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Francisco Franco

Publié le 27/02/2008

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Il y a une constante dans la vie de Franco : il doit les nombreux succès qui ont jalonné sa longue vie à sa prudence, à sa circonspection, à ses hésitations et à ses atermoiements. Ses concitoyens, rivaux et subordonnés, s'empressent de le devancer, il les laisse faire sans que transparaisse sa propre opinion ; tous se hâtent et discutent jusqu'à l'épuisement, c'est alors qu'il frappe ou décide en donnant une indication discrète. Franco est originaire de Galice, cette lointaine province de l'Ouest, et les Espagnols disent des " Gallegos " : quand on rencontre l'un d'eux dans l'escalier, on ne sait jamais s'il monte ou s'il descend...

« Lorsque éclata la guerre mondiale, Franco fut soumis aux pressions de Hitler, cet allié de la guerre civile ; mais leCaudillo se contenta d'offrir des volontaires pour la campagne de Russie et maintint l'Espagne hors de la guerre.Après la défaite de l'Axe, Franco congédia ses ministres les plus compromis, en particulier Serrano Súñer, son beau-frère, jusqu'alors chef de la Phalange, et organisateur de l'État corporatif.

En 1946, l'O.N.U.

soumit l'Espagne à unboycott diplomatique, mais Franco réussit à retourner cette sanction à son avantage en faisant appel à la fierté dupeuple espagnol.

Il y eut un certain développement industriel dirigé par l'État.

L'Église et, plus tard, les États-Unisfurent les soutiens essentiels du régime tant que dura la guerre froide.

En 1953, l'Espagne conclut avec les États-Unis un traité reposant sur la prestation de bases militaires "communes".

Lorsque, en 1959, l'État frôla la faillite,Franco se vit contraint de modifier profondément le système économique du pays fondé jusqu'alors sur l'autarcie.Des spécialistes prirent la tête des ministères économiques et suivirent les conseils de la Banque Mondiale.

Lapeseta devint convertible et le pays fut ouvert aux entreprises étrangères.

Il en résulta une croissance économiquerapide de 10 %, en moyenne pendant dix ans, ce qui devait transformer l'image de la société espagnole. Toutefois, la politique ne suivit pas le progrès social.

En 1966 était adoptée par plébiscite une loi fondamentalegarantissant toutes sortes de libertés ; la même année vit l'introduction de la liberté limitée de la presse.

Etpourtant, les sindicatos, syndicats contrôlés par l'État, continuaient d'exister et les partis politiques restaientinterdits.

En 1969, don Juan Carlos de Bourbon fut nommé successeur de Franco, mais Franco restait chef de l'Étatet du gouvernement.

En 1973, il laissa la présidence du gouvernement à l'amiral Carrero Blanco, son homme deconfiance, mais celui-ci fut victime la même année d'un attentat à la bombe. Face à une société espagnole qui réclamait des réformes allant dans le sens d'une adaptation aux démocratieseuropéennes, Franco, sensible à l'influence de ses anciens fidèles de la guerre civile, a adopté une attituderéticente.

Son entourage et tous ceux qui redoutaient que sa mort n'ouvrît une crise du régime et une période debouleversement s'accrochèrent à lui aussi longtemps qu'il eut encore un souffle de vie. Le patriotisme du peuple espagnol allait pourtant, une fois de plus, surprendre les étrangers : l'hommage qui futrendu au général Franco ne vint pas seulement de ses partisans, mais d'un peuple mûr qui, dans la dignité,manifestait sa volonté de créer le climat moral nécessaire à l'ouverture d'une ère de réforme.

Un militaire de carrièreIssu d'un milieu bourgeois, il poursuit des études militaires à Tolède.

Il fait ses premières armes en 1912-1916 puisde 1920 à 1927 au Maroc pendant la guerre du Rif.

Ses succès le font nommer général à 33 ans puis directeur del'académie militaire de Saragosse.

Sous la République, il devient chef d'état-major de l'armée.

Craignant qu'il nefasse partie d'un complot visant à le renverser, le Front populaire, élu en 1936, le nomme aux Canaries.

Mais,toujours en contact avec les mécontents du régime, il prend la tête d'un soulèvement au Maroc en juillet 1936 etprend pied dans le sud de l'Espagne.

Les insurgés en font leur chef, et, sous le titre de Caudillo, il conduit la guerreavec l'appui de l'Allemagne et de l'Italie.

Il devient chef de l'Etat en 1938. La dictature franquisteFranco met en place un régime catholique et social.

Il reste neutre durant la Seconde Guerre mondiale.

Il prend letitre de protecteur-régent à vie en 1947, après avoir rétabli la monarchie.

Il impose une longue dictature jusqu'en1975, s'appuyant sur l'armée, la Phalange et l'Eglise catholique.

La répression est impitoyable et de nombreuxmilitants républicains sont exécutés.

Franco doit aussi faire face aux velléités indépendantistes de la Catalogne etdu Pays basque.Presque totalement coupée du reste du monde depuis la fin de la guerre, l'Espagne est un pays rigide à l'économiefaible.

Les mesures de Franco en faveur de l'emploi favorisent des secteurs sans débouchés.

ll tente alors de serapprocher des pays occidentaux, entre à l'ONU en 1955 et assouplit ses rapports avec l'Europe, recevant de Gaulleen 1970 et reconnaissant la Chine et la RDA.Le 20 décembre 1973, l'assassinat par l'ETA du numéro deux du régime, l'amiral Luis Carrero Blanco, ébranle lesfondations mêmes du régime.

Franco est le seul garant du franquisme, qui est condamné à disparaître après sa mort.En 1975, Juan Carlos Ier, roi d'Espagne, succède à Franco, imposant une libéralisation de la société et unedémocratisation de l'Etat.. »

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