Cuba de 1950 à 1959 : Histoire

Le retour de Fulgencio Batista

Cuba est, au début des années cinquante, un des pays les plus modernes d'Amérique latine avec un revenu par habitant relativement élevé. Grâce aux exportations de sucre et au tourisme florissant, Cuba bénéficie d’un flux important de devises. Cependant, File, qui dépend économiquement des Etats-Unis, vit sous le règne de la corruption et de l’arbitraire. Le président Carlos Prio Socarrâs, chef de l’aile « Auténticos» du parti révolutionnaire, exerce une répression sévère. Invoquant les manipulations électorales, le général Fulgencio Batista, qui avait gouverné de 1933 à 1940, parfois par personnes interposées, reprend le pouvoir le 10 mars 1952. Son gouvernement populiste inspire la sympathie des syndicats et même des communistes malgré la persistance de la corruption et de la terreur, car il entreprend des réformes sociales. Batista est soutenu par les États-Unis qui voient en lui une garantie contre la progression du communisme en Amérique latine. Les États-Unis craignaient en effet la mise en cause de leur domination économique à Cuba. La nouvelle Constitution de 1952 prévoit en outre l’organisation d’élections, assurant ainsi une démocratisation apparente. Carlos Prio Socarrâs, qui fait désormais partie de l'opposition, fomente lui-même un putsch soutenu par des militaires insatisfaits et par la famille des dictateurs Trujillo, qui domine la république Dominicaine, mais ce putsch échoue. Quant aux «Ortodoxos» du parti révolutionnaire, ils luttent farouchement contre la corruption. Le suicide d’Eddy Chibas (1951), qui occupait une place importante sur la scène politique aux côtés de Fidel Castro, prive ce mouvement d’un chef important. Fidel Castro rêve d’un Cuba «libre de la corruption et de l’influence américaine», moins dépendant des fluctuations des cours du sucre et des importations de denrées alimentaires. Mais il ne croit pas aux voies démocratiques légales pour atteindre ses objectifs et cherche à renverser