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Géographie LA RUSSIE

Publié le 05/02/2019

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Vers la chute du communisme

À la mort de Staline (5 mars 1953), Nikita Khrouchtchev (1953-1964) entame un processus de déstalinisation. Mais il échoue dans ses réformes économiques et ses tentatives de décentralisation. Sous le long règne de Leonid Brejnev (1964-1982), la course aux armements pénalise davantage une économie de plus en plus touchée par la pénurie. L’URSS maintient sa tutelle sur les pays du pacte de Varsovie signé en 1955 (répression du soulèvement de la Hongrie, 1956) et développe son influence dans les pays du tiers-monde, puis intervient militairement en Tchécoslovaquie (1968). L’invasion de l’Afghanistan (1979) - suivie de l’échec cuisant de l’armée Rouge dix ans plus tard (1989) -, jette le discrédit sur le système et les dirigeants soviétiques.

 

Mikhaïl Gorbatchev (1985-1991) signe son arrivée au pouvoir par deux innovations sans précédent: la perestroïka (reconstruction) - effort de restructuration lancé en 1986 à partir du sommet de l’appareil d’État pour en secouer les dysfonc-

Mikhaïl Gorbatchev entreprit, de 1985 à 1991, une politique qui suscita beaucoup d’espoirs mais s’arrêta au seuil des changements radicaux.

 

tionnements et pallier le retard économique - et la glasnost (transparence). Cette politique se traduit par la disparition de la censure, la liberté d’expression, la libération de dissidents et la réhabilitation des victimes du stalinisme. L’URSS renoue le dialogue avec l’Ouest: Gorbatchev traite à partir de 1987 avec les États-Unis en vue d’un accord sur le désarmement nucléaire; c’est la fin de la guerre froide. Il fait voter une nouvelle Constitution (décembre 1988). Le 20 mars 1989 ont lieu les premières élections pluralistes organisées depuis soixante-dix ans.

 

Gorbatchev est accusé de vouloir détruire les fondements de l’État soviétique. La pénurie engendrée par la désintégration des circuits économiques, la crainte d’une guerre civile inspirent des discours nationalistes. L’idée d’une séparation de la Russie d’avec ses républiques non russes fait son chemin. Le PCUS perd son rôle dirigeant et un régime présidentiel est instauré avec Gorbatchev à sa tête (mars 1990). Son attitude contribue à l’émancipation des pays d’Europe médiane sous l’impulsion de la Bologne et à la suite de la chute du mur de Berlin (novembre 1989). En mars 1991, un référendum tente de donner à l’Union une nouvelle base institutionnelle, mais les votes s’expriment massivement en faveur du maintien des républiques dans l’Union. En juin 1991, Boris Eltsine est élu président. Une tentative de coup d’État contre Gorbatchev (19-21 août), fomentée par des communistes conservateurs et auquel s’oppose Eltsine, précipite la chute de l’URSS et décide de la création d’une fédération de Russie (24 décembre), dont Eltsine devient le président. Gorbatchev démissionne de ses fonctions. Eltsine instaure un pouvoir fort face aux assemblées élues, réprime les mouvements séparatistes menaçant l’unité de la nouvelle Fédération. Le Traité fédéral du 31 mars 1992 définit la répartition des

LES DÉFIS DE L'AVENIR

 

Caractérisée par l’immensité, la complexité, un climat contraignant et un certain isolement, la nouvelle Fédération est confrontée à une série de problèmes et de défis : bouleversements structurels, économiques et politiques qui ont accompagné sa fondation, nouvelle gestion de l’espace et de ses ressources, réveil des nationalismes à la périphérie de l’ex-URSS, conflits et volontés de sécession, dérive mafieuse, corruption, mise en place difficile d’un État de droit et problème d’identité afférent à tous ces facteurs. La Russie demeure néanmoins une grande puissance, bien que les éléments d’incertitude et d’instabilité l’emportent encore sur les facteurs de cohérence. Elle possède des atouts majeurs: de fabuleuses ressources énergétiques et minérales en font le premier producteur mondial de gaz naturel, d’or et de platine ; ses ressources hydrauliques sont considérables (plus de 16% du potentiel mondial), grâce à un réseau fluvial très important (près de 3 millions de km de cours d’eau). Les handicaps viennent surtout des infrastructures, obsolètes, soumises aux rigueurs du climat et très affectées dans leur entretien et leur extension par les bouleversements politiques et économiques qui ont touché la Russie depuis 1990. Ceux-ci ont entre autres provoqué une chute du trafic voyageurs et marchandises. Ainsi, l’état et la densité des voies de communication est un problème majeur pour la desserte du pays. Les 930000 km du réseau routier sont dans un état désastreux. Le chemin de fer ne répond plus aux besoins avec seulement 87 000 km de voies ferrées (contre plus de 270000 km aux États-Unis). La désorganisation des réseaux et circuits de distribution des produits et denrées est un handicap important.

