Étrangers et immigrés : deux notions différentes

Rencontre avec Jarrial Lahoussain vivant à l'Argentière-la-Bessée, petit village des Hautes-Alpes.

« je suis né à lmgoune au Maroc. J'avais arrêté l'école et j'étais sans travail depuis une année lorsque mon frère m'appela pour k rejoindre ici afin de travailler à l'usine d'aluminium Péchiney. J'ai quitté mon village, j'avais vingt ans.

(...) Comme ouvrier intérimaire, je découvris l'injustice. Les salaries de Péchi-ney avait un statut ; ils pouvaient aller casser la croûte au réfectoire de l'usine. Nous, les immigrés de la société de sous-traitance (*), nous étions payés à moi­tié prix, nous n'avions pas le droit au réfectoire et nous devions faire la queue pour l'unique douche. Nous mangions à proximité des cuves de matières dan­gereuses.

(...) C'est mon orgueil qui m'a dissuadé de prendre mon billet de retour. Je ne voulais pas être la risée de mon village en avouant que j'avais échoué.