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Clovis Ier

Publié le 22/02/2012

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Depuis le début du Ve siècle, l'Empire romain d'Occident lutte contre les envahisseurs germaniques : Vandales, Suèves, Burgondes, Goths, sans parler des Angles et des Saxons. Ces Barbares réussissent à s'installer et à former des royaumes dans la deuxième moitié du Ve siècle : royaume burgonde de Genève et de Lyon, royaume wisigoth de Toulouse, royaume alaman en Rhénanie, etc. La Gaule est ainsi divisée entre plusieurs dominations ; les dernières forces romaines isolées au nord de la Loire risquent de passer aux Barbares. Au nord de la Somme et dans la basse vallée du Rhin, des tribus franques se partagent en se disputant les territoires abandonnés par Rome. Si maintenant nous jetons un regard sur la Gaule au début du VIe siècle, la situation est autre. Un royaume franc est créé qui va jusqu'aux Pyrénées et jusqu'au-delà du Rhin. Une dynastie royale tient en main, pour plusieurs siècles, les destinées de la Gaule. Que s'est-il passé ? L'arrivée sur la scène de l'histoire d'un conquérant nommé Clovis. Le règne de Clovis, capital pour l'histoire de la Gaule, ne nous est connu que par quelques rares textes contemporains. Seul Grégoire de Tours, qui écrivait à la fin du VIe siècle, nous a donné un récit continu, mais son témoignage a fait l'objet de nombreuses discussions. Le chroniqueur a voulu exalter la mémoire du roi catholique et sa biographie tourne souvent à l'hagiographie. L'historien moderne doit donc utiliser les éléments donnés avec prudence et discernement. La chronologie du règne de Clovis est encore l'objet de controverses. Il faut le savoir avant d'entreprendre une étude de l'oeuvre politique du premier roi mérovingien.
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« catholique, c'est probable.

Que les Gallo-Romains, des prêtres peut-être, aient eu des conversations avec le roipaïen mais tolérant, c'est vraisemblable.

Que Clovis ait vu tout le parti qu'il pourrait tirer d'une adhésion à la religiondes Gallo-Romains, c'est possible.

Mais qui peut sonder les reins et les cœurs ? Qui peut dire ce qui se passe dansune conscience d'un Germain du Ve siècle ? La force de la religion germanique aurait pu retarder la décision ; elle n'apas été un obstacle infranchissable. La conversion de Clovis a été précipitée par des événements extérieurs.

A en croire l'évque Nizier de Trèves quiécrivait en 565 à une princesse mérovingienne, Clovis aurait été émerveillé des prodiges dont le tombeau de saintMartin de Tours était le théâtre.

Il aurait alors promis de se faire baptiser sans délai.

Reconnaissons que le silencede Grégoire de Tours à ce sujet est assez étonnant.

L'interprétation que Grégoire donne est tout autre.

C'est aucours de la guerre contre les Alamans que Clovis promet de se faire baptiser pour remercier Dieu de sa victoire.

Dansce récit, Clovis apparaît comme un nouveau Constantin, converti lui aussi après une victoire : Grégoire ne pouvaitpas manquer de faire le rapprochement.

Est-ce suffisant pour refuser toute valeur au texte ? La victoire sur lesAlamans apparaît à Clovis comme un jugement de Dieu, ce qui correspond assez à la mentalité de cette époque. Rappelons donc ce que nous savons de cette guerre contre les Alamans qui précéda la conversion du roi.

LesAlamans étaient depuis longtemps réputés pour leur force et redoutés de leurs voisins.

Le royaume burgonde leurbarrant la route au sud, celui de Théodoric l'Ostrogoth leur fermant la route d'Italie, ils cherchent à refluer vers lenord-ouest.

Ils se heurtent aux Francs du Rhin.

Le roi Sigebert réussit à les repousser lors de la bataille de Tolbiac(Zülpich) au nord-ouest de Cologne.

Clovis vint à la rescousse et remporta une victoire décisive, sans doute enAlsace.

Les Alamans sont soumis.

Ils tenteront quelques années après un soulèvement, mais une nouvelleintervention de Clovis en aura raison.

Théodoric intervint pour modérer les représailles.

La victoire de Clovis sur desBarbares réputés invincibles eut certainement en Occident un grand retentissement.

Son baptême dans le ritecatholique la nuit de Noël à Reims étonna plus encore et fut pour l'avenir lourd de conséquences religieuses etpolitiques. Clovis a voulu donner à son baptême une certaine solennité.