 

Au bilan, la transition vers le marché de libre concurrence s’est trouvée confrontée à l’anarchie régnant dans le pays au moment où elle a été engagée. Mais les réformes ont apporté des changements considérables dans l’économie russe (disparition des pénuries). D’importantes mutations structurelles avec l’essor notable des services (53% du PIB en 1995) et du secteur privé ont dynamisé l’initiative privée. Pourtant, elles n’ont pas eu les effets bénéfiques attendus sur l’économie du pays (chute de la production, du pouvoir d’achat, démantèlement du système de protection sociale, épargne détruite). La libéralisation du commerce extérieur a permis aux exportations russes de matières premières de renforcer leur position sur le marché mondial. En 1995 les mesures destinées à ralentir l’inflation et à affermir le rouble (dont la convertibilité est encore à venir) ont eu quelque succès mais ont contribué à renforcer l’endettement des entreprises. Les investisseurs étrangers restent sur la réserve malgré les facilités qui leur sont proposées.

 

compétences entre la Fédération et ses membres. Le référendum du 25 avril 1993 entérine la volonté du peuple de ne pas revenir en arrière et d’accepter la mise en place d’une économie de marché dans une société pluraliste et démocratique. De nouvelles élections en décembre lui accordent un pouvoir accru. En 1996, Eltsine est réélu président de la Fédération. Le marasme économique et la désorganisation subsistent et il reste fort à faire pour redresser le pays. En avril 1998, en dépit d’une forte opposition de la Douma, Eltsine écarte Viktor Tchernomyrdine, premier ministre depuis 1992, au profit du brillant économiste libéral de 35 ans, Serguéï Kirienko. Le plus jeune premier ministre que la Russie ait jamais eu.

BOULGAKOV : ENTRE DÉRISION ET SATIRE

 

Écrivain soviétique au destin littéraire contrarié, la plupart de ses œuvres n’ayant pas été publiées de son vivant, Mikhaïl Afanassievitch Boulgakov (1891-1940) a connu une célébrité post mortem mondiale qui ne fut prise en compte que dans les années 1960. Ce médecin - à la recherche de la justice - traite dans son œuvre des rapports entre humanité et pouvoir; pour cela, il utilise les ressorts du fantastique, de la satire et du grotesque. Sa représentation objective de l’époque de la guerre civile et ses satires de la réalité soviétique en font la cible de la censure d'État. Pratiquement interdit de publication, il ne fut réhabilité qu'en 1983, époque à partir de laquelle a été publiée la majeure partie de son œuvre.

 

Parmi ses ouvrages les plus réputés, on compte La garde blanche, publiée partiellement en 1925 et dans sa totalité en 1966, le drame Le jour des turbines (1926) et surtout son roman philosophique Le Maître et Marguerite (porté à l'écran), écrit de 1928 à 1940, publié en version abrégée en 1966. Il y reprend le thème biblique du Christ et la tradition littéraire du mythe de Faust, développant une comparaison satirico-fantastique avec le Moscou des années 1920. En 1997, la totalité de l’œuvre de Boulgakov est publiée aux éditions de la Pléiade qui rend ainsi hommage à ce grand écrivain russe.

