Clotaire Ier, époux d'Ingonde et de sa jeune soeur Arégonde
Publié le 31/10/2012
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L'histoire d'Ingonde et d'Arégonde a été rapportée par Grégoire de Tours, mémorialiste des rois francs. Si l'évêque ne manque pas de condamner, bien qu'à mots couverts, la conduite des princes mérovingiens, il n'hésite pas à qualifier de « mariage « l'union de Clotaire et de la jeune Arégonde, soeur de la reine Ingonde. Faut-il y voir la prudence d'un prélat qui doit sa nomination à l'évêché de Tours à Sigebert, le troisième fils de Clotaire Ier ? Une certaine tolérance à l'égard de moeurs, certes dissolues, mais qui font figure de vétilles par rapport aux querelles sanglantes qui déchirent les fratries mérovingiennes ? L'influence encore prépondérante des coutumes barbares malgré la conversion récente des Francs au christianisme et les interventions du clergé ? Sans doute les trois à la fois...
«
La chevalière d'Arégonde,
provenant du tombeau de
la reine, à Saint-Denis, et
conservée au musée du
Louvre à Paris.
o.
C
o
V
de son royal époux.
Qu'elle ait
été de noble lignée ou de
modeste extraction, elle est,
comme semble l'indiquer son
prénom, d'origine germanique.
Et les femmes de Germanie
ont appris à se plier aux volon-
tés de leur seigneur et maître.
Les noces d'Ingonde et de
Clotaire le' ont été célébrées
en 520.
Depuis lors, le couple
vit dans une relative harmo-
nie, et la reine a mis au monde
six beaux enfants, six héritiers
présomptifs.
Heureux, le ma-
riage d'Ingonde et de Clotaire
l'est, du moins pendant plu-
sieurs années.
Suffisamment
pour que la reine s'adresse en
toute confiance à son époux et
que celui-ci prête attention à
sa requête.
Car Ingonde a une
jeune soeur, Arégonde.
Et elle
s'inquiète pour son avenir.
Une requête
innocente et une
réponse inouïe
Affligée à la pensée du sort
malheureux qui pourrait être
celui de sa soeur, la reine se
confie à son époux.
« Acceptez
de désigner pour ma soeur,
qui est aussi votre servante,
un mari intelligent et riche,
afin que je ne sois plus humi-
liée, mais que je vous serve
plus fidèlement avec une plus
grande fierté », implore-t-elle.
Clotaire ler accepte de veiller
sur sa belle-soeur et se rend à
la villa où elle séjourne.
Là, il
est saisi d'admiration pour
cette jeune vierge.
Follement épris, le roi fait aus-
sitôt sienne la belle Arégonde.
Conformément aux usages
germaniques, l'union de deux
êtres n'est scellée par aucune
véritable cérémonie, tout au
plus, au matin de la nuit de
noces, le mari doit-il remettre
quelques dons susceptibles
d'assurer la condition de sa
nouvelle épouse.
Eu égard
aux traditions mérovingien-
nes, l'union chamelle de Clo-
taire ler et d'Arégonde a donc
valeur de mariage légal.
Fort satisfait de la façon dont
il a résolu le problème d'Aré-
gonde, le roi s'en retourne à la
Cour, où il s'empresse d'an-
noncer la « bonne nouvelle » à
Ingonde.
« Cherchant l'homme
riche et intelligent qu'il me
fallait marier à ta soeur, je n'ai
trouvé personne de meilleur
que moi.
Apprends donc que
je l'ai prise pour épouse, et je
suppose que cela ne te déplaît
pas.
» Bien que manifestement
trahie, la reine ne proteste pas
et, bien au contraire, se réjouit
grandement du bonheur de sa
cadette...
Les nombreuses
épouses de Clotaire
Clotaire ler, lui, ne se préoccu-
pe pas de savoir si ses deux
épouses entretiennent du res-
sentiment à son égard.
Ses
aventures galantes et matri-
moniales n'en sont qu'à leurs
débuts.
En 524, après la mort
de son frère Clodomir, roi
d'Orléans, il convole avec
l'épouse de ce dernier, Gon-
theuque, pour être sûr de
s'emparer de l'héritage du
défunt.
Une dizaine d'années
plus tard, lors des campagnes
qu'il mène en Thuringe avec
son frère aîné, Thierry ter roi
d'Austrasie, il s'enflamme
pour la belle Radegonde-1mA
jeune, cette frêle et pieuse
GRÉGOIRE DE
TOURS NE BLÂME
PAS CLOTAIRE Pr
L'histoire d'Ingonde et
d'Arégonde a été rapportée
par Grégoire de Tours,
mémorialiste des rois francs.
Si l'évêque ne manque pas
de condamner, bien qu'à
mots couverts, la conduite
des princes mérovingiens, il
n'hésite pas à qualifier de
« mariage » l'union de
Clotaire
r
et de la jeune
Arégonde, soeur de la reine
Ingonde.
Faut-il y voir la
prudence d'un prélat qui doit
sa nomination à l'évêché
de
Tours à Sigebert P', le
troisième fils de Clotaire I« ?
Une certaine tolérance à
l'égard de moeurs, certes
dissolues, mais qui font
figure de vétilles par rapport
aux querelles sanglantes qui
déchirent les fratries
mérovingiennes ? L'influence
encore prépondérante des
coutumes barbares malgré la
conversion récente des
Francs au christianisme et les
interventions du clergé ?
Sans doute les trois à la fois...
princesse attendra de longues
années avant de partager la
couche royale au titre de pre-
mière épouse, à la mort d'In-
gonde en 536.
On ne sait si l'union de Clotai-
re ler avec Arégonde a porté
ses
fruits.
Outre les six enfants
que lui a donnés Ingonde, le
roi a eu un septième rejeton,
Chramne.
Prince ambitieux et
rebelle, ce fils indigne est-il
celui d'Arégonde ou celui de
Gontheuque, la veuve de Clo-
domir ? On ne sait pas non
plus si la reine Ingonde a tolé-
ré les frasques du roi sans lui
reprocher son inconduite.
Fatiguée par les grossesses,
peut-être enlaidie par l'âge,
mais ayant gardé le statut de
première épouse et assurée
que ses fils hériteront du
royaume franc, sans doute
s'est-elle résignée...
ATLAS.
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