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Commentaire de documents De Vinci et la perspective

Publié le 20/02/2023

Extrait du document

« Commentaire La perspective chez Léonard de Vinci TD Mardi 16H « La grande intelligence de Léonard lui fit commencer beaucoup de choses et n’en finir aucune, […] dépensant plus de temps à parler qu’à agir.

».

Ces mots sont tirés du recueil biographique Les Vies des meilleurs peintres, sculpteurs et architectes, écrit par Giorgio Vasari et paru en 1550.

L’auteur déplore ici la double fonction que Léonard de Vinci s’attribue, à savoir théoricien et praticien de son art, comme il le fait pour la perspective en peinture. C’est justement l’objet de notre dossier documentaire.

Le premier document proposé est un extrait des Carnets de Léonard de Vinci publiés après sa mort.

Il s’agit des différents manuscrits, traités, notes et autres calculs qu’a produit l’artiste toute sa vie durant.

L’extrait ici proposé est tiré de sa théorie de la perspective.

En trois parties, l’artiste y expose une définition générale de la perspective, puis un éclairage sur ses différents types.

Léonard de Vinci y expose diverses règles de perspective qui présideront à sa création picturale.

Le second document est une représentation de L’Annonciation de Léonard de Vinci peinte entre 1472 et 1475.

Cette huile et détrempe sur bois représente l’ange Gabriel saluant la Vierge Marie pour lui annoncer qu’elle est destinée à enfanter le fils de Dieu.

Le dernier document est une représentation de La Cène de Léonard de Vinci, fresque peinte entre 1494 et 1498 pour le réfectoire du couvent dominicain de Santa Maria delle Grazie à Milan.

Il représente un thème de l’iconographie chrétienne, à savoir le dernier repas pris par Jésus Christ avec les Douze Apôtres. Ces trois documents présentent donc les deux facettes léonardienne décrites par Vasari.

Le texte théorise la pratique de la perspective, et les deux tableaux nous permettent d’en apprécier la mise en œuvre.

La perspective, au sens commun du terme, est définie par la façon de représenter en trois dimensions.

Il s’agit donc de rendre plus réaliste une œuvre, au sens où le but de ce procédé est de représenter la réalité telle que la voit l’humain le plus fidèlement possible.

Cet idéal répond à celui d’une époque, qui est de représenter dorénavant le plus justement la réalité.

Aux qualités narratives de l’image, on tend de plus en plus à apprécier son réalisme.

Léonard n’est pas le premier à écrire un essai sur la perspective.

Leon Battista Alberti l’a fait avant lui dans son traité De pictura.

Mais Léonard a apporté, nous allons le voir, beaucoup de nouveautés à la théorisation de la perspective.

Léonard de Vinci, né en 1452 et mort en 1519, est à ses débuts élève des prestigieux ateliers florentin de Verrocchio.

Tout au long de sa vie d’artiste, Léonard de Vinci s’intéresse aux sciences telles la géométrie, l’optique ou encore l’anatomie.

Il se proclame d’ailleurs plus volontiers ingénieur que peintre d’après Serge Bramly.

On voit chez Léonard, plus que chez tout autre artiste de la fin du Quattrocento, l’élévation de la peinture au rang d’une véritable science.

Cela marque à la fois le changement du statut de l’artiste et une forme d’apogée de l’art de la Renaissance, motivé par la recherche humaniste de la perfection humaine. Sophie Ailloud L3 Commentaire La perspective chez Léonard de Vinci TD Mardi 16H Dans quelle mesure l’évolution de l’usage et de la théorisation de la perspective chez Léonard de Vinci est-elle l’image de l’évolution puis de l’apogée de l’art pictural à la Renaissance ? Pour y répondre, notre commentaire marquera trois temps : tout d’abord la perspective linéaire selon Léonard de Vinci, puis la théorisation de la perspective aérienne chez cet artiste, et enfin l’idée que l’usage léonardien de la perspective est une pratique marquant la coloration humaniste de l’art à la fin du XVe siècle et au début du XVIe siècle. La théorisation de la perspective chez Léonard de Vinci débute par la définition de la perspective linéaire.

il s’agit de la « diminution que subit la dimension des corps à travers diverses distances » (L.19) Léonard définie la perspective linéaire comme le résultat de la diminution de la dimension des corps en fonction de son éloignement de l’œil.

Le peintre établie même une règle mathématique : « un objet aussi éloigné d’un autre que le premier l’est de l’œil, semblera moitié plus petit, fussent-ils de même grandeur.

» (L.11).

La règle qu’il formule est donc de diminuer les dimensions de l’objet proportionnellement a la distance le séparant de l’œil.

Ce principe répond à la définition même de la perspective qu’il nous donne à lire au début du texte : « La perspective n’est rien autre que la vision d’un objet derrière un verre lisse et transparent, à la surface duquel pourront être marquées toutes les choses qui se trouvent derrière le verre ».

On retrouve ici l’idée d’une « fenêtre ouverte sur le monde » que prône à la manière d’Alberti dans De pictura, considéré comme le premier traité abordant les principes de la perspective linéaire.

Léonard remplace la fenêtre par un « verre lisse et transparent » pour dire la vision naturelle des choses qu’il entend reproduire dans ses œuvres à travers le moyen de la perspective.

Etablir des lois pour lier dimension des corps et distance des corps à l’œil, c’est tenter de donner à l’œuvre picturale les attributs d’une vision naturelle.

L’idée de diminution des corps avec la distance est très présente au début de la carrière de l’artiste, comme lorsqu’il est étudiant à l’atelier de Verrocchio.

C’est à ce moment qu’il peint l’Annonciation.

Ce tableau est une de ses premières œuvres, et il est une parfaite démonstration de la mise en pratique de la perspective linéaire dès les débuts de l’artiste.

Ce tableau peint entre 1472 et 1475 représente l’ange Gabriel interrompant la Vierge Marie dans sa lecture de la Bible pour l’avertir qu’elle est destinée à enfanter l’enfant de Dieu.

On y voit très bien l’application de la perspective linéaire.

Les herbes et fleurs au premier plan voient leur dimension diminuer pour signifier leur éloignement de l’œil de l’observateur.

De la même façon, les arbres au second plan apparaissent bien plus grands que ceux de l’arrière-plan.

D’après nos mesures, les arbres du dernier plan sont six fois plus petits que ceux du second plan.

Cette grande différence dit bien la volonté du peintre de mettre en application la perspective linéaire puisqu’il y’a un réel jeu sur les dimensions.

De la même façon, il est intéressant de noter la petitesse de la montagne par rapport aux arbres du second plan.

Bien qu’évidemment plus grande que les arbres si on les met côte à côte, la montagne est dessinée plus petite que les arbres du second plan.

De même, l’ange Gabriel et la Vierge Marie sont plus Sophie Ailloud L3 Commentaire La perspective chez Léonard de Vinci TD Mardi 16H grand que les arbres du second plan, et proportionnellement plus grand encore que la montagne à l’arrière-plan.

La composition en trois plans met bien en avant la pratique de la perspective linéaire en tant que « diminution que subit la dimension des corps à travers diverses distances » (L.19).

Le jeu d’échelle entre le corps humain, l’arbre et la montagne donne à voir la mise en pratique de l’idée inhérente à la perspective linéaire selon laquelle : « .

Le petit objet vu de près et le grand vu à quelque distance te sembleront d’égale grandeur » (L.12) De l’idée de diminution d’un corps en fonction des distance et de la volonté de donner illusion de la réalité, découle directement l’idée de faire apparaitre les objets en reliefs.

C’est l’objet du conseil 41 du Traité de la perspective linéaire de De Vinci.

La métaphore du « verre lisse et transparent » et de la conception du tableau en tant qu’interception point par point d’une réalité telle qu’elle est perçue donne naissance de fait à une science très géométrique de la perspective, faite de lignes et de projections.

