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Dunkerque évacuée

Publié le 17/01/2022

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28 mai-3 juin 1940 - " Tant que l'on parlera anglais, le nom de Dunkerque sera prononcé avec le plus grand respect ", écrivait le New York Times après l'évacuation de Dunkerque. Quand Churchill, le 4 juin, entra dans la Chambre des communes, les députés l'ovationnèrent debout en scandant ses mots, il déclarait dans sa péroraison : " Nous nous battrons sur les plages, nous nous battrons sur les terrains de débarquement, nous nous battrons dans les champs et dans les rues, nous nous battrons sur les collines nous ne nous rendrons jamais. " Les Anglais - et les Français - s'étaient, effectivement, pendant neuf journées pleines, terriblement battus sur les grèves de la mer du Nord, pour protéger une évacuation sans précédent dans l'Histoire. S'ils s'en étaient sortis avec les honneurs de la guerre, ils avaient frôlé la catastrophe. Le 20 mai, en effet, la situation sur le front semblait perdue : après avoir parcouru 60 kilomètres en quatorze heures, deux divisions de Panzers commandées par Heinz Guderian avaient atteint Abbeville et la mer. La Wehrmacht réalisait le coup de la faucille, et quel coup ! Les armées alliées étaient coupées en deux entre les deux mâchoires de la tenaille, un million d'hommes étaient pris au piège : la meilleure armée française - la Ire, - des troupes belges et tout le corps expéditionnaire britannique, les BEF (British Expeditionary Forces). Les Panzers reçurent alors l'ordre de pivoter vers le nord et les ports de la côte le 24, les avant-gardes de Guderian établissaient six têtes de pont sur l'Aa et parvenaient à Bourbourg, à 15 kilomètres de Dunkerque elles avaient pratiquement le champ libre. C'est alors qu'un ordre impératif les cloua au sol, jusqu'au matin du 27. Trop tard. Les Alliés, en effet, avaient pu se regrouper en hérissons solidement défendus et tenaient pied à pied une sorte de corridor s'étendant de la région lilloise à Dunkerque, sur une centaine de kilomètres de profondeur, et 30 à 40 de largeur. " Opération Dynamo " L'entreprise d'évacuation fut baptisée " opération Dynamo ". Elle dura neuf jours pleins : du mardi 26 mai au jeudi 4 juin. On posait comme postulat que les défenseurs tiendraient bon. Or, le 28 au matin, Léopold III, le roi des Belges, capitulait sans conditions, créant une brèche de 30 kilomètres que Montgomery, avec son savoir-faire et sa brutalité, dut combler in extremis le 29, une fraction des forces françaises était encerclée autour de Lille le " corridor " n'allait plus maintenant que - côté mer - des environs de Dunkerque au petit port belge de Nieuport-les-Bains (en englobant les grèves de Malo-les-Bains, Zuydcoote, Bray-Dunes, La Panne), aux canaux de Bergues à Furnes et de Furnes à Nieuport, côté terre. Bien plus, rassembler en un laps de temps aussi bref une petite Armada n'était pas chose aisée. La Royal Navy détacha 39 destroyers, qui se révélèrent bien adaptés, avec des dragueurs de mines et quelques autres bâtiments. Mais c'était très peu, car la faible déclivité des plages obligeait les navires de fort tonnage à rester au large il fallut donc rassembler des ferries, des chalutiers, des remorqueurs, des péniches, puis faire appel à tout ce qui était disponible, du yacht aux embarcations les plus modestes : il en vint 370, qui reçurent, tout au plus, deux mitrailleuses. Il fallait organiser cette noria entre Dunkerque et Douvres, la route la plus directe était la route Z, longue de 60 kilomètres mais elle était à portée des canons allemands à la hauteur de Calais. La route Y évitait cet inconvénient, mais elle n'était pas à l'abri des vedettes lance-torpilles de la Kriegsmarine. Malgré la vigilance de la RAF, le principal danger venait des airs. Dès que le temps le permettait, la Luftwaffe attaquait le 29 mai, 400 bombardiers, protégés par 180 stukas, s'abattaient sur le périmètre défensif. Dunkerque fut méthodiquement pilonnée, les plages mitraillées, et surtout les bâtiments systématiquement bombardés en mer : le 1er juin, l'amiral Wake Walker, qui supervisait au large les opérations, dut élire un huitième " navire-amiral ", après que les sept autres eurent été coulés ce soir-là, le bilan des pertes était tellement lourd que l'Amirauté avait décidé d'arrêter l'opération au total, près de 250 embarcations furent envoyées par le fond. Des hommes épuisés par la retraite et l'attente Les opérations de rembarquement étaient, pour le moins, incommodes. Il y avait trop d'hommes, et pas assez de bateaux. La plupart de ceux qu'il fallait embarquer étaient épuisés par la retraite ou par l'attente ce fut, au début, une jolie pagaille, et il fallut deux bonnes journées pour rétablir un peu d'ordre et de discipline. Le premier jour, 7 669 hommes avaient pu rejoindre un port allié, 17 804 le second, 47 310 le troisième, 53 823 le quatrième. C'était inespéré. L'Amirauté britannique jugeait que l'opération se terminerait relativement vite. Elle s'était, il est vrai, donné pour tâche prioritaire de rapatrier les BEF, sans prendre en charge les soldats français : c'est ainsi que, dans la journée du 29 mai, il y en eut, tout au plus, 655 sur un total de 47 310 évacués. Les lords de la Mer se retranchaient derrière la convention tacite passée avec l'amirauté française : chacune des marines rapatrierait ses ressortissants. Mais les Français s'étaient floués eux-mêmes. Ils avaient fait de Dunkerque une tête de pont, et non pas un appui temporaire pour l'évacuation. Ils avaient donc amené peu de bâtiments de surcroît, le gros de leur flotte de guerre croisait - comme il l'avait été entendu depuis toujours avec les Britanniques - en Méditerranée. Lorsque la situation devint désespérée dans le périmètre défensif de Dunkerque - et elle l'était d'autant plus que les BEF rembarquaient - le déséquilibre patent devint un problème politique. Des incidents, fort déplaisants, se multipliaient : soldats français brutalisés, ou rejetés à la mer, parce qu'ils prenaient la place d'un honorable membre des BEF. Sans doute, ils restaient relativement isolés, mais les chiffres étaient, eux, sans appel : au 30 mai, sur 126 000 hommes rembarqués, moins de 15 000 Français. Churchill sentit le danger : les griefs entre Français et Britanniques étaient suffisamment nombreux pour qu'il faille éviter d'en ajouter un de taille. Il viola son propre cabinet de guerre, qui préconisait le rapatriement d'une quantité " convenable " de Français, et ordonna que la Royal Navy en embarquât un nombre " équivalent ". Lors du conseil interallié qui se tint à Paris, le 31, il répondit aux remarques particulièrement aigres de Weygand, en lançant, avec son style inimitable : " On partage tout, bras dessus, bras dessous. " Et, de fait, dans la journée du 1er juin, les Français furent plus nombreux (35 013) que les Britanniques (29 416) à être évacués. L'Amirauté britannique, dans un dernier sursaut d'énergie, lança même un appel supplémentaire à tous les équipages civils et militaires. L' " opération Dynamo " se poursuivit, malgré les pertes et la pénétration des divisions allemandes dans le périmètre, pendant trois nuits. Le 4 juin, à 3 h 20, le Shikari, chargé à ras bord de soldats français, quittait le môle de Dunkerque et effectuait la dernière rotation. A 10 heures, le drapeau à croix gammée flottait sur la rade. En neuf jours, 338 226 combattants avaient pu être évacués la Wehrmacht mit la main sur quelque 35 000 soldats la quasi-totalité étaient des Français, dont la plupart avaient participé aux combats d'arrière-garde.

