Devoir de Philosophie

Clotaire Ier, époux d'Ingonde et de sa jeune soeur Arégonde

Publié le 15/09/2013

Extrait du document

Depuis le baptême de

Clovis, en 496, le clergé

n'a pu imposer aux rois

mérovingiens le respect

de la morale chrétienne.

Clotaire ler n'a pas suivi

l'exemple de son père,

resté fidèle à son unique

femme, la reine Clotilde.

Épouses et concubines

ne se comptent

Clotaire 1" et son épouse

Ingonde. Gravure sur bois

coloriée tirée de Livre

d'images, publié à Metz

vers 1850 (collection

particulière).

plus à la Cour du roi

de Neustrie... Ainsi de la

belle Arégonde, soeur

de la reine Ingonde,

que le souverain a prise

pour femme, sans

pour autant répudier

sa première épouse !

« La chevalière d'Arégonde, provenant du tombeau de la reine, à Saint-Denis, et conservée au musée du Louvre à Paris.

o.

C o V de son royal époux.

Qu'elle ait été de noble lignée ou de modeste extraction, elle est, comme semble l'indiquer son prénom, d'origine germanique.

Et les femmes de Germanie ont appris à se plier aux volon- tés de leur seigneur et maître.

Les noces d'Ingonde et de Clotaire le' ont été célébrées en 520.

Depuis lors, le couple vit dans une relative harmo- nie, et la reine a mis au monde six beaux enfants, six héritiers présomptifs.

Heureux, le ma- riage d'Ingonde et de Clotaire l'est, du moins pendant plu- sieurs années.

Suffisamment pour que la reine s'adresse en toute confiance à son époux et que celui-ci prête attention à sa requête.

Car Ingonde a une jeune soeur, Arégonde.

Et elle s'inquiète pour son avenir.

Une requête innocente et une réponse inouïe Affligée à la pensée du sort malheureux qui pourrait être celui de sa soeur, la reine se confie à son époux.

« Acceptez de désigner pour ma soeur, qui est aussi votre servante, un mari intelligent et riche, afin que je ne sois plus humi- liée, mais que je vous serve plus fidèlement avec une plus grande fierté », implore-t-elle.

Clotaire ler accepte de veiller sur sa belle-soeur et se rend à la villa où elle séjourne.

Là, il est saisi d'admiration pour cette jeune vierge.

Follement épris, le roi fait aus- sitôt sienne la belle Arégonde.

Conformément aux usages germaniques, l'union de deux êtres n'est scellée par aucune véritable cérémonie, tout au plus, au matin de la nuit de noces, le mari doit-il remettre quelques dons susceptibles d'assurer la condition de sa nouvelle épouse.

Eu égard aux traditions mérovingien- nes, l'union chamelle de Clo- taire ler et d'Arégonde a donc valeur de mariage légal.

Fort satisfait de la façon dont il a résolu le problème d'Aré- gonde, le roi s'en retourne à la Cour, où il s'empresse d'an- noncer la « bonne nouvelle » à Ingonde.

« Cherchant l'homme riche et intelligent qu'il me fallait marier à ta soeur, je n'ai trouvé personne de meilleur que moi.

Apprends donc que je l'ai prise pour épouse, et je suppose que cela ne te déplaît pas.

» Bien que manifestement trahie, la reine ne proteste pas et, bien au contraire, se réjouit grandement du bonheur de sa cadette...

Les nombreuses épouses de Clotaire Clotaire ler, lui, ne se préoccu- pe pas de savoir si ses deux épouses entretiennent du res- sentiment à son égard.

Ses aventures galantes et matri- moniales n'en sont qu'à leurs débuts.

En 524, après la mort de son frère Clodomir, roi d'Orléans, il convole avec l'épouse de ce dernier, Gon- theuque, pour être sûr de s'emparer de l'héritage du défunt.

Une dizaine d'années plus tard, lors des campagnes qu'il mène en Thuringe avec son frère aîné, Thierry ter roi d'Austrasie, il s'enflamme pour la belle Radegonde-1mA jeune, cette frêle et pieuse GRÉGOIRE DE TOURS NE BLÂME PAS CLOTAIRE Pr L'histoire d'Ingonde et d'Arégonde a été rapportée par Grégoire de Tours, mémorialiste des rois francs.

Si l'évêque ne manque pas de condamner, bien qu'à mots couverts, la conduite des princes mérovingiens, il n'hésite pas à qualifier de « mariage » l'union de Clotaire r et de la jeune Arégonde, soeur de la reine Ingonde.

Faut-il y voir la prudence d'un prélat qui doit sa nomination à l'évêché de Tours à Sigebert P', le troisième fils de Clotaire I« ? Une certaine tolérance à l'égard de moeurs, certes dissolues, mais qui font figure de vétilles par rapport aux querelles sanglantes qui déchirent les fratries mérovingiennes ? L'influence encore prépondérante des coutumes barbares malgré la conversion récente des Francs au christianisme et les interventions du clergé ? Sans doute les trois à la fois...

princesse attendra de longues années avant de partager la couche royale au titre de pre- mière épouse, à la mort d'In- gonde en 536.

On ne sait si l'union de Clotai- re ler avec Arégonde a porté ses fruits.

Outre les six enfants que lui a donnés Ingonde, le roi a eu un septième rejeton, Chramne.

Prince ambitieux et rebelle, ce fils indigne est-il celui d'Arégonde ou celui de Gontheuque, la veuve de Clo- domir ? On ne sait pas non plus si la reine Ingonde a tolé- ré les frasques du roi sans lui reprocher son inconduite.

Fatiguée par les grossesses, peut-être enlaidie par l'âge, mais ayant gardé le statut de première épouse et assurée que ses fils hériteront du royaume franc, sans doute s'est-elle résignée...

ATLAS. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles