Egypte de 1950 à 1959 : Histoire

« Cherchant à obtenir un prêt de la Banque mondiale, Nasser sollicite l'aide des Américains, lesquels, après s'être montrés favorables, reviennent b ru squ ement sur leur attitude le 19 juillet 195� sous la pression du secrétaire d'Etat John F.

Dulles, qui redoute les conséquences de l'accord de livraison d'armes conclu entre l' É gy pte et la Tchécoslovaquie.

Le 26 juillet 1956, Nasser réplique par la nationalisation de la Compagnie du canal de Suez.

Londres et Paris, dont les intérêts financiers sont mis en cause, convoquent alors deux conférences réunissant les utilisateurs du canal et exigent la mise en place d'une commission de contrôle.

Bien qu'un accord avec l'Égypte eût été possible, les Français et les Britanniques, principaux actionnaires de la Compagnie du canal, prépar en t une intervention militaire.

Le 29 octobre 1956, Israel, encouragé secrètement par Londres et p�r Paris, lance une opération contre I'Egypte; les forces israéliennes occupent sans coup férir toute la péninsule du Sinaï avec le port de Charm el-Cheikh.

Le 30 octobre, Paris et Londres adressent un ultimatum aux belligér�nts, mais nominalement destiné à l'E gy pte , les obligeant à se retirer à 16 km du canal.

Après le rejet de l'ultimatum par Le Caire, des parachutistes français et britanniques, soutenus par des troupes de débarquement et une puissante force aéronavale, occupent la zone du canal.

Immédiatement, le canal est obstrué et les Syriens font sauter les stations de pompage de l'oléoduc reliant l'Irak à la Méditerranée.

C'est alors que l'Union soviétique et surtout les États-Unis imposent un cessez-le feu.

Des forces de l'ONU (Casques bleus) sont envoyées au Sinaï pour surveiller le respect du cessez-le-feu.

Après avoir subventionné les travaux de dégagement du canal de Suez, rouvert à la navigation en 1957, les actionnaires de la Compagnie s 'en gagent à verser des dommages et intérêts à l'Égypte.

Nasser parvient ainsi à renforcer son prestige à l'intérieur de son pays, mais aussi au sein des pays arabes.

Ceux-ci voient en lui, en dépit de sa défaite militaire, l'homme qui a réussi à faire reculer les anciennes puissances colonisatrices.

La RAU Le 21 février 1958, Nasser fait ratifier par référendum l'union de l' Égy pte et de la Syri e, sous le nom de République arabe unie, à laquelle se joi nt le Yémen dès le mois suivant.

La fusion demandée par les Syriens est acceptée par l'Égypte qui impose ses conditions.

Il s'agit presque d'une annexion de la Syrie -considérée désormais comme la provin�e septentionale de la RAU - par I'Egypte dont la population représente les cinq sixièmes de celle de l'ensemble de la République.

Nasser en devient le président.

Deux tiers des sièges du Parl em� nt commun sont occupés par des Egyptiens.

La législation et le système étatique égyptiens sont imposés à la «province du Nord».

Les partis politiques syriens, y compris le Baas, principal artisan de la fusion, sont interdits au profit de l'Union nationale égyptienne.

Le pouvoir se concentre essentiellement au Caire.

Cette fusion, qui marque un progrès décisif du panarabisme nassérien, suscite un mécontentement croissant parmi la population syrienne, qui refuse l'hégémonie égyptienne.. »