Cuba de 1995 à 1999 : Histoire
Publié le 24/12/2018
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Les performances de l’économie cubaine entre 1995 et 1999 sont contrastées et variables. En ce qui concerne les secteurs agricole et agroindustriel, elles restent tributaires des aléas climatiques. Les résultats de la zafra 1998 occasionnent la plus mauvaise récolte de sucre depuis
plusieurs décennies. Le cyclone Lily, en 1997, et une longue période de sécheresse dans les provinces orientales entraînent une chute de toute la production agricole, nécessitant une aide d’urgence du Programme alimentaire mondial (PMA). Pour le secteur minier
exportateur, la chute des cours mondiaux du nickel, qui constitue, après le sucre, la principale source de devises du pays, entraîne une forte contraction des recettes d’exportation. Le seul secteur en progression continue, avec la pêche et le tabac, reste le tourisme. Avec plus d’un

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(européens et canadiens), pourvoyeurs
de 45 % des recettes globales du pays,
cette activité constitue le principal
moteur de la croissance.
Outre les
transferts de fonds des communautés
cubaines à l'étranger, il compense
partiellement le délicit de la balance
commerciale.
Exclue de la
communauté financière internationale,
Cuba ne peut recourir qu'à des prêts à
coun terme à des taux d'intérêts très
élevés.
Les mesures d'assainissement
des finances publiques réduisent le
déficit budgétaire (2 % du produit
intérieur brut en 1999, contre 33 % en
1993) grâce à la limitation des
subventions aux entreprises,
l'introduction des impôts et
l'augmentation des tarifs des services
publics.
Alors que le chômage touche
7 % de la population active, le
gouvernement lance un ambitieux plan
d'amélioration des services du
téléphone, du gaz et de l'alimentation
en eau potable avec un recours aux
investissements étrangers.
Par ailleurs,
Cuba tente de briser son isolement dû
à l'embargo américain décrété en
1961 et renforcé depuis mars 1996 par
la loi Helms-Burton sanctionnant les
entreprises étrangères continuant à
commercer avec Cuba.
Mais l'événement politico
diplomatique le plus important est la
visite en janvier 1998 du pape.
Cette
visite, qui précède la libération de plus
de deux cents prisonniers politiques,
donne l'occasion à Jean- Pau 1 Il de
condamner, d'une part, la nature
autoritaire du régime,
l'emprisonnement d'opposants
politiques et les atteintes à la liberté
de conscience et, d'autre part,
l'embargo américain en appelant « le
monde à s'ouvrir à Cuba et Cuba à
s'ouvrir au monde ».
À la suite de
cette «victoire diplomatique », Cuba
accueille le Premier ministre canadien,
Jean Chrétien, favorable au « dialogue
constructif» avec La Havane (le
Canada, premier investisseur étranger,
annonce des projets dans le secteur
touristique.
multipliant par cinq ses
investissements), resserre ses relations
avec l'Espagne, restaure ses relations
diplomatiques avec les pays de la
région, dont le Guatemala et la République
dominicaine.
Après les
tournées triomphales de Fidel Castro
dans les Cara-.bes, Cuba est admise
comme observateur au sein du groupe
ACP (Afriquc-Cara-.bes-Pacifique).
À cela s'ajoutent la visite à Paris du
vice-président Carlos Lage, le
rétablissement des vols directs entre
Miami et La Havane, ainsi que la
levée de 1 'interdiction des transferts de
fonds de la communauté cubaine de
Miami par Washington, à la suite de la
visite du pape.
Ces avancées
n'entraînent pas cependant la levée de
l'embargo, car le Congrès, dominé par
les républicains, veille à son maintien,
bien que les sanctions contre les
entreprises européennes investissant à
Cuba soient progressivement levées à
la suite d'un compromis entre l'Union
européenne et Washington.
Pour
réduire sa dépendance à l'égard du
dollar, Cuba décide à partir du
l" juillet 1999, d'utiliser l'euro dans
ses transactions internationales.
Sur
1 'île, le gouvernement autorise
l'utilisation du billet vert, et le dollar
devient la monnaie de référence, ce
qui permet à une partie de la
population d'améliorer sa situation
économique.
La réélection du Li der maxima à la
tète du pays par le Parlement cubain
(février 1998) n'apporte pas de
changements dans l'orientation
politique et idéologique de La Havane,
toute transition du socialisme au capitalisme
étant toujours exclue.
Ce qui constitue un prétexte suffisant
pour le maintien de l'embargo par
les États-Unis.
L'économie cubaine,
obligée de s'ouvrir pour éviter la
récession et faciliter le décollage
économique de l'île, présente des
atouts, tels que l'existence de
ressources importantes -sucre, nickel
- et le tourisme, source de devises
indispensables au fonctionnement du
pays et utilisant une main-d'œuvre
nombreuse.
Mais elle a également
plusieurs handicaps : le nombre limité
de produits de base, qui rend le
commerce extérieur de Cuba
dépendant de l'évolution des cours
mondiaux ; la difficulté d'accéder au
marché financier international pour les
prêts à long terme, en raison des
sanctions américaines, du volume des
arriérés de la dette et de l'opposition
des États-Unis à un accord avec le
FMI.
Aux problèmes politien
économiques s'ajoutent la question
institutionnelle, plus paniculièrement
celle de la succession de Fidel Castro,
qui atteint l'âge de 72 ans en 1999.
Enfin, la question des droits de
l'homme reste lancinante : si le refus
des Nations unies de condamner le
pays pour cette raison représente une
victoire pour Cuba, l'arrestation et le
procès intenté à quatre dissidents en
juin 1999 montrent que le régime peut
se durcir à tout moment..
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