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Frontiere germano polonaise

Publié le 13/01/2022

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ÉTUDIER LES DIVISIONS POLITIQUES DU MONDE  LES FRONTIERES                                                                   

II. Les frontières en débat (Axe 2)

L’objectif de cet axe est de présenter les débats que soulèvent certaines frontières, qu’elles soient disputées et négociées ou qu’elles fassent l’objet d’une concertation à une échelle mondiale. Les formes et les fonctions des divisions politiques du monde suscitent des débats. Le cas de la frontière germano-polonaise, entre dispute et négociation, souligne le potentiel conflictuel de la frontière, qui peut aller jusqu’à l’affrontement militaire. Or, le droit de la mer propose un dépassement des frontières par la concertation et la négociation. Si des disputes sur le tracé de ces limites existent, elles n’ont pas jusqu’à présent débouché sur des conflits armés

A. Reconnaître la frontière : la frontière germano-polonaise de 1939 à 1990, entre guerre et diplomatie.

Les formes et fonctions des frontières font débat, comme en témoigne le cas de la frontière germano-polonaise de 1939 à 1990, source d’affrontement pendant la Seconde Guerre mondiale puis objet de débat et négociation diplomatique pendant la guerre froide, avec des conséquences importantes pour les populations concernées, polonaises et allemandes.

Ce jalon a pour enjeu de comprendre comment et pourquoi le tracé de la frontière germano-polonaise est en débat de 1939 à 1990, un débat marqué par l’instabilité, la conflictualité et la négociation. Oscillant entre guerre et diplomatie, le processus de fixation de cette frontière éclaire le difficile parcours historique et géopolitique vers la reconnaissance du tracé de la frontière, non seulement par les deux parties directement concernées (Allemagne et Pologne), mais aussi par la communauté internationale .C’est par la signature, le 14 novembre 1990, du traité germano-polonais que la frontière entre les deux États (Allemagne et Pologne), fixée pour l’essentiel le long de la Neisse et de l’Oder, est définitivement reconnue, par un accord diplomatique ratifié par les deux Parlements en 1991. Ce traité de paix clôt un conflit latent entre les deux nations relatif au tracé de cette frontière demeuré provisoire et débattu depuis 1939, par les armes et par les négociations.

« - la discontinuité imposée au territoire allemand, la Prusse orientale étant coupée du reste de l’Allemagne. B.

Le pacte germano -soviétique Dès 1938, l ’Allemagne nazie bouleverse les frontières continentales, pour agrandir le Reich et conquérir un précieux « espace vital » à l’Est : l’Anschluss de l’Autriche et l’annexion des Sudètes (Tchécoslovaquie) en 1938, puis l’offensive contre la Pologne qui décle nche la Seconde Guerre mondiale.

Cette offensive se déroule conformément aux protocoles secrets du pacte germano - soviétique (23 août 1939) qui ouvrent entre autres la possibilité d’un partage de la Pologne avec l’Union soviétique : Hitler lance l’invasion de la Pologne le 1er septembre 1939, Staline le 17 septembre. Le partage de la Pologne entre l’Allemagne et l’URSS en 1939 - La frontière germano -polonaise disparaît en même temps que la souveraineté polonaise : une partie du territoire polonais est incorpo rée au Reich.

Après la rupture du pacte germano -soviétique en juin 1941, l’Allemagne envahit la partie occupée jusque -là par les Soviétiques, qui devient un « protectorat » -Doc.2 p.226.

Les frontières de la Pologne (1939 -1945).

Tout au long du conflit, ce s territoires sont soumis à une politique de germanisation particulièrement brutale de la part des autorités nazies : extermination de l’élite polonaise locale, expulsions de Polonais en masse, colonisation de ces régions par des Allemands rapatriés d’Unio n soviétique. C.

À l’issue de la Seconde Guerre mondiale À partir de 1943, le sort de la frontière occidentale polonaise est étroitement lié à celui de la frontière orientale.

Avec la perspective de devoir céder une partie importante de leurs terres à l’es t, les dirigeants, experts et diplomates polonais soumettent l’Allemagne à des revendications territoriales de plus en plus importantes.

Dès 1944, lors des conférences préparant l’issue du conflit (Protocole de Londres le 12 septembre, Accords de Londres l e 14 novembre), s’établissent des rapports de force.

À l’été 1944, le gouvernement prosoviétique de Lublin et Moscou se mettent d’accord pour revendiquer la ligne Oder -Neisse comme nouvelle frontière germano -polonaise et pour céder les confins orientaux à l’Union soviétique (L’URSS est la grande bénéficiaire des règlements territoriaux qui affectent l’Europe de l’après -guerre).

Lors de la conférence de Potsdam, les Alliés occidentaux acceptent ce nouveau tracé (article 9). Les accords mentionnent le caractè re provisoire de la frontière dans l’attente d’un « prochain règlement de paix » : par exemple, la Poméranie et la Silésie sont notées comme « territoires sous administration polonaise ».

L’Allemagne n’existe alors plus en tant qu’État et l’Allemagne occup ée (1945 -1949) n’a plus d’autres frontières que celles des quatre zones alliées.

La « ligne Oder -Neisse », fixée par une convention internationale (URSS, États -Unis, Royaume -Uni), est le fruit d’une négociation entre États tiers.

Mais la convention n’est p as reconnue par les principaux intéressés : cette frontière reconnue internationalement par des pays tiers s’apparente à une frontière « naturelle » puisqu’elle suit deux cours d’eau, mais, comme toutes les frontières, ce n’est pas la nature qui la détermi ne, elle résulte de choix politiques et de négociations.

Des enjeux supérieurs ont prévalu comme l’absorption de la Pologne orientale et de Königsberg par l’URSS, faisant glisser le territoire polonais de l’est vers l’ouest sur près de 200 kilomètres.

Plus ieurs arguments plaident contre la frontière « naturelle ».

Tout d’abord, la Neisse retenue est celle de l’ouest et l’Oder n’est. »

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