De 1970 à 1979 : République FÉDÉRALE D’ALLEMAGNE

L’Ostpolitik de Willy Brandt

Le chancelier Willy Brandt, chef du SPD, conduit depuis 1969 une coalition social-démocrate et libérale avec Walter Scheel, chef du FDP comme ministre des Affaires étrangères. La politique étrangère constitue le véritable lien de la coalition.

Souhaitant une ouverture à l’Est, Willy Brandt engage VOstpolitik, politique de détente et de normalisation des relations avec les pays de l’Est. Un premier pas vers la reconnaissance mutuelle des deux États allemands s’effectue à l’occasion des rencontres à Erfurt (RDA) le 19 mars 1970 et à Kassel (RFA) le 21 mai 1970 entre Willy Brandt et son homologue est-allemand Willi Stoph. Le Traité fondamental réglant les relations futures entre les deux pays est paraphé le 8 novembre 1972 et signé le 21 décembre 1972. Il fait suite à la signature du pacte de non-agression entre l’Union soviétique et la RFA le 12 août 1970 et à la normalisation des relations entre la République fédérale et la Pologne le 8 décembre 1970, reconnaissant la frontière polonaise. VOstpolitik permet aussi la conclusion d’un nouvel accord quadripartite sur Berlin le 3 septembre 1971. En 1973, après l’adhésion des deux Allemagnes aux Nations unies, un traité est signé avec la Tchécoslovaquie. Entre-temps, le chancelier Brandt se voit attribuer le prix Nobel de la paix en 1971 pour sa politique de détente. Parallèlement à l’ouverture à l’Est, l’Allemagne de F Ouest participe activement à la construction européenne. Willy Brandt favorise la concertation politique, tandis que l’amitié réciproque que se portent Helmut Schmidt et Valéry Giscard d’Estaing permet de réduire quelques obstacles au renforcement de la coopération économique et financière européenne. En raison de la solidité de sa monnaie et de l’importance de ses excédents commerciaux, la RFA jouit d’un rôle de premier plan sur la scène européenne et internationale. De plus, l’ouverture à l’Est permet à Bonn de devenir le principal partenaire commercial de l’Europe de l’Est.

À l’intérieur, VOstpolitik du chancelier Willy Brandt est vivement critiquée par les partis chrétiens CDU et CSU. Des dissidences se produisent même au sein de la coalition gouvernementale. En effet, la «motion de défiance constructive » introduite par le président de la CDU Rainer Barzel en avril 1972 contre le gouvernement Brandt est rejetée par deux voix d’écart seulement. Les accords avec l’Est sont finalement ratifiés par le Bundestag pendant l’été 1972.