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Étienne Marcel, éphémère «roi de Paris»

Publié le 05/09/2013

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Pourtant, chaque fois qu'il le peut, le dauphin s'oppose aux initiatives d'Étienne Marcel. Exaspéré par cette résistance, le prévôt des marchands déci­de d'agir et d'inciter les Parisiens à se soulever.

 

Le 22 février 1358, une émeute, partie de l'île de la Cité, réveille la capitale. Ils sont bientôt quelque trois mille à défiler dans les rues en exprimant bruyamment leur colère. Qui les mène ? Le nom d'Étienne Marcel circule de toutes parts. Et voilà que devant la cathédra­le Notre-Dame, les révoltés croisent Renaud d'Acy. Le conseiller du roi Jean rentre de Londres, avec les bases d'un traité qui accorderait la moitié de la France aux Anglais et dont chacun commente l'injustice. La paix ne se fera pas au détri­ment du pays ! Le diplomate est moqué, injurié et rossé.

« dauphin -le futur Charles V le Sage -la Grande Ordonnance de mars 1357 par laquelle il espère accéder à l'exécutif .

Conforté dans sa détermina­ tion, Étienne Marcel décide de réaliser une politique de réformes au plan communal.

Dès le début de l'année 1358, il organise des réunions publiques, impose sa discipli­ ne aux bourgeois et crée une sorte de milice à laquelle il donne pour insigne le chape­ ron rouge et bleu .

À la fois par conviction politique et par ambition personnelle , il rêve d 'une constitution communale.

En ces temps troublés et incer­ tains, Paris redoute les inva­ sions les plus diverses, anglai­ se, allemande ...

et imagi­ naires . ..

Étienne Marcel y voit un signe .

li doit défendre sa ville, la fortifier, la protéger .

Le nouvel homme fort de la capita­ le fait bâtir des murailles, creu­ ser des fossés .

Un «roi» contre un dauphin En l'absence de Jean le Bon , Étienne Marcel, ce «roi de Paris », est bien déterminé à s'arroger le pouvoir .

Face à cet homme , fort de l'expérience de ses 43 ans, le dauphin Charles, avec ses 20 ans encore tendres, paraît incapable de faire le poids.

D'ailleurs le flou poli­ tique est tel, les pourparlers de paix semblent si nébuleux , que nul ne sait exactement où en est le royaume.

Pourtant , chaque fois qu'il le peut, le dauphin s'oppose aux initiatives d'Étienne Marcel.

Exaspéré par cette résistance, le prévôt des marchands déci­ de d'agir et d'inciter les Parisiens à se soulever.

Le 22 février 1358, une émeute , partie de l 'île de la Cité, réveille la capitale .

lis sont bientôt quelque trois mille à défiler dans les rues en exprimant bruyamment leur colère.

Oui les mène ? Le nom d'Étienne Marcel circule de toutes parts.

Et voilà que devant la cathédra­ le Notre-Dame, les révoltés croisent Renaud d'Acy .

Le conseiller du roi Jean rentre de Londres, avec les bases d'un traité qui accorderait la moitié de la France aux Anglais et dont chacun commente l'injustice .

La paix ne se fera pas au détri ­ ment du pays ! Le diplomate est moqué, injurié et rossé.

Au Louvre! Soudain s'élève une clameur : «Au Louvre !».

Étienne Marcel va affronter son rival.

La foule se précipite et entre dans le palais royal sans rencontrer de résis­ tance .

Une partie des émeu­ tiers parvient jusqu'à la chambre même du dauphin , qui se trouve en compagnie de deux de ses conseillers , les maréchaux de Champagne et de Normandie.

Une scène d 'une brutalité inouïe s'ensuit.

Sous les yeux du dauphin, les maréchaux sont massacrés.

Charles sent sa dernière heure venue ...

Si le « roi de Paris » épargne physiquement l'héri­ tier du trône, il s'en prend à son honneur et son amour-propre .

li s'avance vers lui et le coiffe de son chaperon rouge et bleu aux armes de Paris «en s igne de EDITIO NS ATLAS UN ÉPILOGUE SANGLANT À la suite des émeutes de février 1358, Étienne Marcel s'efforce de propager la révolte en province et, le 14 mars, fait nommer le dauphin Charles régent.

Mais le jeune prince parvient à fuir la capitale, en pleine nuit et grâce au dévouement de deux bateliers.

li rallie à sa cause la noblesse de Picardie et d'Artois ainsi que les états de Champagne.

Puis il convoque les états généraux de langue d' o"tl à Compiègne et isole Paris.

Ce blocus incite la bourgeoisie à rejoindre le parti royaliste et provoque un vif mécontentement parmi la population.

Étienne Marcel n'a d'autre ressource que de s'allier à Charles le Mauvais, roi de Navarre et ennemi juré de Jean le Bon.

Dans la nuit du 31 juillet au 1 •• août, l'éphémère «roi de Paris» est tué d'un coup de hache par l'échevin Jean Maillard, alors qu'il tente d'ouvrir les portes de la capitale à la soldatesque de Charles le Mauvais .

Étienne Marcel mort , son parti se disperse.

Le 2 août, le dauphin entre triomphalement dans la capitale, ses prérogatives royales intactes.

protection ».

Ce geste , fausse­ ment protecteur , représente la pire des humiliations pour le futur souverain .

Charles laisse couler des larmes de rage .

Mais pour l'instant, il n'a d'autre solu­ tion que de subir et d'attendre .

Étienne Marcel dirige ensuite la foule vers la place de Grève .

Là, il s'adresse aux Parisiens , d 'une fenêtre de la maison aux Piliers, et les félicite d'avoir contribué à «éliminer des mauvais traîtres pour le bien du royaume ».

Plus tard, il force le dauphin à ratifier le meurtre de ses conseillers et à renouveler solennellement l'ordonnance de 1 357.

Par cette manœuvre d 'intimidation , qu 'il a person­ nellement préparée et dirigée, Étienne Marcel entre enfin au Conseil du roi.

li se croit désor­ mai s maître des Affaires .. »

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