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Charles XII de Suède

Publié le 27/02/2008

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1682-1718 Inséparable de la grandeur et des épreuves du XVIIe siècle, s'impose l'étonnante personnalité de Charles XII de Suède. Le roi du Nord fascina ses contemporains et est resté un sujet de controverses pour l'Histoire. Sa tentative désespérée pour s'opposer au reflux slave en Europe septentrionale et orientale a profondément marqué le destin de l'Europe : le recul définitif de la Suède-Finlande établissant la puissance russe. Fils unique de Charles XI, ayant bientôt perdu sa mère, Ulrique-Éléonore de Danemark, il reçut du philologue André Nordenhielm une formation classique, s'intéressa à la théologie et aux mathématiques. Élevé dans les camps, la lecture d'Alexandre le Grand, de Quinte-Curce, des sagas scandinaves, le mythe du gothicisme forgé par Rudbeck l'enthousiasmèrent. Il rêva d'égaler son grand-oncle, Gustave-Adolphe, pour incarner un modèle de gloire dans une société d'ordres fondée sur la primauté des armes. Adonné aux exercices du corps, à la chasse à l'ours, il entendait mortifier sa nature pour acquérir la pure rudesse d'un paladin. Nature renfermée, sa foi luthérienne avec le dogme de la prédestination le persuadait d'un destin hors du commun.

« Ralenti par la guérilla polono-russe, au lieu de marcher sur Moscou avec quarante-trois mille hommes, il oblique versl'Ukraine, à l'appel de Mazepa et de ses cosaques, espérant y compléter ses forces, les Russes ayant opposé à sesraids la tactique de la terre brûlée.

Sa marche vers le sud ne permit pas de recevoir les convois d'approvisionnementde Lewenhaupt, harcelés par l'ennemi.

Après l'hiver de 17081709 qui décima ses forces, Charles XII, intraitable, neput s'emparer du magasin de Poltava, fut réduit à livrer bataille le 8 juillet 1709 et, blessé, ne put éviterl'écrasement de son armée par l'artillerie russe. Charles dut fuir presque seul en Turquie.

Il séjournera cinq ans en terre ottomane sans jamais perdre l'espoir dereprendre la lutte.

Mais les succès turcs contre le tsar furent sans lendemain et, au centre d'intrigues de sérail, ildut défendre sa vie pour ne pas être livré au Saxon rétabli en Pologne. Cependant, de Bender, il prétend continuer de gouverner la Suède.

Comme Gustave-Adolphe, il reste soucieux deréformes administratives, financières, économiques, prévoyant le remplacement de redevances en nature par desversements en argent, avec des impôts sur le commerce et les manufactures, à la suite de discussions avec Feif surles théories des caméralistes.

Il désigne Polhem pour diriger la manufacture de fer de Stiernsund, étudie les projetsde canal de Trollhättan, n'oublie pas ses comédiens ordinaires français, conseille son architecte Tessin le Jeune,pour le palais royal baroque de Stockholm et envoie une mission archéologique en Égypte.

Néanmoins, les exigencesroyales ordonnant de nouvelles taxes de guerre et des levées d'hommes de dix-huit à cinquante ans, alors que lapeste décimait le pays, suscitaient l'opposition du Conseil.

Le Riksdag, dominé par la noblesse, envisageait en 1713,malgré lui, de faire la paix, avec un plan de neutralité des Puissances maritimes.

Le roi n'accepta aucun compromis.En novembre, il quitta Demotica, et gagna Stralsund investi, le 10 novembre 1714. Il tentera une année de sauver la Poméranie contre les armées coalisées du Danemark, de la Prusse, de la Saxe.

Laflotte anglaise empêche maintenant l'arrivée de renforts ; l'Électeur de Hanovre, roi de Grande-Bretagne, ayantobtenu Brême et Verden.

Il s'esquive de Stralsund avant sa capitulation, et à Lund anime la défense.

Son armée estmaintenant commandée par des officiers non nobles pour les deux tiers, d'une indéfectible fidélité.

L'aventurier baronvon Goertz l'aide de ses conseils financiers et diplomatiques.

L'assistent les savants Polhem et Swedenborg.

LaSuède, sauvée de l'invasion par la désunion des coalisés, Goertz négocia une paix séparée avec les Russes à Aland.Sa monnaie de convention remplaça les lourdes pièces de cuivre et il émit des billets de banque comparables ausystème de Law.

Ses vastes projets comportaient la conquête de la Norvège, déjà commencée par Charles XII, desliaisons avec l'Espagne, par le canal des Jacobites, en vue d'une Ligue du Nord dirigée contre le Hanovre et leDanemark.

Mais Charles XII trouva la mort dans des circonstances douteuses, à Friedrikshald en Norvège, le 11décembre 1718, laissant un pays ruiné en hommes et en argent qui devra, en 1720-1721, reconnaître la perte desprovinces baltiques et répudier l'absolutisme au profit de la noblesse. Charles XII, cet aventurier de guerres, qui ne croyait pas aux obstacles physiques, exigea tout de ses sujets commede lui-même.

Puissante et énigmatique figure, que le souvenir de ses carolins du “ Temps de la Liberté ” transformaen un preux défenseur du droit.

La volonté des Chapeaux de conserver un héritage de caractère moral et politique aété servie par ses laudateurs, tels Voltaire ou Samuel Johnson.

L'épopée caroline transcende ainsi le personnage ;et la Suède, oubliant ses outrances, ne veut qu'admirer le héros bleu scandinave peint par David von Krafft et J.D.Swartz.. »

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