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ENCYCLOPEDIE: Nuremberg (procès de)

Publié le 17/01/2022

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nuremberg

Procès intenté par les Alliés (20 novembre 1945 - 1er octobre 1946) à Nuremberg en Bavière, ville symbole du nazisme, à l'encontre des dirigeants allemands accusés de crimes de guerre, de crimes contre la paix et contre l'humanité. - Sont condamnés à mort : Goering, Keitel, Jodl, von Ribbentrop, Rosenberg, Frank, Frick, Streicher, Kaltenbrunner, Sauckel, Bormann, Seyss-Inquart. Goering se suicide dans sa cellule, les autres sont pendus le 15 octobre 1946. - Sont condamnés à la prison : Hess, Funk et Raeder (à perpétuité), von Schirach et Speer (20 ans), von Neurath (15 ans), Dönitz (10 ans). - Sont acquittés : von Papen, Schacht, Fritzsche. - Sont déclarées organisations criminelles : la SS, la Gestapo, l'appareil dirigeant du parti nazi (NSDAP). Les procès intentés par les tribunaux militaires américains visaient des médecins, des généraux, des dirigeants de l'IG-Farben et des membres de la SS.

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« • Afin d'assurer la marche de l'économie allemande, les services de Fritz SniiCkel ont réquisi­ tionné quelque huit millions de travailleurs .

Considérés comme de véritables esclaves, ces hommes et ces femmes ont été employés dans les mines, les usines ou les exploitations agricoles du Reich .

le tribunal s'attarde aussi sur ces quatre millions de prisonniers de guerre que l'Allemagne , malgré les conventions internationales , a utilisé ~ des travaux de déminage ou de fortifications ~ proximité du front • Mais c'est incontestablement la projection d'un film sur l'univers concentrationnaire nazi qui soulève le plus l'indignation et l'horreur.

les images de Buchenwald, de Dachau et de Mauthausen sont proprement insoutenables .

Certains accusés détournent même la tête, refusant de regarder l'écran .

• Avec la lecture ~ l'audience d'un exemplaire du procès -verbal de la conférence de Wannsee du 2 janvier 1942 , le tribunal touche au cœur du projet racial du régime nazi, l'exterm ination des juifs d 'Europe, ~ savoir la « solution finale » : 11 millions d'hommes , de femmes et d'enfants sont concernés.

le té moignage de Rudolf Hôss , responsable du camp d 'Auschwitz de mai 1940 ~ novembre 1943 puis chef de l'office central des camps de concentration , se révélera accablant pour les accusés.

Enfin, un rapport d'AdoN EidiN1111 (responsable de la question juive de l'Office central de sécurité du Reich) daté de 1945 indique que 5 à 6 millions de juifs ont été anéantis.

• Les témoignages sollicités à la barre mettent aussi en lumière l'Imp itoyable répression condu ite contre le ghetto de Varsovie, les maquis , les résistants .

On découvre aussi les massacres et les exécut ions collectives commises dans le cadre des guerres d 'agression entreprises par Hitler.

1--------------1 · Enfin , pour terminer, le tribunal LA CONTIOVEISI AUTOUI DE KATYN • Lors de la préparation du procès de Nuremberg.

le procureur soviétique crée une véritable surprise en mentionnant le -.en tle .,_ dans l'acte d 'accusation Oe 13 avril 1943 , la radio de Berlin avait annoncé la découverte , dans la for~ de Katyn, prés de Smolenslc, d'un charnier renfermant les cadavres de plusieurs milliers d'officiers polonais) .

Américains et Britanniques s'y opposent avant de s'Incliner devant l'assurance du procureur soviétique, le colonel Pokrovsky .

C'est à ce dernier que revient donc la charge de soutenir l 'accusation contre les Allemands dans l'affaire de Katyn .

• Le procureur met en cause le 537' régiment de transmissions stationné dans le secteur de Katyn : mais l'audition d 'officiers appartenant ~ cette unité renwie au néant les preuves soviétiques.

Et dans la mesure où le gouvernement polonais de Varsovie, aux ordres de Moscou, n'a pas fait mention de Katyn sur la liste des crimes allemands , l ' affaire s'éteint d'elle-même.

• Cité par l'acte d'accusation , le crime de Katyn ne ligure donc pas à charge des Allemands dans le verdict de Nuremberg.

C'est peu d'écrire qu'il s'agit là d'une véritable défaite pour Staline , car le crime allemand n 'ayant pas été retenu dans le verdict de Nuremberg.

le NKVD faisait donc figure de seul coupable , bien qu'il ne tot désigné ni comme tel ni jugé .

consacre un mois entier~ la part prise dans la polit ique nazie par les grands organ ismes du Reich : notamment le cabinet de guerre, la direction du parti, la 55 (police militar isée du parti nazi), le SD (services de sécurité ) , la SA (sections d 'assaut) , la Gestapo (police politique) et le commandement de l'armée .

