De 1970 à 1979 : Japon

La vie politique au Japon æ caractérise par une remarquable stabilité qu’illustre la permanence de gouvernements conservateurs à la direction du pays. Le poste de Premier ministre est occupé en effet pendant toute la décennie par les libéraux-démocrates (PLD ), majoritaires au Parlement. Èisaku Sato, au pouvoir depuis 1964, est réélu en janvier 1970 pour la troisième fois consécutive au poste de Premier ministre. Kakuei Tanaka lui succède en juillet 1972 mais démissionne en novembre 1974 à la suite d’accusations portées contre lui au sujet d’un scandale politico-financier. Son successeur, Takeo Miki, compromis dans le scandale Lockheed, est remplacé en décembre 1976 par son rival au sein du PLD, Takeo Fukuda. Une nouvelle lutte au sein du parti au pouvoir conduit Fukuda à démissionner au profit de Masayoshi Ohira en décembre 1978. Ces changements de Premiers ministres s’expliquent principalement par les conflits au sein du parti libéral-démocrate. Une perte de quelques sièges aux élections législatives de décembre 1972 et un recul sensible en décembre 1976 n’entament pas la position majoritaire du PLD. Son succès est permis par les bons résultats économiques et la division de la gauche. La progression de celle-ci marque néanmoins les différents scrutins.

Dynamisme économique

Le Japon devient au cours de la décennie la troisième puissance économique du monde. La croissance est l’objectif principal des libéraux-démocrates au pouvoir, conformément aux intérêts des centres de décision industriels et financiers. L’industrie électronique et la construction automobile japonaises conquièrent des parts dominantes sur les marchés mondiaux. Grâce à la compétitivité des produits à l’exportation, la balance commerciale est excédentaire, fait notable en période de récession mondiale et d’augmentation des prix du pétrole. La croissance rapide de l’économie japonaise (plus de 6 % par an en moyenne de 1970 à 1980) s’explique par un niveau élevé