Devoir de Philosophie

empire du songhaï

Publié le 09/04/2022

Extrait du document

III. ÉMANCIPATION DE L’EMPIRE Au VIIe siècle de notre ère, alors que l'un des derniers princes régnait sur le royaume, déjà vieux, de Ghâna, un autre État se fondait sur le bief oriental du Niger, qui était appelé à exercer lui aussi, mais bien lus tard, l'hégémonie sur la majeure partie du Soudan. Des Berbères, a-t-on parfois dit, se seraient fait reconnaître comme chefs par une petite population de pêcheurs résidant à Gounguia ou Koukia, dans l'île de Bentia ou en face de cette île, à quelque 150 kilomètres en aval de Gao. Leur dynastie, dite des dia ou des za, demeura au pouvoir de 690 à 1335. Vers l'an 1000, ils transférèrent leur capitale de Gounguia à Gao, fondé alors depuis plusieurs centaines d'années, et leur royaume prit le nom de Songhaï ou Songoï, qui était aussi, semble-t-il, celui des habitants. Ce royaume était à cette époque strictement limité aux bords et aux îles du Niger, depuis Bamba au Nord jusqu'aux limites septentrionales du Noupé, dans la direction du Sud, et à une bande de territoire située à l'Est du fleuve. C'est vers la même date que le dia alors régnant, Kossoï ou Kossaï, se convertit à l'islam. Peu à peu, l'influence du Songhaï se fit sentir jusque dans la région de Tombouctou, dont la fondation en tant que ville remonte, admet-on généralement, au début du XIIe siècle, jusque dans la zone des lacs et des inondations du Niger et même jusqu'à Oualata. Cependant, un puissant rival s'était levé dans l'Ouest, sur le bief occidental du Niger : l'empire du Manding ou Mali. En 1325, les troupes de l'empereur mandingue Gongo-Moussa ou Kankan-Moussa s'emparent de Gao et le Songhaï devient vassal du Manding. Dix ans plus tard, la dynastie des dia est remplacée par celle des sonni, soun, san ou chi, qui appartenait d'ailleurs à la même famille. Le premier prince sonni du Songhaï, Ali-Kolen (ou Ali-Kolon ou Ali-Golom), inaugura ce que l'on appellera le Second empire songhaï, en secoua en partie la tutelle du Manding (Empire du Mali) dès 1335, en rompant les liens de vassalité qui attachaient le Songhaï au Mali; toutefois Tombouctou et Oualata demeurèrent au pouvoir de ce dernier État, ainsi que la région des lacs, le Massina (Macina) et Djenné, et le Mali resta encore quelque temps un empire puissant. Un siècle après, vers 1430, le chef touareg Akil parvint à chasser la garnison mandingue de Tombouctou et à se rendre maître de cette ville, qui tomba ensuite entre les mains l'empereur du Songhaï le sonni Ali, dit Ali-le-Grand, (30 janvier 1468). Celui-ci entrait en vainqueur à 4 Djenné vers 1473 et, après avoir annexé à son royaume la région des lacs et Oualata, enlevait à l'autorité du mansa mandingue une bonne partie du Massina, où des Peul venus du Termès, obéissant à un chef de la famille Diallo, s'étaient installés vers le début du XVe siècle avec l'autorisation du gouverneur mandingue du Bagana. Ali donnait ainsi pour la première fois au Songhaï une extension qui en faisait un concurrent redoutable pour l'empire mandingue. Cependant, tandis qu'Ali, grisé par ses conquêtes, passait son temps en débauches et en persécutions contre les musulmans, - musulman lui-même, il a laissé parmi ses coreligionnaires la réputation d'un impie - le roi des Mossi du Yatenga vint ravager le Macina (1477) et s'avança jusqu'à Oualata qu'il pilla (1480). Cette incursion hardie à travers son royaume fit réfléchir le sonni Ali, qui ne trouva rien de mieux, pour pouvoir à l'avenir secourir rapidement Oualata, que de relier cette ville à Tombouctou par un canal partant, de Ras-etmaa et devant mesurer près de 250 kilomètres de long, Pendant qu'il commençait à le faire creuser, on lui annonça que les Mossi du Yatenga avaient de nouveau envahi ses États; il marcha aussitôt contre eux et parvint à leur faire rebrousser chemin, mais, au cours de l'expédition, il se noya en traversant un torrent, le 6 novembre 1492.

« PLAN INTRODUCTION I. II. SITUATION GÉOGRAPHIQUE ET CLIMATIQUE L'HISTOIRE DES SONGHAÏ III. ÉMANCIPATION DE L’EMPIRE IV. L'ÂGE D'OR DES ASKIA V. LA CHUTE DU SONGHAÏ CONCLUSION 1. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles