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Étude de documents L'extermination des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale

Publié le 04/04/2015

Extrait du document

À la conférence de Wannsee en janvier 1942, les nazis décident l'exter­mination des Juifs d'Europe, opération qualifiée par eux de « solution finale «.

 

Les nazis organisèrent la déportation des populations juives dans des camps. Un partie des Juifs étaient envoyés dans des camps de concentration classiques qui existaient depuis 1933. Dans ces camps, ils étaient astreints à un travail forcé comme les autres détenus. Les conditions de travail et d'alimentation étaient tellement dures que la plupart y moururent de mort lente. Une autre partie des Juifs déportés étaient envoyés dans des camps d'extermination conçus spécialement pour l'élimination physique de la population juive.

Document 1

Conférence de R. Heydrich (*), 20 janvier 1942

« La solution finale du problème juif en Europe devra être appliquée à environ 11 millions de personnes, [...]

Dans le cadre de la solution finale du problème, les Juifs doivent être transférés sous bonne escorte à l'Est et y être affectés au service du travail. Formés en colonnes de travail, les Juifs valides, hommes d'un côté, femmes de l'autre, seront amenés dans ces territoires pour construire des routes ; il va sans dire qu'une grande partie d'entre eux s'éliminera tout naturellement par son état de déficience physique. Le résidu qui subsistera en fin de compte — et qu'il faut considérer comme la partie la plus résistante — devra être traité en conséquence. En effet, l'expérience de l'histoire a montré que, libérée, cette élite naturelle porte en germe les éléments d'une nouvelle renaissance juive.

En vue de la généralisation pratique de la solution finale, l'Europe sera balayée d'Ouest en Est. Les difficultés de logement et d'autres considérations de politique sociale nous ont amenés à commencer

par le territoire du Reich, y compris le protectorat de Bohême‑

Moravie... «

L. POLIAKOV, Auschwitz, coll. Archives, Juliard, 1964.

(*) Heydrich : principal responsable nazi de la mise en oeuvre du programme d'extermination.

Document 2

Lettre pastorale adressée aux fidèles de son diocèse par le cardinal Saliège, archevêque de Toulouse (*)

« Mes très chers Frères. Il y a une morale chrétienne, il y a une morale humaine qui impose des devoirs et reconnait des droits. Ces devoirs et ces droits tiennent de la nature humaine. Ils viennent de Dieu. On ne peut les violer. Il n'est au pouvoir d'aucun mortel de les suppri­mer. Que des enfants, que des femmes, des pères et des mères soient traités comme un vil troupeau, que des membres d'une même famille soient séparés les uns des autres et embarqués pour une destination inconnue, il était réservé à notre temps de voir ce triste spectacle. Pourquoi le droit d'asile de nos églises n'existe-t-il plus ? Pourquoi sommes-nous des vaincus ? Seigneur avez pitié de nous. Notre Dame priez pour la France. Dans notre diocèse des scènes d'épouvante ont lieu dans les camps de Noé et de Récébédou. Les Juifs sont des hommes, les Juives sont des femmes. Les étrangers sont des hommes, les étrangères sont des femmes. Tout n'est pas permis contre eux, contre ces hommes et contre ces femmes, contre ces pères et mères de famille. Ils font partie du genre humain. Ils sont nos frères comme tant d'autres. Un Chrétien ne peut l'oublier. France, patrie bien-aimée, France qui porte dans la conscience de tous tes enfants la tradition du respect de la personne humaine, France chevaleresque et généreuse, je ne doute pas, tu n'es pas responsable de ces horreurs. Recevez mes Frères l'assurance de mon affectueux dévouement. «

Jules Géraud SALIÈGE, archevêque de Toulouse (août 1942).

 

(*) Vichy a interdit la lecture en chaire de ce texte. La majorité des curés du diocèse de Toulouse a lu, en même temps que la lettre pastorale, le texte de l'interdiction de Vichy.

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