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songhaï, Empire

Publié le 13/04/2013

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songhaï, Empire, empire dominant le Soudan occidental au XVe et XVIe siècle, établi sur la boucle du Niger et dans la vallée du Sénégal, qui fut formé à partir du royaume de Gao fondé par le peuple songhaï.

L'émergence de l'Empire songhaï, qui se fit au détriment de l'empire du Mali, fut favorisée par le développement du commerce transsaharien. Son histoire nous est mieux connue grâce au développement des relations avec les pays musulmans de tradition écrite, aux travaux des lettrés et des copistes musulmans de Tombouctou ainsi qu'au sauvetage, à la fin du XIXe siècle, des manuscrits de cette époque.

Les Songhaï, une population originaire du Dendi, région au nord de Niamey, au Niger, avaient établi un petit royaume à Gao, un marché important au confluent du Niger et d'un de ses affluents asséché, le Tilemsi. Au milieu du XIVe siècle, les Songhaï commencèrent à secouer la tutelle de l'empire du Mali, et finirent par dominer la région sous leur chef Sonni Ali Ber. Celui-ci structura l'administration et forgea une armée efficace : développement de la cavalerie, décisive en saison sèche et construction d'une flotte de grandes pirogues, indispensable en période de hautes eaux. Ses cavaliers s'emparèrent de Tombouctou, en 1468, et sa flotte de quatre cents pirogues assiégea Djenné, imprenable par terre, cinq ans plus tard. En s'emparant de ces villes marchandes, le royaume de Gao pouvait contrôler le commerce entre la forêt (noix de cola), la savane (mil), le désert (sel) et le monde arabe (produits de luxe).

Bien que converti à l'islam, Sonni Ali resta toujours très imprégné de la religion traditionnelle et, sous son règne, on assista à un retour à l'animisme. À sa mort, en 1492, son fils lui succéda, mais il fut rapidement écarté par le chef de l'armée, Mohammed Sylla, un musulman rigoriste. L'exclamation de déception qui échappa, à l'annonce du coup d'État, aux filles du souverain déchu — « a si kyi ah « (« non ! il ne sera pas le chef «) — fut reprise comme titre dynastique par les nouveaux gouvernants de l'Empire songhaï, les Askia.

Revenu d'un pèlerinage à La Mecque avec le titre de calife (successeur du messager de Dieu, dirigeant de la communauté musulmane) pour le Soudan, Askia Mohammed fut le véritable édificateur de l'Empire songhaï. À sa plus grande extension, cet empire centralisé s'étendait sur 2 500 km d'est en ouest, de l'embouchure du Sénégal aux confins du Tchad et des cités haoussa du Nigeria. Au nord, il contrôlait les salines de Tehrazza essentielles pour les échanges avec la savane et la forêt, mais il ne put avoir raison des Mossi du Burkina. Askia Mohammed relança l'islamisation et laissa derrière lui une réputation de puritain intransigeant, que transmirent les griots. Devenu aveugle, il fut déposé par ses fils qui se disputèrent aussitôt le pouvoir.

Le dernier des grands souverains songhaï fut Askia Daoud. Il ne put cependant que retarder la mainmise du Maroc sur l'empire. Le sultan Ahmed el-Mansour s'empara d'abord des salines de Tehrazza, portant un coup important au commerce songhaï, puis lança une expédition commandée et contrôlée par des renégats chrétiens équipés de canons et de mousquets. Les armes à feu firent pour la première fois leur apparition au sud du Sahara. En 1591, à Tondibi, sur les bords du Niger, le bruit du canon affola les troupeaux de bœufs, dont les Africains comptaient se servir pour charger leurs adversaires. Cependant, El-Mansour, qui pensait mettre la main sur l'or du Soudan, fut déçu de cette conquête, car un rapport envoyé par le chef de ses mercenaires signalait que le palais du chef de Tombouctou n'arrivait pas à la hauteur de la demeure du chef de ses âniers. Les gouverneurs marocains, appelés Zarma (de l'arabe al-Rami « tirailleur «) par la population, relâchèrent leurs liens d'allégeance au sultan marocain, et se fondirent dans la population.

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