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commentaire qu'est ce que l'État, l'Abée Sieyes

Publié le 24/02/2024

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« Commentaire de texte, Qu’est-ce que le Tiers-État, Emmanuel Joseph Sieyès Le document est l’extrait d’un pamphlet titré Qu’est-ce que le Tiers États, une courte critique de l’ordre social et politique de l’ancien régime, et une réflexion sur les évolutions possibles et, selon son auteur, nécessaires. Il est rédigé par Emmanuel Joseph Sieyès – dit Abbé Sieyès – un homme d’église entré dans les ordres sans vocation religieuse.

Vicaire général de Chartres, il se passionne davantage pour les idées nouvelles et les questions sociales.

Il rejoint Paris en 1788 et est élu député du Tiers de Paris à la suite de la convocation des États généraux par Louis XVI le 5 juillet 1788.

Il rédige cet article en décembre 1788 et le publie en janvier 1789.

L’on résumera sa sensibilité politique de l’époque à cette phrase de Benjamin Constant : « personne jamais, n’a plus profondément détesté la noblesse ». Adressé à tous les Français lettrés, son pamphlet est particulièrement destiné à la Bourgeoisie parisienne éclairée – familière aux idées des lumières – qui sociabilise, échange, et livre débat sur l’ordre sociale et politique de l’époque aspirant à son changement. Lorsque l’Abbé Sieyès rédige ce texte, Louis XVI a appelé les États généraux à se réunir pour trouver une solution aux tares de la fiscalité française qui placent la France dans une situation critique, et accentuent la misère du petit peuple.

Le pays est au bord de la Banqueroute, causée à la fois par les dépenses entraînées par la conjoncture guerrière des quarante dernières années, la Guerre de sept ans (1756-1763) et la guerre d’indépendance américaine (1777-1783), et les problèmes structurels de l’économie française.

En effet, les dépenses publiques surpassent de très loin les rentrées de l’État et aucune tentative de réforme fiscale n’a abouti.

La noblesse parlementaire et la noblesse conseillère à Versailles s’étant toujours opposées aux réformes portées par les différents ministres des finances (notamment Turgot, Charles Alexandre de Calonne et Etienne Charles de Loménie de Brienne), refusant tout entrave à leurs privilèges et toutes redistributions de pouvoirs politiques à d’autres centre que la Noblesse.

À cela s’ajoute la mauvaise récolte de 1788 due aux orages d'été et l'hiver rigoureux de 1788-1789, qui entraine disette et émotion populaire.

Enfin l’époque est marquée par la diffusion des idées des lumières et si la noblesse cherche à bloquer toutes mobilité sociale, les bourgeois pensent l’émancipation et critiquent le système en place.

C’est dans ce contexte bouillonnant, en amont des États généraux, que Sieyès rédige cet essai, dénonçant le poids que représente la noblesse pour les dépenses de l’État et l’illégitimité de sa position. L’extrait est une démonstration en trois arguments de ce qu’est la nation selon Sieyès, et de pourquoi la noblesse est extérieure à ce concept.

Dans un premier temps, Sieyès use de l’argument économique pour faire du Tiers État la Nation et en exclure la noblesse.

Développant la pensée Smithienne, il pense la nation au travers des individus qui travaillent à sa richesse.

Dans un second temps il approfondit sa définition et en exclue d’avantage la noblesse en liant à la nation l’idée d’une loi commune et d’un corpus de droits politiques partagé par tous.

Enfin dans un dernier temps il démontre l’illégitimité de la représentation nobiliaire en arguant que ses représentants ne sont pas issus du peuple et qu’ils ne suivent pas l’intérêt général, dès lors, il amène une réflexion sur la représentativité et la gouvernance légitime. Ainsi ce commentaire cherchera à expliciter comment l’abbé Sieyès – dans cet extrait – donne corps au concept de nation et théorise la souveraineté nationale et la représentativité qu’elle entraîne, et pourquoi le fait-il à ce moment-là. Si dans un premier temps l’auteur livre le concept de nation comme l’ensemble de ceux qui travaillent à sa richesse et qui partagent les mêmes droits (I), il expose – dans un second temps – les prémisses de sa théorie de la souveraineté nationale critiquant le système de représentation qui se met en place pour les États généraux de 1789 (II). I. Sieyès, reprend la pensée économique de l’école classique et les principes égalitaires des lumières pour faire du Tiers-État le corps de la Nation. A.

Il définit d’abord la Tiers comme la « nation complète » par sa participation à la richesse du pays. Parlant ligne 2 de « l’homme fort et robuste » au « bras encore enchaîné », Sieyès fait du Tiers, la partie travailleuse de la nation.

Or en effet, ce dernier représentant 98% de la population française, il est composé en grande majorité de paysans, 90 % du Tiers, à cela s’ajoute les commerçants, les artisans et les « proto » industriels.

Ayant lu les penseurs économiques de son époque qui disposent que cette richesse a pour source le travail, le travail de la terre pour les physiocrates, le travail industriel pour la pensée classique initié par A.

Smith en 1777 dans son ouvrage De la Richesse des nations, l’abbé fait du tiers le corps à l’origine de cette richesse.

Dès lors, excluant ligne 18-19 la noblesse du corps nationale « par sa fainéantise », Sieyès pense que le statut national n’appartient qu’au tiers puisqu’il ne peut provenir que d’une contribution matérielle au développement économique et social de la Nation.

Plus que ça il dénonce le caractère parasitaire de la Noblesse qui ne fait que bénéficier, des efforts du Tiers.

Désignant celui-ci comme « entravé et opprimé » ligne 4 il explicite clairement le rôle néfaste des privilèges et du pouvoir de la noblesse dans l’économie du pays.

Or, en effet à la veille des États généraux les propriétaires fonciers pressurisent au maximum les paysans pour augmenter leurs rentes foncières et refusent la libéralisation prônée par les penseurs économiques de l’époque.

Il.... »

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