• Tous les accusés plaident « non coupables ».

•AfFIIEUX.

AFFIEUX» • À partir du mois de mars 1946, la parole est~ la défense .

la plupart des inculpés font preuve de caractère, ~des degrés d'expression divers cependant.

Streicher, Kaltenbrunner, Franck.

Sauckel, Rosenberg semble apathiques.

De toute évidence , ils savent qu'ils ne peuvent espérer aucune indulgence du tribunal et peinent ~ cacher le mépris que leur inspirent ceux qui, à l'Instar de Speer, Fritzsche ou Schirach , confessent une part de responsabilité .

Quant~ Ribbentrop , il apparaît faible, falot inconsistant • les militaires entendent se démarquer des autres accusés .

Soldats avant tout ils ont obéi aux ordres et refusent d'être assimilés aux dérives raciales du régime.

Au cours de la projection du film sur les camps , on entend Dônitz murmurer« affreux.

affreux ».

Pour sa part Hans Frank.

pourtant en charge du gouvernement général de Pologne sur le territoire duquel ont fonctionné la plupart des camps d'extermination (Treblinka , Sobibor , Belzec) , finit par s'écrier : « Mille années ne pourront s 'écouler sans que les fautes de l'Allemagne soient oubliées .» • Von Papen, Neurath et Schacht man~estement convaincus de leur supériorité intellectuelle, se tiennent ~l'écart des autres accusés.

UN PUSONNAGE DOrt DEQU~SD~OUQUH • Deux accusés sortent manifestement du lot Hess , comme étranger à lui-même , et Ciirlng, omniprésent.

Ce dernier entend mettre ~ profit le procès pour s'autoglorifier .

• Tout au long des débats , il affiche un cynisme insolent allant jusqu '~ se réjouir d 'être considéré comme l'un des grands responsables du régime .

D'ailleurs , sa parfaite connaissance des rouages du système nazi lui permet ~ plus ieurs reprises , de contrer le procur eur général américain, Robert H .

Jackson .

• De Gôring.

un des magistrats dira : « On se trouvait en présence d'un personnage doté de qualités diaboliques, habile , adroit mielleu x.

débordant de ressources .

» • De fait au mépris de toute évidence, le chef de la Luftwaffe nie avoir eu conna issance d u massacre des juifs.

Toutefo is , l'avocat général britannique finit par le prendre en contradiction .

Comment lui, Gôring.

peut -il prétendre être un des personnages clés du régime et ignorer la politique d'exterminat ion voulue par Hitler ? • Rudoff Hess, pour sa part , semble incapable de suivre les débats .

Depuis qu'il s'est envolé en mai 1941 pour atterrir en ~cosse dans le dessein de conclure une paix séparée avec la Grande-Bretagne , l'homme para ît s'être retranché du monde extérieur.

Des psychologues britanniques diagnostiquent une amnésie .

A plusieurs reprises , il demeure plongé dans un livre , donnant l'Impression d'être totalement étranger au procès qui se déroule.

• Globalement les accu sés adoptent une même ligne de d éfense , ~ quelques variantes près .

Tous n'ont fait qu'obéir aux ordres , absorbés par leurs taches , ils n'avaient pas conna issance des entreprises des autres services et organismes du Reich.

Loyauté à l'Allemagne ne saurait être synonyme d 'une quelconque responsabilité .

l!jlilijj3fJ:il LA SENTENCE • le 30 septembre 1946 est donnée lecture du jugement.

Ribbentrop , Kaltenbrunner, Rosenberg.

Frank.

Bormann (par contum ace), Frick.

Sauckel , Seyss-lnquart Stre icher , Keitel , lodi et Gôring sont condamnés à mort Hess , Funk et Raeder sont condamnés ~la prison ~vie.

Speer et von Schirach écopent de 20 ans de prison , Neurath de 15 ans et Dônitz de 10 ans.

Sclloclrt.

von l'tlpe11 et Fritzsche sont déclarés non coupables .

Quatre organisat ions sont déclarées criminelles : le parti nazi , la SS, le SD et la Gestapo .

• les condamnés à mort s'Insurgent contre la pendaison qu'ils jugent humiliante .

« la mort par pendaison, cela du moins je ne le mér itais pas, s'exclame Jodl.

La mort trés bien, il faut que quelqu 'un porte la responsabilité .

