François Mitterrand, chef d'État
Publié le 06/12/2018
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complu sa jeunesse et qui l’a d’abord mené à Vichy, pour devenir en 1965 le chef d’une gauche qui allait englober jusqu’au Parti communiste (« J’embrasse mon rival, mais c’est pour l’étouffer. »). Poser la question de la sincérité du « socialisme » de François Mitterrand n’est pas très pertinent : stratégie et convictions républicaines, tactique et sens de la justice, opportunisme et opportunités, se conjuguent ici pour aboutir à l’entrée à l’Élysée, en 1981, du premier chef d’État français se réclamant de l’idéologie socialiste. Quitte à ne pas la mettre en pratique ? Il est vrai qu’après deux années d’initiatives marquées par le constant souci de rééquilibrage social et de volontarisme réformateur, la décision prise par le chef de l’État, en 1983, de préférer les règles de la solidarité européenne - peu propices aux audaces - à la refonte sociale ouvrit la voie à une ère marquée, compte tenu de quatre années de « cohabitation » avec la droite, par le souci dominant de stabilité monétaire, qui ne passe pas pour la règle d’or du socialisme. Timidité au sommet de l’État ?
Quatorze années au sommet de l’État français, après quatre décennies d’activités multiples et notoires dans les plus hautes sphères de la vie publique : une telle performance fait de François Mitterrand, non le plus grand, mais le plus « long » des hommes d’État français de ce siècle, et, naturellement, à cause de cette longévité et aussi de contradictions, incidents, scandales, victoires et défaites éclatantes, l’un des plus controversés.
«
Commentaire de l’allocution prononcée par François Mitterrand le 29 mars 1993
« C’est donc au chef de l’Etat … que doit procéder le pouvoir exécutif … à lui la mission de nommer les
ministres et d’abord le Premier, qui devra diriger la politique et le travail du gouvernement.
» Le général
de Gaule en prononçant ceci lors de son discours de Bayeux du 16 juin 1946 ne pensait pas à une
éventuelle période de cohabitation et aux difficultés que cela engendrerait pour les relations
président/premier ministre.
François Mitterrand a prononcé cette allocution le 29 mars 1993 au lendemain de l’écrasante victoire des
partis de droite aux législative.
On entre alors en période de cohabitation, la deuxième depuis le début de
la 5e république.
La première date de 1986, elle opposait François Mitterrand, quatrième président de la
5e république et le premier appartenant à la gauche à Jacques Chirac.
Cette cohabitation marque en
quelque sorte la mise en place d’une coutume constitutionnelle puisque dans pour ce type de situation, le
texte constitutionnel avait seulement posé les grands principes mais la pratique restait à être définie sur le
terrain.
Ce texte nous donne la position de François Mitterrand par rapport à la cohabitation.
Ayant déjà vécu une
période équivalente entre 1986 et 1988, on peut imaginer qu’il prévoit certaines modifications, qu’il ait
cette fois ci une vision différente.
D’autre part, il
nous permet d’étudier plus généralement les rapports entre le président de la République et le premier
ministre dans ce genre de situation ainsi que de comprendre le rôle de la pratique dans la mise en place
et l’évolution de ces rapports.
En effet, Mitterrand promet en quelque sorte de respecter les attributions que lui confie la constitution de
1958 et qu’il s’en remet au premier ministre pour ce qui est de conduire la politique de la nation.
De plus,
il précise bien qu’il va choisir ce nouveau premier ministre en respectant la couleur politique de la majorité
siégeant désormais à l’assemblée nationale.
Cependant, on peut envisager des cas précis dans lesquels
les choses ne se passeraient pas aussi facilement et où la constitution serai alors détournée pour laisser
place à une coutume plus avantageuse pour le président ou le premier ministre.
Comment se caractérise l’entrée en période de cohabitation et que deviennent les relations entre le
président de la République et le premier ministre ?
La cohabitation marque la volonté des citoyens de changer de politique entrainant le nécessaire respect
de certaines mesures (I) et elle est à l’origine, en ce qui concerne les pouvoirs du président, d’un débat
entre lecture stricte de la constitution et intervention de la pratique (II).
I/ la cohabitation, signe de la volonté des citoyens d’un changement de politique, à l’origine du nécessaire
respect de
certaines mesures
A/ la nécessité de s’accorder sur la majorité de l’assemblée nationale
C’est la première chose que François Mitterrand dit dans son allocution, en élisant une majorité politique
contre lui, cela signifie un changement de politique.
Le président s’engage donc à respecter cette volonté
: « cette volonté sera scrupuleusement respectée ».
Par conséquent, le premier ministre en place doit démissionner pour laisser place à un nouveau qui sera
de la couleur politique de la majorité des députés à l’assemblée nationale.
C’est pourquoi en 1993 M.
Pierre Bérégovoy démissionne et est remplacé par M.
Edouard Balladur.
A partir de ce moment, le premier ministre est réellement lié aux citoyens puisqu’il représente les députés
eux même étant des élus du peuple.
Ce premier ministre a donc toute la légitimé que l’on peut espérer
pour diriger la politique d’un pays.
On se trouve alors dans une situation délicate étant donné que le
président de la République a lui aussi été élu des français, au suffrage universel direct.
La question est de
savoir lequel du premier ministre ou du président est le plus légitime des deux.
On en convient que c’est
bien le premier ministre puisqu’il correspond à la dernière volonté des français en terme de politique.
Le.
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