La volonté de donner du relief pour faire illusion de réalité amène le peintre à travailler en profondeur la perspective géométrique. On le voit très bien dans notre troisième document, la Cène que Léonard de Vinci peint entre 1494 et 1498.

Cette fresque a été retrouvée en mauvais état car la tempera sur gesso a mal résisté au temps.

Pour autant nous pouvons largement observer les jeux de perspective géométrique que Léonard a mis en œuvre.

Il est intéressant de noter que la fresque se trouve dans une salle de réfectoire monastique comme nous l’avons dit en introduction.

Ainsi, l’idée de « verre lisse et transparent » prend vraiment tout son sens.

On effet, l’effort de Léonard pour donner à cette fresque un aspect de réalité grace à la perspective sert à donner l’illusion d’un trompe l’œil en ce que le réfectoire se prolongerait avec la salle du repas du Christ et de ses apôtres.

Cette illusion de prolongation du réfectoire se matérialise par le plafond à caissons ainsi que par les portes latérales.

Le schéma ci-dessous met en avant les lignes qui participent de l’illusion de profondeur de la fresque. Sophie Ailloud L3 Commentaire La perspective chez Léonard de Vinci TD Mardi 16H On remarque plusieurs choses.

Tout d’abord, c’est l’expérience de la vision qui préside à la création de l’œuvre.

En effet, on voit sur le schéma que les lignes parallèle dans le monde réel comme celles du plafond à caisson par exemple, sont dessinées telles qu’elles se croisent si on les prolonge.

Ainsi c’est bien la réalité telle que perçue par l’œil humain, et non pas la réalité telle qu’elle est en soi qui est représentée.

Dans sa théorie de la perspective, on voit d’ailleurs que le point de vue est systématiquement remplacé par « œil » : « point de l’œil » (L.4), « œil »(L.11).

La perspective linéaire reflète le résultat de la vision humaine, et elle a pour motivation profonde l’idée de représenter le plus fidèlement la réalité.

Il s’agit de représenter la réalité à la manière dont l’œil perçoit le monde, c’est à dire « sous forme de diverses pyramides que le verre coupe ».

Le point de vue ne se réduit pas à l’idée d’un endroit d’où on peint, le point de vue est avant tout « le point de l’œil » c’est-à-dire la représentation empirique de ce que l’œil humain perçoit.

Dans sa théorie de la perspective, Léonard de Vinci ajoute à la perspective linéaire la perspective aérienne.

Ce type de perspective semble arriver dans son esprit un peu après la perspective linéaire en ce qu’elle est moins visible dans ses premiers tableaux Léonard distingue en perspective « trois parties principales » (L.19).

La première est la perspective linéaire, tandis que les deux dernières ont traits à l’atténuation des couleurs, des formes et des contours en fonction de la distance. Léonard de Vinci distingue, au sein de ce qu’il nomme perspective aérienne, « l’atténuation des couleurs »(L.21) à diverses distances pour commencer.

Pour expliquer son idée, le peintre s’appuie sur un développement assez complexe qu’il faut expliciter.

Il explique que la perspective « emploie pour les distances deux pyramides opposées », l’une ayant son sommet partant de l’œil, et vice versa.

Le schéma ci-dessous permet de mieux comprendre les propos du peintre : (1) Univers, masse des objets Particularité du paysage (2) De ce schéma, il tire deux règles, dont la première découle de la seconde.

D’une part, et il faut se référer à la première partie du schéma, les objets aperçus par le petit trou que constitue l’œil seront « d’autant plus nombreux qu’ils sont plus éloignés ».

En effet, c’est bien le champs de vision qui s’élargit quand on se Sophie Ailloud L3 Commentaire La perspective chez Léonard de Vinci TD Mardi 16H recule face à un paysage.

Chaque élément du paysage parait de plus en plus petit et laisse place à d’autres éléments latéralement qui rentrent dans notre champs de vision.

D’autre part, et il faut se référer à la seconde partie du schéma,.... »

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