent longtemps.

L'Aquitaine l'année suivante est aussi subjuguée : son nouveau duc, fils d'Eudes, doit prêterserment de fidélité à Charles et à ses fils.

736 voit commencer l'occupation de la Provence ; trois ou quatre ans plustard, les Musulmans ont été chassés de tous les points qu'ils occupaient ils avaient déjà construit une mosquée àNarbonne au nord des Pyrénées.

Les destructions opérées, le pillage effectué par les hommes d'armes de Charlesont rendu les populations peu favorables aux Francs ; la réincorporation du Sud au regnum mérovingien estcependant, sauf en Aquitaine, un fait désormais irréversible. Déjà Rome songe à utiliser cette jeune puissance pour combattre les Lombards.

Mais Charles répond aux démarchesde Grégoire III par une fin de non-recevoir : il envoie en 735 son fils Pépin chez Liutprand pour s'y former et chercheà maintenir une alliance encore utile contre la menace musulmane. Charles, qui a eu trois enfants légitimes et au moins cinq bâtards, organise sa succession de façon à plaire à l'Église: seuls ses deux fils légitimes, Carloman et Pépin, y sont associés et se partagent le pouvoir des mairies.

Charlesmeurt à 52 ans en octobre 741.

L'abbaye de Saint-Denis, qu'il a dotée, recueille sa dépouille.

Fils de Pépin II, dit de Herstal, et de sa concubine Alpaïde.

Bien que bâtard, Charles (dont le prénom signifie “ soldatbrave ” ou “ gars solide ”) est issu d'une puissante famille seigneuriale, les Péppinides.

Possédant d'immensesdomaines entre Brabant et Moselle, cette lignée aristocratique occupait la fonction de maire du palais depuis troisgénérations.

A l'origine intendant général (chargé de diriger les services politiques et domestiques de la maison duroi), le maire du palais apparaît, dès le milieu du VIIe siècle, comme le personnage principal de l'Etat.

C'est lui, defait, qui exerce la réalité du pouvoir.

Dans un royaume fractionné en trois parties, les rois mérovingiens del'Austrasie, de la Neustrie et de la Bourgogne ne sont plus que des fantoches, sous tutelle du maire.

Ainsi, Pépin IIlaisse-t-il à ses descendants non seulement une fonction désormais héréditaire, mais encore le pouvoir sur deuxmairies qu'il a réussi à rassembler : l'Austrasie et la Neustrie.

A sa mort en 714, la bataille pour la successions'engage.

Sa veuve légitime, Plectrude, revendique “ l'héritage ” pour son fils Théobald.

Pas question que Charles lebâtard s'en empare.

Fait prisonnier, il s'évade en 715, rassemble des compagnons, se rend bientôt maître del'Austrasie, avec le titre de duc et prince des Francs.

Se tournant contre les Neustriens, Charles les bat à Amblève,près de Malmédy (716), puis à Vincy, près de Cambrai (717), et se fait livrer par Plectrude la ville de Cologne et letrésor royal.

Il déploie une énergie farouche à unifier l'Etat mérovingien, met en déroute les Saxons et les Frisons,soumet la Thuringe et la Bavière.

En novembre 719, par une victoire décisive à Néry, il met définitivement la mainsur la Neustrie, en évinçant Rainfroi qui venait d'être proclamé nouveau maire du palais.

Homme de guerreremarquable, mais aussi fin politique, Charles s'empresse de reconnaître la dérisoire souveraineté de Chilpéric II, puisde Thierry IV, afin de s'attacher la confiance de l'aristocratie neustrienne.

Maire de deux palais, Charles ne détientpas encore la totalité du pouvoir : l'Aquitaine, dirigée par Eudes, garde son autonomie ; les princes-évêques restentpuissants, notamment en Bourgogne.

Mais, surtout, la pression croissante des Arabes sur le midi de la Francedevient un danger mortel.

La deuxième vague musulmane s'abat sur la Gascogne, s'avance sur Tours.

Charlesaccourt avec son armée aux abords de Poitiers.

Les soldats en rangs serrés, “ immobiles comme un mur ”, brisentnet l'élan des cavaliers ennemis (octobre 732).

La mort de leur chef Abd El-Rahman, tué au combat, est le signal dela débandade.

Par cette victoire, Charles a stoppé l'invasion arabe en Europe du Nord.

Par cette éclatante victoirel'a-t-il sauvé de l'Islam ? En tout cas, il apparaît comme le champion de la Croix aux yeux du monde chrétien.Exploitant totalement son immense prestige dans toute la Gaule, il se sent assez fort pour soumettre les évêquesd'Orléans et d'Auxerre, en confisquant leurs biens.

En 737 et 739, il entreprend des campagnes militaires quiassurent son autorité sur l'Aquitaine et la Provence.

A la mort de Thierry IV (737), Charles laisse le trône vacant.

Ilgouverne seul, mais se garde de s'approprier le titre royal.

Bien qu'ayant laïcisé les biens ecclésiastiques, il ne cessede maintenir sa collaboration avec Rome.

Cette alliance avec le Saint-Siège sera encore développée par sessuccesseurs, et plus spécialement par son petit-fils, Charlemagne.

De son vivant, Charles règle sa succession enpartageant le royaume entre ses deux fils, Carloman et Pépin le Bref.

Mort à Quierzy le 22 octobre 741, CharlesMartel est enterré à Saint-Denis.Ce guerrier politique, cet infatigable réunificateur, doit son surnom de Martel à la forte impression qu'il a laissé,façonnant comme avec un marteau le monde de son temps et ouvrant la voie à la dynastie nouvelle desCarolingiens.. »

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