El-Alamein

Montgomery dresse les plans de sa plus grande bataille. Après le revers essuyé lors de la bataille d'Alain Halfa, Rommel adopta une politique défensive. Ses hommes étaient épuisés, ses réserves de carburant sérieusement réduites et ses lignes d'approvisionnement plus allongées que jamais De plus, Rommel était un homme malade, qui avait avant tout besoin de se reposer. Le 23 septembre, il partit pour la station autrichienne de Semmering, laissant le général Stumme exécuter ses instructions. Le malheureux général, qui souffrait d'hypertension, fit construire un réseau très dense de barbelés et de champs de mines s'étendant sur une ligne d'environ 65 km de la côte à l'infranchissable paysage lunaire de la dépression de Kattara. Après avoir constitué une première ligne de défense, composée surtout de divisions italiennes à proximité des champs de mines, Stumme divisa ses principales armées en deux groupes. De la côte jusqu'à un point au niveau de la crête de Miteirya, il disposa la 15e armée de Panzer et la division blindée «Littorio». Le groupe Sud, composé de la 21e armée de Panzer et de la division blindée «Ariete», stationnait sur une ligne s'étendant pratiquement de l'arrière de la crête de Ruwei-sat jusqu'au plateau El Taqa. Enfin, la division «Pavia» défendait l'extrême droite, tandis que le général avait placé en réserve les hommes et les véhicules de la 90e division légère le long de la route de la côte. De l'autre côté des barbelés, Montgomery s'occupait pendant ce temps à concentrer des forces plus importantes encore. Considérant que la prochaine bataille serait décisive, il refusait d'être bousculé dans ses préparatifs. Aussi attendit-il de pouvoir disposer de 195000 hommes (contre 104 000 pour l'Axe), de 1020 blindés (contre 490), de 2300 canons (contre 1200), et de 530 avions opérationnels (contre 350), avant de se déclarer prêt. La 8e armée se composait de trois corps. Au nord, à El-Alamein, le 30e corps avait pour mission de «percer deux couloirs dans les défenses ennemies et les champs de mines». Les blindés du 10e corps (les 1re et 10e divisions) avanceraient alors en force et occuperaient ceux-ci, pendant que l'infanterie du 30e corps anéantirait les noyaux de résistance ennemis. Au sud, le 13e corps devait attaquer de front les champs de mines et profiter d'avancer par n'importe quelle brèche. La nuit du 23 octobre, l'artillerie de la 8e armée déclencha un bombardement massif: fa première phase de la bataille avait commencé.