François Ier, prince de la Renaissance

« La Renaissance française (1515 - 1559) Au cours du XVe siècle s'accomplit en France une véritable révolution artistique qui bouleverse les formestraditionnelles et affirme les bases d'un "style national".

La découverte émerveillée de l'Italie par une partie de laclasse dirigeante française suscite dès le début du XVe siècle une mode italianisante d'abord limitée à quelquesnovateurs qui se contentent d'importer des objets de décoration et d'introduire des motifs antiques dans leursdemeures.

L'avènement de François Ier précipite cette évolution.

Convaincu du rôle déterminant qu'il doit jouer, leroi veut policer la noblesse française, rénover les lettres et les arts, entreprendre de grands travaux et créer unepuissance culturelle à l'égale de l'Italie.

Surnommé "le père des Lettres", François Ier se fait le protecteur dessavants, des écrivains et des artistes (fondateur du Collège des Lecteurs royaux en 1530, créateur du dépôt légal),secondé par sa soeur Marguerite d'Angoulême, étroitement liée à Clément Marot et auteur elle-même de"l'Heptameron".

Forts de ce soutien, les premiers humanistes français, Guillaume Fichet, Lefèvre d'Étaples, GuillaumeBudé , mènent un vaste travail de traductions et de vulgarisation des oeuvres gréco-latines qui ont une influencefondamentale pour les générations suivantes.

Dans le domaine de l'architecture, François Ier coordonne une série deconstructions novatrices (à Blois et à Chambord, notamment) dont les caractéristiques dans l'art de la synthèseentre tradition française et innovations italiennes inaugurent un style national singulier.

Mais surtout Fontainebleau,résidence principale du souverain entre 1530 et 1540, devient le centre d'un foyer artistique de rayonnementinternational.

Avant même que les bâtiments du nouveau château ne soient achevés, François Ier confie à deuxpeintres italiens, Rosso et Primatice, le soin de les décorer.

Jusqu'à sa mort, Rosso conçoit et réalise le décor de lagalerie François Ier, vaste ensemble voué à la glorification de la monarchie française, inventant un systèmedécoratif inédit.

La nouveauté est la conception de l'ornement, dans les compositions décoratives très développées,les motifs prodigieusement variés.

Immédiatement admiré par les étrangers et notamment les Italiens, le château quise développe jusqu'en 1570 demeure le lieu des inventions décoratives et devient à partir des années quarante lecentre d'une activité multiforme réunie sous le nom "d'école de Fontainebleau".

Les années 1540-1550,caractéristiques de la "haute Renaissance" qui s'épanouit dans la décennie suivante sous le règne d'Henri II, sontdécisives pour l'avenir de la culture et de l'art français.

Les humanistes multiplient les éditions et les traductions destextes classiques, Du Bellay et Ronsard exaltent la valeur de la langue française et annoncent la naissance d'unepoésie nationale.

Enfin, en architecture, de nouveaux créateurs plus affirmés prennent le relais.

On assiste ainsiautour de 1540 dans toute la France à la multiplication de constructions pour lesquelles le roi ne joue plus un rôledirect à Rouen, Orléans, Toulouse, Joinville...

Le Louvre, commencé par François Ier en 1546, caractérisemagnifiquement les ambitions de ces maîtres d'oeuvre.

Dirigé par Pierre Lescot et Jean Goujon pour le décor sculpté,le projet du Louvre crée les bases d'un nouveau style architectural français.

Parallèlement, Philibert de l'Ormepoursuit une recherche inventive développant toutes les possibilités expressives et les solutions les plusinattendues.

L'oeuvre de ce virtuose, notamment au château d'Anet, stimule l'imagination de nombreux architectescomme Bullant et Du Cerceau.

A chaque étape de son développement, l'art de la Renaissance française est donc néd'une rencontre entre les modèles italiens et les particularités françaises.

De ces rencontres est apparue uneproduction artistique foisonnante et singulière créant l'art moderne français.. »