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Clotilde meurt trente-cinq ans après son illustre époux

Publié le 01/09/2013

Extrait du document

 
Si elle ne saurait accéder au trône, Clotilde est néan¬moins à la tête d'une immen¬se fortune personnelle, repo¬sant à la fois sur sa dot et sur les richesses mobilières héri¬tées de son mari. Incarnant l'autorité suprême du clan fa¬milial, la reine va jouer un rôle décisif dans le règlement de la succession de Clovis.


« pour imposer un partage du royaume entre les fils de Clo­ vis .

Le territoire franc, qui s'étend du Rhin aux Pyrénées, est assez grand pour être divi­ sé en quatre parts .

C'est ainsi qu 'est inaugurée la coutume mérovingienne du partage du royaume.

Jusqu'alor s, le roi, choisi par les grands, était simplement élevé sur un pa­ vois .

Cet équilibre instable va porter les rivalités fraternelles à leur paro xys me .

La mort de Clodomir, lors d'un raid contre les Burgondes, réveille l'ap­ pétit de pouvoir de ses frères.

Clotaire , cadet de Clodomir, décide d'épouser sa belle ­ sœur et de s'approprier le royaume de son frère.

Clotil ­ de , qui assure la régence, pressent le drame et prend ses trois petits-enfants, Théo­ bald , Gunthaire et Clodoald , sous sa protection .

Mais Clo­ taire et son benjamin, Childe­ bert, décident de tuer leurs 0 neveux pour s'emparer de ------------- ~ leur héritage .

Tous sont exécutés et leurs corps sont jetés au fond d 'un puits.

Après tant d'années, Clotilde a enfin assouvi sa vengeance .

Le partage du royaume de Clovis Clovis est mort sans avoir ré­ glé le problème de sa succes­ sion.

Clotilde a alors 36 ans et son aîné, Clotaire n'a pas en­ core dix ans .

De longue date, le roi a associé Thierry , son fils aîné qui fait figure d'unique héritier, aux affaires du royau­ me .

Mais Clotilde ne peut to­ lérer que ce fils, né d'un ma­ riage avec une princesse rhé­ nane de second rang, soit le seul bénéficiaire du grand œuvre de son mari, aux dé­ pens de sa propre descendan­ ce.

Elle use donc de tout son poids politique et financier Le choix de Clotilde Clotilde va alors se retrouver face au plu s cruel des di­ lemmes .

Ayant la force pour eux, ses fils remettent le des­ tin de leurs neveux entre ses mains .

lis lui envoient des ci­ seaux et une épée et la som­ ment de décider du sort des jeunes garçons : la tonsure ou la mort .

Écœurée par tant de bassesse , Clotilde s'excla me avec désespoir qu 'elle préfère voir les petits mort s plutôt que, suprême humiliation , pri­ vés de leur abondante cheve­ lure -marque de leur dignité et de leur appartenance à la caste royale .

Clotaire poignar­ de alors l'aî né puis égorge le benjamin .

Seul Clodoald est sauvé in extremis.

li fondera plus tard le mona stère de Saint-Cloud , près de Paris .

Clotilde comprend trop tard quelle affreuse erreur elle a commise en procédant au partage du royaume de Clo­ vis.

Théobald et Gunthaire ensevelis en grande pompe auprès de leur grand-père, son cœur de mère et de grand-mère saigne à tout ja­ mais.

Elle se réfugie dans la foi et s'exile à Tours.

Là , elle consacre ses dernières an­ nées à la prière et aux bonnes œuvres .

À sa mort , le 3 mai 545 - ou, selon certaines sources , le 3 juin 548 -, ses fils se repentent de l'avoir tant fait souffrir .

lis ramènent sa dépouille à Paris et la font en­ sevelir auprès de son époux et de son amie Geneviève dans la basilique consacrée aux apôtres Pierre et Paul.

UNE FEMME DÉCHIRÉE ENTRE DEUX HÉRITAGES Il peut paraître étrange que Clotilde ait préféré le meurtre de ses petits-enfants à leur tonsure .

En fait la malheureuse est partagée entre deux héritages .

Celui de son sang lui rappelle, d'après la coutume germanique, que le frère doit succéder au frère pour que la royauté soit toujours assumée par un adulte .

Celui instauré par Clovis milite en faveur d'une royauté unique transmise du père au fils aîné.

En optant pour le partage du royaume de Clovis au profit de ses fils, la reine a commis une tragique erreur qui a provoqué une succession de meurtres dont elle a été le témoin horrifié .

Clotilde a été la victime des incertitudes nées de la mort trop précoce de Clovis.

Le souverain n'avait pas eu le temps de confirmer son choix en faveur d' une royauté chrétienne et patrilinéaire, destinée à éviter l'instabilité chronique du régime germanique, due aux haines et aux conflits entre frères .

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