Mais ça [ ...

],je ne l'ai pas mérité .» • !:exécution a lieu dans la nuit du 15 au 16 octobre , dans le gymnase de la prison.

Une quarantaine de personnes sont admises ~ assister ~ l'exécution , dont huit journalistes tirés au sort la dernière soirée des condamnés se déroule dans le calme.

lE SUICIDE DE CiOIJNG • Pourtant un événement vient troubler la mécanique de l'ultime phase du procès .

En effet à 23 h 45, s o it une heure avant le début de l'exécution , une rumeur se répand dans les couloirs de la prison : Gôring vient de se suicider .

Alerté par des raies et des gémissements en provenance de la cellule de l 'ancien chef de la Luftwaffe, une sentinelle a donné l 'alerte .

Trop tard .

Gôring est mort On trouve des éclats de verre dans sa bouche et au pied du lit.

une douille de métal ayant contenu l'ampoule renfermant le poison .

Le colonel Andrus en charge de la prison est décomposé .

Quant aux Soviét iques , ils laissent éclater leur colère : « Dites b ien à cet officier américain que jamais un pareil scandale ne se serait produit en Union soviétique.

» • Quo i qu'il en soit.

le !UIIclde de GOring n'a pas pour effet de retarder la mise en œuvre de la sentence.

A 2 h 30, le 16 octobre, tout est terminé .

Il n'est pas prévu de sépulture pour les hommes qui viennent d 'être pendus.

Les corps sont transférés ~ Munich et les cendres jetées « dans une rivière , quelque part en Allemagne ».

le nom de cette riviè re est en effet tenu secret (ce sera en fait dans l 'Isar).

UN Plods CONTIOVUSt • le proc ès de Nuremberg cont inue de poser des questions .

Ainsi , certains se demandent s'il s 'est agi d'un procès équitable ou s'il n 'a été que l'instrument de la vengeance des Alliés comme a pu le souligner Gôring à plusieurs occasions.

La question de la légitimité de la présence de l'URSS au rang des juges est souvent évoquée.

En effet.

est-il possible d'accuser seul le Reich d'agression contre la Pologne alors que les protocoles secrets du ptiCfe Rlbbelltrop-Molotov du 23 août 1939 prévoyaient l'entrée de l'Armée rouge dans la partie orientale du pays? Préférant ne pas répondre ~ ce type d'Interrogation, le tribunal aura jugé plus prudent de rejeter toute allusion concernant la guerre de Finlande (déclenchée par l 'URSS) ou le rattachement des pays baltes ~ l'Union soviétique, une conséquence directe du pacte d'août 1939.

De même, les Soviétiques ne parvinrent pas ~ rejeter sur les Allemands le crime qu'eux -mêmes avaient commis ~ Katyn .

• Concernant la guerre sous-marine ~ outrance qui devait constituer l'essentiel de la mise en accusation des amiraux allemands, le tribunal a dû faire machine arrière dans la mesure où les Alliés ont pratiqué le même type de combat sur mer.

Ainsi, Dônitz a été condamné pour avoir mené une guerre d'agression , une inculpation sujette ~ caution eu égard ~ son grade ~ la veille de la guerre.

• Mais, en dépit de ces réserves, il reste que les hommes qui ont comparu ~ Nuremberg étaient associés ~ une incroyable collection de crimes , dont la plupart s'Inscrivaient en totale contradiction avec les conventions internationales .

UNE DilNAZIRCAnON INACHME • Dés que la victoire leur est acquise, les Alliés mettent en place une vaste entreprise destinée à effacer l'empreinte de la doctrine nazie .

• La dénazification ne se réduit donc pas au seul procès de Nuremberg .

Ainsi, les Occidentaux, aprés avoir arr~é dés la fin de la guerre plus de 150000 personnes suspectées d'être des criminels nazis, entreprennent d 'épurer l'administration et les secteurs dés de la vie sociale .

• les Américains confient 738 000 • cas graves • à des commissions d'épuration composées d'Allemands .

Les Britanniques ne procèdent pas ~ un tel recensement de masse, mais se réservent les cas les plus graves et n'accordent qu'un rôle consultatif à des commissions émanant du conseil de la zone .

Dans la zone française, la dénazification est confiée à des comités provinciaux.

• En août 1946, une première amnistie intervient dans les trois zones occidentales et concerne 1,2 million de personnes nées après 1919 .

A l'occasion de Noël, 85% des cas encore en suspens bénéficient d'une nouvelle amnistie .

En 1947 , les Occidentaux décident que l'heure est à la reconstruction du pays .

!:épuration n'aura été de fait qu'ébauchée.. »

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