Des tombeaux pillés

« la montagne thébaine, les pilleurs s'activent plus que ja­ mais.

Les archéologues ont retrouvé par dizaines les compte rendus de procès in­ tentés aux pilleurs profes­ sionnels pris la main dans le sac, mais également aux ou­ vriers et aux fonctionnaires travaillant pour la nécropole et participant d'une manière ou d'une autre aux pillages.

Dénués de scrupules, les pilleurs vont droit au but, c'est-à-dire aux sarcophages royaux, dont ils sont sûrs qu'ils contiennent de l'or et des pierres précieuses.

Une fois délestées de leurs bijoux et amulettes précieuses, les momies sont jetées à terre, abandonnées hors du sarco­ phage qui devait les proté­ ger pour l'éternité.

L'impossi- DE DRÔLES DE CONSULS Au X/X• siècle, les pillages profitent surtout aux collections en formation des grands musées européens, /es premières d'entre el/es étant celles du Louvre, du British Museum, des musées de Turin et Berlin.

Les fonds - magnifiques - de ces collections sont récoltés en quelques dizaines d'années par les consuls installés en Égypte au début du X/X • siècle, à la fin de la domination mamelouk .

Anastasi pour la Suède, Drovetti pour la France et l'Italie, Salt pour l'Angleterre, puis la France, entreprennent une forme de pillage organisé qui vide l'Égypte de ses ultimes trésors .

Louis XVIII refuse d'acheter la première collection Drovetti, aujourd'hui exposée à Turin, mais Charles X acquiert celle du Britannique Salt, qui constitue le premier fonds des collections du Louvre : plus de 4 000 pièces.

Combien de ces chefs-d'œuvre furent acquis auprès des pilleurs ?. »