 

bien que mal, gagnant ainsi la prééminence politique. Ainsi, 15 millions de personnes émigrent vers l’Europe de l’Ouest. Le 30 décembre 1922, lors du Congrès des soviets, est créée l’URSS (Union des Républiques socialistes soviétiques) qui fédère la Russie, le Turkestan, la Sibérie occidentale, l’Ukraine, la Biélorussie et la Fédération transcaucasienne. Le pouvoir bolchevique instaure la Nouvelle politique économique (NEP) relativement libé-rale qui, de 1921 à 1928, permet la relance de l’économie. La Constitution de 1924 est adoptée et reconnue par les États occidentaux. Après la mort de Lénine (21 janvier 1924), Staline, secrétaire général du Parti communiste de l’Union soviétique (PCUS), élimine Trotski (expulsé en 1929) et entame un long règne de terreur (assassinats, déportations en camps de concentration en Sibérie, éliminations d’intellectuels) appuyé par une police politique puissante. Il relance le développement économique et industriel du pays au prix de gros sacrifices pour les populations (plans quinquennaux, collectivisation de l’agriculture et de l’industrie). L’État-Parti régente tous les aspects de la vie du pays.

 

Malgré la signature du pacte germano-soviétique de non-agression qui précède de peu le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale (1939) - et qui permet à l’URSS d’annexer des territoires finlandais, baltes et polonais - l’Allemagne envahit l’Union en 1941. L’armée Rouge permet d’épargner Moscou et stoppe l’avancée allemande à la bataille de Stalingrad (1943). Le prix de la guerre est lourd: plus de 20 millions de morts. Les accords de Yalta et de Potsdam (1945) entérinent les annexions soviétiques et la mainmise de l’URSS sur l’Europe médiane par le biais de gouvernements communistes, satellites de Moscou. Ils créent les conditions de ce que l’on a appelé la guerre froide, avec le blocus de Berlin (1948-1949) et la guerre de Corée (1950-1953). Dès avant la fin de la guerre et jusqu’en 1950 ont

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·--_J'·)- ., "' i La Russie d'Europe Elle s'étend de la mer de Barents à la mer Noire et à la mer Caspienne au sud, et de la Biélorussie à l'Oural.

À l'ouest, elle est occupée par un plateau central qui se poursuit en une vaste plaine aboutis­ sant à la chaîne de l'Oural.

C'est une chaîne hercy­ nienne rajeunie au tertiaire, au relief peu élevé (800 rn en moyenne; point culminant au mont Narodnaïa, 1895 rn).

Sa végétation forestière se compose surtout de conifères et, au nord, de bou­ leaux.

L.:ensemble de la Russie d'Europe, au relief monotone, avec de faibles élévations et des vallées fluviales très ouvertes, est arrosé par le Dniepr, le Don, la Volga.

Du nord au sud se succèdent la toundra (climat arctique), la taïga et la forêt mixte (climat continenta l), la steppe (climat continental plus sec) et la végétation méditerranéenne des franges de la mer Noire.

Le climat continental est tempéré dans les régions baltiques, froid dans la plaine russe avec de fortes amplitudes selon la lati· tude ( -22 à-1 oc en hiver et+ 10 à +25 oc en été), sec et chaud dans la partie sud du pays.

La popu· � J: � Édifiée au début du xviif siècle par Pierre � le Grand, à l'embouchure de la Neva sur � le site d'un ancien marécage, Saint-Pétersbourg ,: a retrouvé tout son éclat culturel et historique.

lation de la Russie d'Europe s'élève à environ 103 millions d'hab., soit à peu près 70% de la population du pays.

Elle est majoritairement urbaine (73 %) et russe.

Mais de grandes dispa· rités règnent entre les régions, soit en raison de l'exode rural qui les dépeuple, soit à cause des changements intervenus qui en provoquent le déclin, soit au contraire parce que ceux -ci annoncent un renouveau pour une région ou une ville susceptible de jouer un rôle de métro­ pole régionale.

On trouve en Russie d'Europe 17 des 23 agglomérations de plus d'un million d'hab .

(dont Saint-Pétersbourg, Saratov, Khar­ khiv, Toula, Perm, Oufa, Riazan, Nijni-Novgorod, Donetsk, Volgograd, Rostov).

Le riche sous-sol. »

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