Il en informa les évêques des royaumes voisins ; nousavons la réponse d'Avit de Vienne, le seul document contemporain de l'événement.

Avit, qui n'avait pu convaincre leroi Gondebaud d'abandonner l'arianisme, exprime sa joie : “ Votre foi c'est notre victoire à nous ”.

Les évêques gallo-romains qui souffrent, tant en Burgondie que dans le royaume de Toulouse, de la politique arienne des rois, vontmaintenant avoir un défenseur en la personne de Clovis.

Nous en verrons bientôt les conséquences.

De plus, Avitcompare Clovis à l'empereur d'Orient Anastase qui, en 491, a remplacé Zénon et se montre favorable à l'orthodoxiecatholique : “ L'Orient n'est pas seul à avoir un empereur qui partage notre foi, l'Occident grâce à vous brille aussid'un éclat propre et voit un de ses souverains resplendir d'une lumière non nouvelle ”.

Enfin, Avit souhaite que Clovisfasse partager à ses voisins barbares encore païens la foi qu'il vient de recevoir. Certes, Avit, sujet du roi Gondebaud, ne pouvait demander au roi franc d'imposer par la force le catholicisme dans leroyaume burgonde ou dans celui des Wisigoths.

Mais les conséquences politiques de la conversion allèrent pourtantdans ce sens.

Clovis baptisé à Reims par Rémi est maintenant l'espoir du clergé catholique du Sud de la Gaule.

Il vaexploiter cette situation pour entreprendre la conquête du royaume de Burgondie et du royaume wisigoth. Du côté burgonde, il profite des désaccords entre les frères Godégisel et Gondebaud.

Peut-être est-il égalementpoussé par Clothilde qui voulait venger la mort de son père Chilpéric.

Gondebaud fut vaincu par les Francs près deDijon et se réfugia dans le Sud du royaume à Avignon.

Clovis l'y suivit mais ne put prendre la ville.

Craignant sansdoute l'intervention des Wisigoths, il accepta un tribut de Gondebaud et regagna le Nord de la Gaule, laissant àGodégisel une petite garnison franque à Vienne.

Gondebaud reprit Vienne, fit tuer son frère et envoya les Francsprisonniers au roi de Toulouse Alaric.

Pour la première fois de son règne, Clovis avait subi un échec.

Il dut négocieravec Gondebaud et le rencontrer aux frontières des deux royaumes, près d'Auxerre.

Peu après, il négociaitégalement avec Alaric : l'entrevue eut lieu dans une île de la Loire près d'Amboise.

“ Après s'être entretenusensemble, avoir mangé et bu de même et après s'être promis une amitié réciproque, ils se séparèrent pacifiquement.” Mais Grégoire de Tours ajoute : “ Déjà, beaucoup dans les Gaules souhaitaient d'un ardent désir avoir les Francspour maîtres.

” Il est en effet certain que la propagande en faveur de Clovis gagnait du terrain en Gaule méridionale.

Lescatholiques souffraient de voir leurs églises fermées et leurs évêques exilés par le roi arien.

Ils voyaient en Clovisleur seul secours.

D'autre part, le roi franc était invité à agir par le lointain empereur Anastase, inquiet lui aussi desprogrès de l'arianisme en Occident.

On devine tout un jeu diplomatique à travers quelques phrases des chroniqueurset la correspondance des princes.

Le roi Théodoric chercha à écarter le danger d'une guerre entre les Francs et lesWisigoths.

Il dépêcha aux princes d'Occident des ambassades : à Alaric il prêchait la patience, à Gondebaud ildemandait d'arbitrer le conflit, aux rois des Hérules, des Warnes et des Thuringiens il montrait les périls qu'unevictoire de Clovis leur ferait courir : “ Si le roi des Francs parvenait à l'emporter sur la grande monarchiewisigothique, nul doute qu'il ne s'attaque ensuite à vous.

” Enfin, une longue lettre était adressée à Clovis.

Ellerappelait les liens de parenté entre les rois mais menaçait Clovis d'une intervention ostrogothique s'il n'abandonnaitpas ses projets de conquête : “ Je vous parle comme un père et comme un ami.

Celui qui mépriserait mesexhortations doit savoir qu'il aura à compter avec moi et avec tous mes alliés.

Je vous exhorte donc comme j'aiexhorté Alaric.

Ne laissez pas la malignité d'autrui semer la zizanie entre vous et lui.

” Cette dernière phrase semblebien désigner l'empereur Anastase. Cette campagne diplomatique ne servit à rien.

Clovis était bien décidé à envahir l'Aquitaine et à la libérer de. »

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