« Le sauvetage de centaines de milliers de soldats alliés encerclés par les troupes allemandes 23 mai 1940 24 mai 1940 25 mai 1940 26 mai 1940 27 mai 1940 28 mai 1940 29 mai 1940 30 mai 1940 Formation Arrêt des blindés Boulogne aux mains de la poche de Dunkerque allemands des Allemands sur I'Aa LEcc MIRACLE DE DUNKERQUb Entre le 27 mai et le 4 juin 1940 , plus de 300 000 soldats, Britanniques et Français , sont ér«llés ,., _, à partir de Dunkerque pour gagner la Grande-Bretagne .

Opéré sous les feux de la Luftwaffe et des batteries allemandes, ce repli, par son ampleur , constitue incontestablement un succés tactique .

Pour autanL l'évacuation de Dunkerque signe, sur le plan stratégique, le formidable échec des armées françaises défaites en moins de quinze jours sous les coups de la Wehrmacht le Premier ministre britannique Winston Churchill , d ' ailleurs ne s'y trompe pas qui, dés le 5 juin, proclame sur les ondes de la BBC que «les guerres ne se gagnent pas par des évacuations ».

La joie que laissent éclater tous ceux qui ont pu échapper à l'enfer des plages du nord de la France -et pour eux, il s'agit bien du • miracle de Dunkerque • -masque une réalité terrible : la France est à genoux .

Quant à la Grande­ Bretagne , si sa volonté de poursuivre le combat est intacte , elle manque du premier canon pour résister aux entreprises allemandes .

Churchill demande au général Gamelin , chef des armées françaises : «Où sont les réserves stratégiques? Où est la masse de manœuvre?» .

Et Gamelin de répondre : «Il n 'y en a aucune », avant d'ajouter qu'il considère la bataille comme perdue .

• Pour les Allemands , qui viennent de percer le front français en son centre , se pose alors la question de la direction qu'il convient de prendre.

le général Franz Hadler , chef d 'état-major de l'armée (OKH) est partisan de poursuivre en direction du sud-. »

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