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Commentaire de document : Déclaration de Robert Schuman lors de sa confé-rence de presse du 9 mai 1950

Publié le 04/04/2015

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schuman

4 — Pour Robert Schuman, la création de la CECA n'est qu'une première étape. Il s'agit de commencer par l'unification économique afin d'aller vers l'unification politique ; dans la dernière phrase de son allocution, il parle d'ailleurs très précisément d'une « fédération européenne «. L'acte suivant de cette unification politique va être la tentative de constitution de la Com­munauté européenne de défense, la CED. Là encore, il s'agit d'une institu­tion supranationale. Caractère qui déclenche une vive hostilité des partisans de la souveraineté nationale en France et en Italie, deux pays qui finalement rejettent le projet de CED en 1954. C'est l'abandon de la construction d'une Europe politique au profit d'une Europe conçue avant tout comme un espace économique intégré. C'est le sens du projet de Marché commun présenté en 1955 lors de la conférence de Messine et devenu réalité à partir du traité de Rome en mars 1957.

La paix mondiale ne saurait être sauvegardée sans des efforts créa­teurs à la mesure des dangers qui la menacent.

La contribution qu'une Europe organisée et vivante peut apporter à la civilisation est indispensable au maintien des relations pacifiques. En se faisant, depuis plus de vingt ans, le champion d'une Europe unie, la France a toujours eu pour objet essentiel de servir la paix. L'Europe n'a pas été faite, nous avons eu la guerre. L'Europe ne se fera pas d'un coup, ni dans une construction d'ensemble : elle se fera par des réalisations concrètes, créant d'abord une solidarité de fait. Le ras­semblement des nations européennes exige que l'opposition sécu­laire de la France et de l'Allemagne soit éliminée : l'action doit toucher en premier chef la France et l'Allemagne.

Dans ce but, le gouvernement français propose immédiatement l'action sur un point limité mais décisif. Le gouvernement français propose de placer l'ensemble de la production franco-allemande de charbon et d'acier sous une Haute Autorité commune, dans une organisation ouverte à la participation des autres pays d'Europe.

La solidarité de production qui sera ainsi nouée manifestera que toute guerre entre la France et l'Allemagne devient non seulement impen­sable mais matériellement impossible.

 

L'établissement de cette unité puissante de production, ouverte à tous les pays qui voudront y participer, (...) jettera les fondements réels de leur unification économique. (...) Par la mise en commun de la pro­duction de base, l'institution d'une Haute Autorité nouvelle, dont les décisions lieront la France, l'Allemagne et les pays qui y adhéreront, cette proposition réalise les premières assises concrètes d'une fédéra­tion européenne indispensable à la préservation de la paix (...).

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