Ghana

« 5 Chef du gouvernement à l'indépendance, Nkrumah, ap6tre du panafricanisme et d'un socialisme africain, fait proclamer en 1960 la République et devient président.

Son idéologie et son immense prestige auprès de tous les nationalistes africains lui vaudront le titre d'Osagyefo (le Rédempteur).

Mais il gouverne avec un arbHralre croissant, que supportent mal les intérêts divergents des catégories sociales et des groupes ethniques (le Ghana compte au moins 75 langues et dialectes associés à un nombre à peu près égal de groupes tribaux), et laisse démesuré­ ment croître l'endettement du pays et se développer la corruption.

La situation économique devient catastrophique (surtout à cause de l'effondrement du prix du cacao entre 1957 et 1966).

Profitant de l'absence de Nkrumah en voyage à Pékin, l'armée prend le pouvoir en février 1966 et instaure le Conseil national de libération (CNL).

6 Le CNL organise cependant, en avril 1969, des élec­ tions libres qui voient le triomphe du Parti du progrès du docteur Kofl Busia.

Celui-ci, un intellectuel, gouvernera avec une équipe de haut niveau qui s'avère incapable de redresser la situation économique.

Il sera renversé le 10 janvier 1972 par un second coup d'l!tat militaire qui donne le pouvoir au lieutenant-colonel (promu général en 1976) Ignatius Kutu Acheampong.

Le régime du général Acheampong, avec son Conseil national de la Rédemption, est fondé sur une austérité qui trouve son expression dans l'Opération.

" Nourrissez-vous vous-mêmes " (OFY, Ope­ ration Feed Yourself).

Par aitleurs, la charte de la Ré­ demption et les réformes administratives ont amené une certaine décentralisation.

Le général Acheampong a fait ramener les cendres de Nkrumah au Ghana et a signé des accords commerciaux avec l'URSS et la Chine tout en continuant à entretenir d'excellents rapports avec l'Occi­ dent.. »